Nous avons un projet.
Le texte proposé aux militants a été ratifié le 22 juin dernier par 85% des militants socialistes étant venus votés; le samedi 1er juillet, en convention nationale, les délégués des fédérations, parmi lesquels je me trouvais pour représenter le Rhône, acceptaient quelques amendements militants avant de ratifier ce vote de la semaine précédente.
Ce projet, je suis à l’aise avec lui. À défaut d’apprécier la manière dont il a été fait, j’apprécie son contenu.
Va-t-il aussi loin que je pourrai toujours le souhaiter? Non, mais il est le fruit d’un compromis dans lequel je me retrouve: hausse du S.M.I.C. à 1 500 €, conférences salariales, 120 000 logements sociaux par ans, renforcement des moyens de l’Éducation Nationale, mariage homosexuel et homoparentalité, droit local d’élection pour les ressortissants étrangers, abrogations de lois destructrices du lien social votées ces dernières années par la Droite,…
C’est un projet qui me convient beaucoup mieux que celui de 2002, qui devait nous conduire à la victoire et allait nous mener au désastre, un désastre inassumé par beaucoup.
Peu ont eu le courage de se remettre en cause, de s’interroger sur les raisons de cet échec du 21 avril, de se demander pourquoi le Parti Socialiste s’est retrouvé en désaccord avec sa base sociologique et donc électorale.
La nature du projet actuel montre que pourtant certaines lignes se sont infléchies, après le 2nd échec du 29 mai 2005, quand de nouveau le parti se retrouvait pris dans un grand écart entre sa direction d’une part, sa base sociale de l’autre.
Mais cette inflexion, peu de personne au P.S. veulent la revendiquer, car l’affirmer devrait conduire à un bilan personnel public, qui pourrait contrecarrer les ambitions avouées ou non de certain(e)s.
Nous avons un projet, un projet socialiste.
Nous devons maintenant passer à l’étape suivante. Qui est le plus à même de porter ce projet?
Tout le monde a-t-il le même droit de le défendre? Je n’en suis pas sûr, lorsque j’entends, lorsque je lis Dominique STRAUSS KAHN ou Jack LANG, pour qui il ne s’agit que d’un vague cadre dont on peut disposer à sa guise. Plutôt surprenant de la part de certains dirigeants socialistes qui se sont faits il y a quelques temps les hérauts du respect du vote militant.
Tout le monde est-il intéressé par le projet? Je n’ai pas l’impression que c’est le cas de Ségolène ROYAL, qui a passé son temps à dire qu’elle serait la candidate du projet mais a multiplié les déclarations qui en vont à l’encontre. Surtout, pendant que d’autres travaillaient à améliorer ce projet par des propositions internes, elle a surtout oeuvré à son plan media, visiblement peu intéressée par la vie interne de son parti.
Certains ont promu leur candidature avant la finalisation du projet, et c’est regrettable. Le contexte y était favorable, avec la campagne d’adhésion à 20€, axée sur la possibilité de choisir le candidat socialiste à la présidentielle! Veut-on un parti de fan ou un parti de militants? L’ambition du couple HOLLANDE - ROYAL les a conduit à faire un choix qui n’est pas le mien.
Nous avons un projet, et c’est maintenant seulement qu’il faut passer à la phase suivante, désigner notre candidat à l’élection présidentielle, celui qui portera notre projet et assurera le rassemblement de la Gauche, au profit de nos concitoyens. Celui qui permettra de réussir ensemble le changement.
Je veux un candidat qui s’annonce respectueux du projet socialiste qu’il a contribué à enrichir, pas un candidat qui s’enferme dans une logique médiatique creuse sur le fond, qui veut des fans suivistes plutôt que des militants prêt aux combats.
Je veux un candidat qui a tiré les leçons du 21 avril 2002 et du 29 mai 2005, et qui l’assume clairement, honnêtement, pour permettre au P.S. de rassembler la Gauche et de renouer avec sa base électorale, en répondant à ses attentes et à ses aspirations sociales.
Quand je pose ces conditions, quand je fais la liste des prétendants actuels à la candidature, je ne vois qu’une seule personne qui remplisse ces conditions, c’est Laurent FABIUS.
Aujourd’hui, il est celui qui peut nous permettre de réussir ensemble le changement.
Amitiés socialistes,
S.G.