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Mon 1er Mai

Publié le par Stéphane GOMEZ

4000 manifestants selon la presse. Comme on dit par chez moi, si c’est dans L’Progrès, c’est qu’c’est vrai!
Bon, franchement, moi j’aurai donné un peu moins, mais pour une fois que le chiffre nous valorise, on va pas se plaindre. Et une chose est sûre en tous cas, c’est que nous étions plus nombreux que d’habitude à battre le pavé lyonnais pour ce 1er mai ensoleillé.

Les mauvaises langues disaient que c’était parce que c’était le dernier 1er Mai que nous pouvions faire tranquillement, en marchant. Les autres, il faudra les faire en courant, les C.R.S. à nos trousses… Peut-être; Où alors on fait en sort de pouvoir continuer à les faire en marchant, en profitant du soleil printanier: dimanche prochain, le 6 mai, on dit “non” à SARKOZY, on dit “non” à sa société autoritaire pour les faibles, libérale pour les riches, en n’allant pas manifester notre mécontement sur une terrasse de café, en ne faisant pas la grève de l’isoloir, en glissant le bon bulletin de vote dans l’urne…

Bon, je m’éloigne un peu (quoique…) de mon 1er Mai, de ma fête des travailleurs.

Parce qu’ils sont bien gentils, à nous parler de la fête du travail, cette invention de PÉTAIN, mais moi j’suis un archaos, je préfère continuer à parler de la fête des travailleurs.

La fête du travail?! Et puis quoi encore? C’est à fêter le travail? Ben alors pourquoi fêter le travail en ne travaillant pas?! J’ai l’impression d’entendre notre Naboléon nous dire qu’il veut revaloriser le travail, alors que moi je veux qu’on valorise les travailleurs, en commençant par leur feuille de paie, en commençant par le pouvoir d’achat et en partageant le travail entre tous, pour que tout le monde participe à cette fête des travailleurs.

Mon 1er Mai, je le commence en me faufilant dans les rangs de la C.G.T. qui a encore fait le plein; la vieille maison tient toujours le choc. Je vais voir mes camarades communistes, me trouver un brin de muguet. J’en croise pas beaucoup, moins que d’habitude: j’ai l’impression que le score de Marie-Georges est passé par là, l’ambiance est plus morose que de tradition.

Je file vers mes camarades socialistes. On a fait sonner le ban et l’arrière-ban, ça sent la campagne. Dommage que ce ne soit pas toutes les années pareil… Il manque bien quelques grands seigneurs, mais eux de toute façon, le jour où ils battront le pavé… Christiane, ma 1ère Fédérale, me salut avec un sourire chaleureux: ouf, elle ne m’en veut pas trop d’avoir un peu trop ouvert ma bouche au dernier comité fédéral de campagne (mais à force, ils ont du s’habituer…).

Je papote, je papote, et je rate le départ! Je cours jusqu’à mon cortège syndical. Comme toujours, les rangs sont plutôt clairsemés: pas facile de mettre un enseignant dans la rue un 1er mai… Je croise quelques collègues, 2 profs d’extrême-extrême-gauche essaient de convaincre une 3ème de voter ROYAL dimanche prochain; elle ne veut pas cautionner les sociaux-traîtres, ces libéraux (de moins en moins) honteux. Je lui dis qu’elle n’a qu’à voter contre SARKOZY plutôt que pour ROYAL. L’argument semble faire mouche, une ‘tite voix de plus dans l’escarcelle.

Il faut dire qu’en une dizaine d’années d’expérience de 1er Mai, la manifestation aura rarement été aussi politique.

Bon, bien sûr y’a les socialistes qui tractent discrètement pour Ségolène et les communistes contre SARKOZY, mais ça va bien au-delà: dans tous les groupes, les messages anti-Sarko pleuvent: c’est pas sa fête.

Et encore, on est pas au courant de ses propos de “soutien” aux travailleurs qui travaillent même le 1er mai! Et oui, pour celui-là qui prétend revaloriser le travail en défiscalisant les heures supplémentaires pour les patrons, un jour férié, même pour sa “valeur travail”, c’est toujours de trop.

Le seul pro-Sarko rencontré, c’est un étudiant, dans un immeuble cossu, qui du haut de son 6ème étage tend son panneau “les étudiants pour SARKOZY”. Téméraire mais pas trop. Quelques-uns commencent à la siffler, François, un collègue leur dit d’arrêter: “Vous allez le faire jouir à sa fenêtre”; on a la sexualité qu’on peut quand on est jeune et sarkozyste.

Déjà la fin de la manif… Ça passe trop vite, y’a plein de copains que j’ai pas rencontré: Ammar de la L.D.H. (il paraît qu’il était avec R.E.S.F.: ben j’l’ai un peu loupé alors), Jean du collectif “On Vaulx mieux que ça”, Jean et Nicole de PAG69 (promis, j’arrive dès que le parti me fout dehors), Joël qui se promène tout de rouge vêtu entre la C.N.T. et la C.F.D.T. (décidément, y’en a qui ont peur de rien), Baptiste mon écolo préféré,… Et Jeff, il est passé où encore? Celui-là, vraiment…

Bon, tant pis, le temps de saluer mon patron du S.N.E.S. (Jean-Louis, si tu me lis…), un copain de la C.F.D.T. (si, si, j’ai des copains à la C.F.D.T.) et je remonte, la fin de cortège, saluer mes camarades.

Au passage je tombe sur David, Cri-Cri, David bis et les autres, derrière leur banderole “Le 6 mai, les assocs homos appellent à voter SÉGOLÈNE”.

Décidément, rarement un 1er Mai aura été aussi politique, en attendant le prochain…
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