Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

FILS DE PUTAIN !

Publié le par Stéphane GOMEZ

Un homme est tombé. Il ne se relèvera pas.

 

La haine, de nouveau, a frappé. De nouveau : Clément MÉRIC n'est pas la première victime de la haine factieuse. Sera-t-il la dernière ? Espérons-le, et donnons-nous en les moyens Politiques. Politique, avec un « P » majuscule.

 

L'hydre n'était pas morte, elle souffle toujours avec une intensité variable, au grè des aléas socio-économiques, et de notre faiblesse politique et morale. Nous n'avons pas de réponse socio-économique simple, ou j'ose croire que depuis longtemps, Gauche ou Droite, nous aurions appliqué la meilleure solution aux pires problèmes. Mais nous devons réaffirmer notre foi républicaine et imposer une réponse sans-ambiguïté à ceux qui défigurent notre Nation.

 

La République n'est pas un régime de faiblesse : c'est un régime de libertés, de tolérance et de respect. En France, la République, c'est la Démocratie. Mais être démocrate, c'est aussi être implacable contre les adversaires de la République, car ceux-là s'opposent aux libertés, à la tolérance, au respect. Oui, je suis pour l'interdiction de groupuscules factieux, violents. Est-ce que cela changera l'idéologie folle de ces extrémistes fous ? Non, mais cela les empêchera de librement professer leur haine immonde, de défiler sur les plateaux de télévision, cela leur rappellera que l'État de droit n'est pas un état de faiblesse, la République est forte et se donne, dans la justice, les moyens de la lutte contre les haineux et les violents. Il en va de la cohérence de notre lien social, celui qui fonde notre Nation.

 

Nous devons ré-affirmer notre attachement à la Nation, c'est-à-dire en rappeler la définition et la rendre vivante, expliquer pourquoi accorder le droit au mariage aux couples d'homosexuels aujourd'hui, et le droit de vote aux résidents extra-communautaires demain n'affaiblit pas notre pays, mais au contraire renforce notre lien social donc notre Nation, notre République.

 

Nous devons être à la hauteur de notre démocratie et rejeter toute hésitation, toute ambiguïté et toute récupération.

 

La machine sordide de la récupération médiatique ou politicienne a commencé, tragique.

 

Hier matin, j'entendais en me levant Jean-Luc MÉLENCHON appeler à un rassemblement, et immédiatement je pensais que le jeune tombé était membre de son groupe et que MÉLENCHON agissait en accord avec une famille qu'il devait connaître ou avec qui au moins il était en contact. Non, rien : monsieur MÉLENCHON soufflait comme sur des braises sur le cadavre encore chaud. Jean-Luc s'est enfermé dans son personnage, ne se rendant plus compte de tout ce qu'avait d'indécent son attitude. Jean-Luc, je t'ai trop souvent soutenu en interne du PS et je t'ai trop apprécié pour ne pas te demander, en toute simplicité militante, de te ressaisir : tu vaux mieux que cette caricature de toi-même.

 

Pire, l'Extrême-Droite déjà mettait en branle sa sinistre machine. Sur certains sites que je ne nommerai pas pour ne pas leur faire de publicité, dès hier matin on expliquait que les responsables de la mort de Clément MÉRIC étaient les dirigeants de Gauche et d'Extrême-Gauche, qui appelaient des jeunes à manifester et aller faire le coup de poing contre un ennemi fasciste imaginaire, alors que, « bien sûr », le vrai ennemi c'est l'Arabe, ou le musulman, ou le juif, et bla-bla-bla… Gerbe...

 

Pouvait-on attendre pire de l'Extrême-Droite ? Non ! Mais que faut-il penser aujourd'hui des journalistes ou journaleux qui, après avoir offert des tribunes hier à tous les duceratés des groupuscules de la mouvance fasciste, reprennent aujourd'hui la théorie des 2 blocs d'Extrême-Gauche contre Extrême-Droite, des 2 violences opposées ?!

 

Une enquête va légitimement commencer, dont les conclusions apporteront peut-être des nuances sur le déroulé des faits. Est-ce les coups ou la chute qui ont tué Clément MÉRIC ? La rencontre était-elle fortuite ou organisée ? Je n'en sais rien et donc je me garderai bien de m'exprimer dans un sens ou dans un autre : je crois en la Justice républicaine, je laisserai la Justice de la République agir et dire. Ce que je sais, par contre, c'est qu'il n'y a pas égalité dans la violence : les ratonnades anti-arabes, les agressions anti-pédés, les blessées, les morts,… viennent toujours du même côté. Il y a peut-être une violence d'Extrême-Gauche, mais elle est marginale et non représentative. Il y a une violence d'Extrême-Droite, et elle est dans son ADN, au cœur de son idéologie, et elle fait tous les jours des victimes, dans les esprits et dans les corps.

 

Alors rejetons les hésitations et les ambiguïtés. Face à l'Extrême-Droite, même sous son visage policé du FN, il ne peut pas y avoir de trouble. L'Extrême-Droite, on la combat, ou on en crève.

 

Et ce message s'adresse notamment à la Droite républicaine : elle doit se ressaisir ! Les discours de Jean-François COPÉ qui refusait le Front Républicain lors des dernières législatives, renvoyant dos dos le FN et le PS, l'Extrême-Droite et l'Extrême-Gauche étaient na000 Par7578159uséabonds. Sa chasse aux voix internes avec ses propos sur les pains au chocolat, et aux voix externes avec sa légitimation de l'homophobie, était écoeurante. Sa réponse, aujourd'hui, au drame de mercredi soir, demandant la dissolution des groupuscules des 2 extrêmes est nauséabonde et écoeurante. Non, il n'y a pas égalité entre l'Extrême-Droite et l'Extrême-Gauche, ni dans les doctrines, ni dans les méthodes.

 

Monsieur COPÉ, vous avez porté votre ambition, il y a quelques années, sur la promesse de ne pas faire de langue de bois, alors je ne ferai pas de langue de bois : monsieur COPÉ, votre plumage l'emporte sur votre ramage, votre ambition l'emporte sur vos convictions s'il vous en reste. Monsieur COPÉ, vous n'êtes pas républicain. Monsieur COPÉ, vous êtes un connard.

 

Face à l'Hydre, ni récupération, ni hésitation, ni ambiguïté. Que la République frappe. Fort. Le prix de nos libertés, c'est l'application du droit, de la justice !

 

Je suis fils de cette République, et je suis même par mes origines un bâtard, mais n'est-ce pas cohérent pour tous ces factieux qui pensent que la République n'est qu'une gueuse qui ne peut produire et nourrir que des bâtards ? Oui, je suis fils de cette République, je suis fils de cette gueuse, et je ne baisserai pas le regard, car je préfère être fils de putain qu'enfant de PÉTAIN.

Commenter cet article