SARKOZY dans la méthode
Mon militantisme ne se limite pas au Parti Socialiste. Il reste essentiellement politique, mais au sens large: droits de l’homme, vie de la cité,…
Je profite donc de mes méritées vacances pour aussi m’atteler au compte-rendu du comité départemental de la Ligue des Droits de l’Homme (fédération du Rhône, bien sûr) donc je suis depuis janvier dernier l’estimable secrétaire fédéral (au passage, un amical salut à l’amical William, qui ne m’a toujours pas transmis son texte du comité départemental, pour me permettre de terminer ce compte-rendu).
Thème du jour de cette réunion du 5 juillet (soir de demi-finale), les dernières lois et circulaires de notre cher ministre de l’Intérieur (“cher” au sens littéral, quand on constate tout l’argent dilapidé en communication, sans compter les moyens de l’État utilisés pour laisser filmer sa énième réconciliation avec sa Cécilia).
Dans toutes les mesures de SARKOZY, on retrouve la même technique, la même logique.
Une communication agressive, bien sûr (on y est maintenant habitué)! Il est le ministre qui agit! Il serait d’ailleurs tant qu’il nous présente un véritable bilan de tant d’action, ou bien l’on devra se demander à quoi sert une telle débauche d’énergie.
Une justification éthique! Sa dernière marotte, c’est la délinquance des mineurs, qui viendrait subitement d’exploser (sous son temps au ministère, donc); et l’ordonnance de 1945 sert au passage à justifier les échecs de son bilan: “moi j’aurai bien aimé agir, mais je ne pouvais rien faire contre les mineurs à cause de l’ordonnance de 1945”.
Rappelons que l’ordonnance de 1945 défend une vision positive de l’enfant, adulte en devenir qu’il faut d’abord guider et corriger le cas échéant. Mais en aucun cas elle n’empêche la sanction, le prétendre n’est que de la rhétorique idéologique.
Arrive donc la loi magique, une grande loi fourre-tout, qui permet de faire passer à peu près tout dans les détails, des mesures totalement liberticides, qui remettent en cause la présomption d’innocence, la liberté de circulation, le droit à une défense juste,…
Ensuite, face au tollé général, SARKOZY biaise, jouant la victime de l’élu de terrain incapacité par des idéologues coupés des réalités, car il sait qu’avec ces loi il répond aux souhaits de son électorat mais aussi à une part importante de la population, intoxiquée depuis des années par une vision partiale de la question de la sécurité.
Mais pour gagner l’élection présidentielle, SARKOZY devra rassembler au-delà de son camps, d’où, face aux protestations, la circulaire magique!
La dernière, celle du 13 juin 2006, doit lui donner une image humaniste: “SARKO” qui veut venir en aide aux enfants étrangers clandestins scolarisés (et “intégrés” puisqu’on sort des critères de langue, de résidence,…) et on nous sort même en cadeau un avocat polémiste qui aime les media, pour servir -à coup de déclarations contradictoires- de médiateur (le protecteur des enfants, qui a des relais dans tous les départements, n’aurait-il pas pu jouer ce rôle?).
Mais une circulaire ce n’est pas une loi. Ce n’est qu’un aménagement provisoire sous forme d’explication de celle-ci, et ce qu’une circulaire fait un jour, une autre circulaire peut le défaire le lendemain. La loi, elle, pendant ce temps, demeure, applicable dans toute sa sévérité.
Et une circulaire n’a d’utilité que si l’on se donne les moyens de l’appliquer. Ici, visiblement, les instructions aux préfets vont dans un sens inverse: personnel en sous-effectif pour recevoir les demandeurs, pas de remise de récépissé pour obtenir ensuite du juge administratif une carte provisoire de séjour,…
Tout le sarkozysme est ainsi résumé: une communication agressive, une loi dangereuse qu’atténue jusqu’à l’élection présidentielle une circulaire bien pensante et inappliquée.
Vive la République avec SARKOZY, si l’on peut encore parler de République!
S.G.