On achève bien les inspecteurs du travail
Pas grand monde, et c'est logique, car tout fut fait par le gouvernement et la F.N.S.E.A. pour qu'il en soit ainsi.
Dans son livre, On achève bien les inspecteurs du travail (novembre 2004, éditions Jean-Claude Gausewitch) Gérard FILOCHE démontre comment s'est mise en place une effroyable machine de communication, pour faire de ces 2 inspecteurs du travail les bourreaux, et de l'assassin une victime!! Déclarations mettant les assassinés et le meurtrier à égalité dans la souffrance (sic) et dans celle de leurs familles (re-sic), reportages sur les difficultés du monde agricole (alors que le tueur est en fait un businessman qui s'est lancé dans l'agriculture spéculative et qui est contrôlé une 2nde fois car un premier contrôle avait démontré de nombreuses violations du droit du travail), "interrogations" sur les méthodes peu à-même voire "aggressives" (siiiiiiiiiiiiiic) de l'inspection du travail,…
Ce fut un véritable roulleau-compresseur médiatique, construit sur le mensonge et la haine de classe, qui fut mis en place, au service d'une démarche idéologique soutenue jusqu'aux plus hauts leviers de l'État par le 1er ministre RAFFARIN ou le ministre de l'Agriculte GAYMARD. Tous participèrent à ce sabbat écoeurant.
Corps en sous-nombre, les inspecteurs du travail sont là pour faire respecter la loi. Entre le fort et le faible, la loi est là pour protéger le faible. On comprend mieux pourquoi la Droite libérale s'est toujours évertuée à briser l'Inspection du Travail; dès le début de la législature, une proposition de loi tentait de tranformer l'Inspection de Travail en organisme de conseils aux entreprises, les attendus expliquant qu'il ne fallait pas brîmer la compétitivité des entreprises, comme si défendre les conditions de travail des salariés était honteux, comme si les bénéfices des actionnaires devaient l'emporter sur la vie des employés!
Il est regrettable, pour ne pas dire honteux, que la Gauche au pouvoir n'est pas revalorisée l'Inspection du Travail, en augmentant le nombre des inspecteurs, en revalorisation leur carrière et leur statut.
Le livre de Gérard FILOCHE, écrit avec sa fougue habituelle, montre bien comment finalement l'assassinat des 2 inspecteurs du travail est du à tout sauf le hasard!
Aucune justice ne leur fut alors rendu dans les media; ils n'eurent pas le droit à des médailles comme on en remet aux policiers, pompiers ou gendarmes morts dans l'exercice de leur fonction. Il est à espérer qu'aujourd'hui l'institution leur rende enfin cette justice… à titre posthume!