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L'eau, une marchandise comme une autre…

Publié le par Stéphane GOMEZ

Un extrait de la Gazette des communes du 5 juin.

Rhône-Alpes. Le Grand Lyon veut obtenir de Veolia une baisse du prix de l'eau


Le Grand Lyon va avoir recours à une commission de conciliation pour obtenir de Veolia une baisse du prix de l'eau, à l'occasion des négociations quinquennales d'un contrat couvrant la période 1986-2016, ont indiqué, le 5 juin, des responsables de l'agglomération.
Le Grand Lyon affiche le prix de l'eau (hors assainissement et hors taxes) le plus élevé de France, après Toulon, à 1,76 euro le mètre cube, a expliqué Patrick Laurent, vice-président chargé des gestions externes.
Ainsi, pour un couple avec deux enfants ayant une consommation moyenne de 120 mètres cubes par an, la seule fourniture d'eau potable coûte 211 euros. "Nous souhaitons arriver à un prix de 170 ou 180 euros", soit une baisse de 15 à 20% environ, a précisé Patrick Laurent.
"Nous avons commandé un audit qui indique que le prix est extrêmement élevé, sans que cela soit justifié par les services rendus, que la rémunération des fermiers (délégataires) est trop élevée et que ces écarts vont s'accroître dans les neuf années qu'il reste au contrat, si on ne fait rien", a-t-il poursuivi.
La communauté de communes note la marge confortable que les deux fermiers réalisent. "Depuis 2002, la marge augmente d'un point chaque année et a atteint 20% (avant impôts) en 2007", a détaillé Gérard Claisse, vice-président chargé de la participation citoyenne.
"Et encore, il s'agit des chiffres de Veolia, nos experts estiment qu'elle est de 4 ou 5 points supérieure à cela", a-t-il ajouté.
"La marge moyenne pour ce type de contrat est estimée à 6 ou 7% après impôts, soit autour de 10% avant impôts", a poursuivi Gérard Claisse.
Par ailleurs, le Grand Lyon souhaite régler le problème des provisions de renouvellement (sommes versées chaque année au délégataire pour couvrir les investissements de remplacement du matériel) qui n'ont jamais été utilisées.
Le "stock" de provisions encaissées par les délégataires atteindrait ainsi 45 millions d'euros, soit l'équivalent de plus de 7 années de provisions. Mais comme cet argent a probablement généré des intérêts, des associations de consommateurs estiment que ce sont en fait 95 millions d'euros qui ont été encaissés sans travaux en contrepartie.
Les contacts avec Veolia (qui représente 85% de l'eau du Grand Lyon) et SDEI (15%), filiale de la Lyonnaise des Eaux, pendant la phase de négociation directe, "ont été bons, mais cela n'a pas donné de résultats", a relevé Patrick Laurent, qualifiant de "gouffre" l'écart entre les positions des deux parties.
La phase de négociation directe n'ayant pas abouti, une commission tripartite va être créée d’ici quinze jours, composée d'un représentant du Grand Lyon, un représentant de Veolia et d’un troisième membre, sur l’identité duquel les deux parties se mettront d'accord.
"Pour nous, il faut que la renégociation soit bouclée en novembre [...], sinon il n'y aura pas d'avenant au contrat", a précisé Patrick Laurent.

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