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La Gauche et le monde

Publié le par Stéphane GOMEZ

Résumé de l'intervention d'Emmanuel Maurel lors du premier rassemblement des signataires de Gauche Avenir le 3 juillet dernier

La gauche et le monde


Rappel : la gauche, c’est avant tout l’internationalisme. Un combat pour la paix mais aussi l’idée que le combat pour le progrès social ne connaît pas de frontières.

Evoquer à la fois la gauche dans le monde et le rapport de la gauche au « nouvel ordre mondial »

1 La gauche dans le monde

Faillite du communisme, mais aussi souvent échecs de la social-démocratie. Quelles nouvelles réponses ?

L’exemple européen, le laboratoire sud-américain. Incroyable diversité idéologique et organisationnelle de la gauche dans le monde. Une grande difficulté à faire converger les combats.

2 la gauche face aux désordres du monde

Le nouveau désordre mondial : l’hyperpuissance américaine, l’émergence de nouveaux géants comme la Chine et l’Inde, l’exacerbation des tensions communautaristes et identitaires : pas de réponse originale de la gauche hormis l’évocation du nécessaire multilatéralisme et une meilleure redistribution des richesses entre Nord et Sud.  Qu’est ce que pourrait être une politique diplomatique de gauche ? Au-delà des appels à un lointain « gouvernement mondial », quelles orientations pour améliorer le fonctionnement des institutions internationales vouées à la régulation des conflits ?  

3 la gauche et la mondialisation

Le monde a changé, le capitalisme également. Forts de ce constat, certains progressistes  versent dans le défaitisme. Changer la gauche à défaut de changer le monde !  Au nom de la « modernité » et de la rénovation, il faudrait désormais se contenter d’accompagner le système, de chercher  l’ « humaniser ». Pourtant, c’est une chose de reconnaître que le capitalisme a profondément changé de nature. C’en est une autre de conclure que celui-ci borne désormais notre horizon de pensée. Oui, le capitalisme financier transnational a bouleversé les rapports de force mondiaux. Oui, la mondialisation du capital rend plus difficile la mise en œuvre d’instruments de régulation efficace. Mais nous ne sommes pas condamnés à panser les plaies de blessés du système. Le débat autour de la taxe Tobin avait au moins un mérite : celui d’accréditer l’idée selon laquelle le politique avait encore son mot à dire dans la marche du monde.  

Il ne s’agit non de s’ « adapter », mais de comprendre. Non de revoir ses ambitions à la baisse, mais plutôt d’imaginer les outils pour être à la hauteur du défi.  

Les « vrais tabous » de la gauche sont ceux que les libéraux sont parvenus à nous imposer. Ainsi, il n’est pas interdit aujourd’hui de lancer de nouvelles pistes d’étude. Ouvrons ensemble les débats qui fâchent.  

Et si, au lieu de promouvoir le libre-échange au sein et hors de l'Union européenne, on essayait de réfléchir aux moyens de protéger et de promouvoir son modèle social ?  

Face à la concurrence indienne et chinoise, l’Europe doit-elle s’interdire, par principe, de recourir au protectionnisme ?  

Face à la vague sans précédent de libéralisations, n’est il pas temps de plaider pour la maîtrise publique d’un certain nombre de biens et services ?  
 

La gauche et l’Union européenne

Nous avons longtemps cru au bien fondé de la méthode communautaire : la politique des petits pas et la culture du compromis ont permis de progresser dans la construction européenne. Certain d’entre nous ont voté « oui » à Maastricht sans enthousiasme mais sans hésiter : comme nombre de nos concitoyens, je pensais que l’intégration économique produirait mécaniquement de l’intégration sociale.   

Mais comme eux, nous avons rapidement déchanté. Le traité d’Amsterdam, le traité de Nice, loin de constituer des progrès dans le domaine social, ont entériné l ‘idéologie libérale et les politiques qui s’en inspirent : démantèlement des systèmes de protection sociale, attaques contre les services publics, obsession de la libre concurrence au détriment de l’intérêt collectif.  

Nos camarades eurodéputés, siégeant au PSE et à la GUE ont tenté de se battre pour infléchir le cours de la construction européenne. Avec un succès mitigé. Car si la droite au Parlement de Bruxelles soutient systématiquement les politiques libérales, la gauche n’a pas toujours résisté à cette offensive. Au contraire, une partie de la social-démocratie européenne préfère accompagner le système plutôt que de chercher des solutions alternatives. Pire encore, certains tournent carrément le dos à nos valeurs fondatrices et à notre mission historique : redistribution des richesses, résorption des inégalités, encadrement de l’économie de marché par des régulations fortes, approfondissement de la démocratie.  

Dans ce contexte défavorable, les socialistes ont un soutien de poids : les citoyens européens. Ce sont eux qui se sont mobilisés pour faire échec à la directive Bolkestein. Ce sont eux qui ont contesté le contenu du TCE. Ce sont eux qui protestent contre la logique du profit.  

Dès lors, l’heure est à la définition d’une vraie politique de gauche en Europe.  

Quelles frontières ?

Quelles institutions ?

Quel contenu pour une politique de gauche en Europe ?

Réflexion spécifique que le droit communautaire.
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