Feu sur le quartier général
Avec de tels prédicateurs, l'annonce de la mort du P.S. ne saurait être que vraie.
Bon, bien sûr, ces chefs à plumes et ces auto-proclamées éminences de la société "civile" n'ont pas jugé utile de demander l'avis de quelques pauvres militants que nous pouvons être, à être attachés au parti de JAURÈS, BLUM et MITTERRAND (et de quelques autres comme POPEREN), mais qui serions-nous pour savoir ce qui est bon pour nous?!
Ce spectacle est bien sûr un brin ridicule, mais il constitue un bon spectacle médiatique en période estivale.
Ce spectacle est bien sûr pathétique, car tous ces héros de l'anti-P.S. ont un tel courage de leurs opinions qu'ils ne veulent pas quitter la chambre du défunt, car c'est ce même cadavre sur lequel ils crachent qui leur a procuré leurs siéges, et que si bien soient-ils assis, ils savent tous qu'ils continueront à avoir besoin du corps purulant pour conserver leurs trônes de toc.
Cette simple lacheté résume toute l'estime que je peux avoir pour tous ces pompiers pyromanées. Car la critique est bonne, elle est nécessaire et même vitale pour un parti démocratique dont le fonctionnement doit être sans cesse amélioreéet la reflexion approfondie. Mais là ce n'est pas l'esprit de critique qui porte les défenseurs du recul général, c'est la folie médiatique, qui pousse par ambition nombriliste à tout brûler au nom d'une nouvelle et sainte inquisition moralisatrice.
Cette logique est suicidaire et doit cesser. Tous les militants (ils existent encore) sont prêts à reconnaître que le P.S. est en crises, qu'il doit se repenser, adapter ses moyens et ses propositions à la réalité sans renier son histoire, ses valeurs, ses principes et ses objectifs; mais quand on critique la logique des courants (qui doit être la base d'un fonctionnement démocratique et du débat d'idées), on recherche surtout à proposer sans le dire un parti phagocyté, à supprimer toute vie interne au parti pour en faire un objet monolithique à son service; quand on critique le leadership de Martine AUBRY arrivée dans des conditions et un contexte difficiles, on regrette surtout de ne pas posséder ce leadership aussi dénoncé que désiré.
Martine AUBRY a décidé de nettoyer les écuries d'Augias; cela ne plaît pas à tous les tyrans locaux, mais j'ai toujours eux la faiblesse de préférer les tyrannicides aux tyrans acides...