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ET DANS LE DÉSHONNEUR

Publié le par Stéphane GOMEZ

Il est 21h30, notre victoire est maintenant assurée. Nous sommes, la tête de liste et la petite équipe qui a recollé les résultats, à quelques centaines de mètres de l'Hôtel de Ville, nous essaions de contacter le cabinet du maire sortant pour savoir quand il proclamera les résultats, pour être présents, pour qu'il passe symboliquement le flambeau à son successeur en lui proposant la parole, comme cela se fait habituellement, comme cela se fait en République. Soudainement, nos téléphones sonnent, vibrent: nos soutiens inquiets nous alertent: le maire donne les résultats, nous sommes où? pourquoi ne sommes nous pas là, ce n'est pas bien, les gens nous attendent?!



Comment dire...



On se précipite.Trop tard: les résultats ont été proclamés, et le maire battu est parti, sans une analyse, sans un commentaire, sans un mot. Il n'y aura pas de transitvaulx en velin 1ion symbolique en ce soir d'expression de la démocratie et du peuple souverain. C'est seule que notre tête de liste doit se donner la parole, pour s'adresser aux Vaudaises et aux Vaudais, au peuple souverain qui a agi, pour des mots d'apaisement et de rassemblement, pour être la Maire de tous les Vaudais et pas seulement d'un clan. Ces morts que nous n'avons pas entendu, il y a 6 ans quand, battu au premier tour, nous subissions les sifflets et les insultes, quand le directeur de cabinet courait dans toute la maire pour nous hurler « on les a niqués, on les a niqués ».



Cette attitude calamiteuse de l'exécutif battu est à la hauteur de ce que fut cette campagne, ils la concluent en sortant par la petite porte.



Il faut dire qu'ils ne nous aurons rien épargné durant toute la campagne et surtout les derniers jours. Après les propos racistes, sexistes, ou homophobes a succédé l'accusation d'être allié à l'Extrême-Droite ou même d'être d'Extrême-Droite; certains vont jusque sur les terrains de foot ou les cours d'écoles pour le dire y compris aux enfants pour qu'apeurés ils se précipitent prévenir leurs parents. Un nouveau tract mensonger dit que l'on s'oppose à la piscine, que l'on veut supprimer les postes d'Atsem,... C'est toujours moins pire que le tract anonyme, distribué sur des centaines ou des milliers de voitures sur la commune, y compris le dimanche, jour de vote, alors que la campagne est terminée; des militants sont rapatriés de tout le département pour aider à cette tâche écoeurante, et le soir en remerciement de leur basse oeuvre ils ont droit à des invitations pour la soirée d'À Vaulx Jazz, autant de places que n'auront pas les associations de la ville pour en faire bénéficier des Vaudaises et des Vaudais. Les panneaux officiels, symboles du jeu élecotral démocratique, sont taggués d'insultes et de propos vulgaires, y compris le dimanche!



Nos militants tiennent le choc, continuent à être sur tous les terrains: on ne laissera pas faire ces méthodes honteuses. On répond par le haut, pas en s'abaissant à reproduire insultes et menaces sous couvert d'un anonymat factice.



Le dimanche, on sombre, ils sombrent: devant plusieurs bureaux de vote, des milices composées parfois de trafiquants et autres délinquants connus veillent, probablement pas là par altruisme ou par un sens civique surgit cette nuit. Les électeurs se font interpeler, insulter s'ils osent dire qu'ils votent pour nous. Sur un mur devant un bureau de vote, ils ont écrit le prix d'achat d'un vote. Une jeune Vaudaise, qui assiste au spectacle, effarée, lance "à Vaulx-en-Velin, le prix d'un vote c'est 2 kebabs". Pour sauver leurs passe-droits, ils livrent la ville aux délinquants.



Rien, rien n'est respecté de tout ce qui définit une élection en démocratie: la lutte pacifique pour le pouvoir. Point de paix, point de lutte, mais un combat à mort: il ne faut pas gagner l'élection, il leur faut sauver leur fief, leur bien, celui dont on vit ou dont on veut vivre.



La bête qui meurt est haineuse, car elle croit que sa haine lui permettra de triompher de la mort. Mais la bête est morte. Les Vaudaises et les Vaudais n'ont pas flanché, n'ont pas cédé, ils sont allés au delà des menaces, des insultes et de la stratégie de la peur, faire peur pour gagner, pour bénéficier d'un réflexe de défense. Une journée de bluff contre 6 ans de pouvoir.



Ils ont menti, insulté, menacé, en vain: ce dimanche soir, ils ont perdu. Et dans le déshonneur.



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