Silence, on consomme...
Ce lundi 14 juillet, c'est jour de Fête Nationale. Donc, je me lève, vers 11 ou 12 heures (bon, on va pas chipoter, c'est pas moi non plus qui vais aller voir les pioupioux défiler dans leurs beaux uniformes), je me traîne jusque la cuisine, je lève le store et là, ô surprise: le parking du supermarché débordant de voitures, de bons citoyens s'affairant à consommer.
Et oui, voilà en quoi en est réduit notre cher pays aux si hautes valeurs: les jours fériés, on consomme.
Je ne devrais pas être surpris, c'est comme ça tous les jours fériés ou presque, et déjà il y a quelques années, lorsque l'étudiant que j'étais travaillait comme caissier (pardon, comme "hôte de caisse", c'est tellement plus valorisant, même si ça ne change rien au travail...) je m'étais fait engueuler par un client, furieux que l'on soit fermé le lundi 25 décembre, le jour de la Noël, et bien sûr il est venu me le dire le dimanche 24 décembre, lorsque nous étions à notre caisse et loin de nos familles pour que les clients puissent eux préparer leur réveillon (bon, je vous passe la suite des détails, disons seulement que ce client n'est plus jamais venu à ma caisse).
Le pire fut pourtant sûrement atteind, pour moi, le 1er mai dernier. Bon, moi en militant naïf, je pars manifester, rejoignant à pieds la voiture avec laquelle nous faisons du co-voiturage, et là je me fais interpeller par un passant en voiture, effaré: "Le supermarché est pas ouvert??! Et XXX [un hypermarché que vous me permettrez de ne pas citer], il est ouvert?!".
Que répondre à une telle interpellation, voix vibrante de désespoir?!
Aujourd'hui, les jours fériés n'ont aucun sens. Pire, la solidarité n'a plus de sens: pendant que moi je ne travaille pas, je veux que les autres eux travaillent, pour que j'aille faire ce que je sais faire le mieux, ce que je préfère faire: consommer!!! TF1 a bien fait son travail et à libérer beaucoup d'espace de consommation dans les cerveaux...