Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Métropole de Lyon: un budget de justice sociale et de transformation écologique pour les Grands Métropolitains

Publié le par Stéphane GOMEZ

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

 

Comme chaque année, je ne souhaite pas que le doute vienne à créer le stress chez certains ou l'espérance chez d'autres, alors je l'annonce tout de suite : les élus Socialistes, la Gauche Sociale et Écologique et Apparentés voteront ce budget.

 

Nous le voterons, car -dans un contexte financier difficile pour l'ensemble de nos collectivités- il est bon. Nous le voterons, car -dans un contexte économique et social difficile pour les Grandes Métropolitaines et les Grands Métropolitains- c'est un budget utile pour chacune et chacun, en portant des politiques de justice sociale, en transformant l'espace urbain pour qu'il soit plus agréable, résilient et protecteur dans une période de réchauffement climatique anthropique.

 

Je partirai de la fin, la capacité de désendettement : 5,8 années seulement, un niveau qui a de quoi ravir de nombreuses collectivités. Et comme nous continuons à investir -j'y reviendrai-, cela signifie que nous maîtrisons nos dépenses de fonctionnement, malgré un contexte externe particulièrement contraignant, pour continuer à dégager un autofinancement significatif, que nous projetons à 263M€.

 

Certains pointeront une hausse des RH de +4% tous budget [20,4M€], oubliant de dire que pour les 3 quarts cette hausse est liée au dialogue social d'une part (ce qui est un choix politique assumé), à des mesures externes comme le GVT ou les hausses du point d'indice d'autre part. Le reste, ce sont des créations de postes dans les MdM ou de chargés de mission pour suivre les projets d'investissement, donc des postes au service de l'action concrète et directe des Grands Métropolitains.

 

Les dépenses de fonctionnement sont en hausse de seulement +2,1% [BP = +2,3%] à près de 3Mds€ [2,851Mds tous budgets], soit bien en dessous du niveau de l'inflation.

 

Sur ces dépenses de fonctionnement, ce sont +26M€ pour les allocations pour continuer à porter une politique sociale, c'est l'augmentation des dépenses pour la restauration scolaire, +70%, pour répondre à la forte hausse des prix (près de 20%) et surtout pour appliquer le principe de filière courte issue de l'agriculture durable ou bio, une aide concrète aux agriculteurs là où d'autres vont faire des selfies et de grandes déclarations sur les barrages. C'est encore près de 400M€ en reversements aux communes [361M < 394M€], un rappel qui permet de rebondir sur l'éternel débat de l'aide aux communes : elle est maintenue. Certains diront qu'elle n'est pas suffisante, je redirai que c'est toujours mieux que 0 ! Ce n'est pas une obligation réglementaire, c'est un choix politique, notre choix politique, un financement qui s'ajoute à tous ceux de la PPI.

 

Tout cela, nous le faisons malgré le poids des contraintes extérieures fortes, celle de l'inflation notamment sur les fluides ou l'alimentaire, celle aussi de la baisse partout en France des recettes de DMTO [-89M€ sur le BP 2023.], compensées par la hausse du produit de la TVA, à +5,6%, et qui à plus de 1Mds€ [1,168Mds€] représentent la moitié des recettes de fiscalité [2,122Mds€] et 1/3 des recettes de fonctionnement. De plus en plus, suite à des décisions gouvernementales, nos recettes sont liées à des transferts, et cela doit nous inquiéter sur l'autonomie fiscale de nos Collectivités et plus globalement sur le principe de décentralisation : l'État nous demande de gérer nos dépenses pour compenser ses déficits tout en nous enlevant les moyens de notre autonomie. Le Président de la République parle de décentralisation, il ne pratique même pas la déconcentration !

 

Pour finir, quelques mots sur l'investissement. Pour 2023, nous devrions être à un peu moins de 600M€ en réalisés [577M€] ; pour 2024, ce sont 754M€ de crédits nouveaux inscrits tous budgets, 668M€ pour le Budget Principal.

 

J'entends bien que certains vont semer le doute. Il y a des discours qui ne surprennent pas, c'est pourquoi je l'avais dit l'année dernière, je l'avais dit dès 2020 tellement la critique était prévisible, tout est encore sur mon blog pour les adeptes de saint Thomas, allez-y : ça me fera des vues. L'investissement dans une collectivité connait 3 phases -en réalité nous le savons tous-, des montants élevés en début de mandat où nous sommes en partie encore dans la réalisation des investissements du précédent mandat et la réalisation des engagements les plus simples que nous avons pris devant nos concitoyens, une phase creuse en milieu de mandat où nous sommes dans des phases d'études de concertation et d'enquêtes publiques, puis de nouveau un niveau élevé de crédits inscrits en fin de mandat. Il n'y a donc rien de surprenant en la matière, rien qui ne doive nous surprendre.

 

Des investissements pour quoi ? Il suffit de se promener dans les rues de notre métropole, pour voir les chantiers de tramways (que quelques attaques politiciennes sur le T9 par exemple, n'ont pas stoppé), des Voies Lyonnaises, des Zones d'Aménagement Concerté, de renouvellement urbain, de chaufferies urbaines ou de méthaniseur, de végétalisation des cours de collèges ou de voies et places,… Nous construisons un territoire de résilience écologique, plus agréable à vivre pour chacune et chacun.

 

À côté de l'invisible pour l'instant, avec des études sur les cuisines centrales ou de nouveaux collèges par exemple, les changements se voient. Pour celles et ceux qui avec une régularité impressionnante nous demandent où est la PPI, c'est simple : la PPI elle est dans votre commune, la PPI elle se voit, elle se voit à Lyon, à Villeurbanne, à Vaulx-en-Velin, à Rillieux-la-Pape, à Vénissieux, à Décines, à St-Fons, à Bron, à Meyzieu, à Oullins – Pierre-Bénite,… et pour celles et ceux qui le souhaitent on peut aller la voir ensemble, on peut même s'ils le souhaitent y aller en meute !

 

À la modeste échelle qu'est la nôtre, ce budget est un budget maîtrisé, un budget de justice et de transformation. C'est un budget de justice et de transformation sociale. C'est un budget de justice et de transformation écologique. Le temps immédiat et le temps long, la fin du mois et la fin du monde. Nous menons les 2 de front, avec les outils à notre disposition, que nous mobilisons, pour les Grandes Métropolitaines, pour les Grands Métropolitains.

Commenter cet article