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Pourquoi je n'étais pas à la Gay Pride parisienne hier!

Publié le par Stéphane GOMEZ

Hier samedi se déroulait la Marche des Fiertés LGBT de Paris, Marche des Fiertés souvent encore connue sous son nom de Gay Pride.

 

Comme chaque Marche, celle de Paris est autonome. Mais comme c'est celle qui attire le plus de monde (36 000 manifestants selon la police, et 36 selon le ministre de l'Intérieur) et que fort heureusement le jacobinisme français parvient encore à résister, cette Marche parisienne fait un peu figure de Marche nationale, celle pour laquelle s'organisent tous les grands partis politiques ou associations, celles vers laquelle migrent  pour un jour de nombreux homosexuel(le)s ou trans de toute la France, comme migrent chaque année les oies sauvages (qui sont des oiseaux autrement plus beau que les dindes, qui elles ne migrent pas, mais on me répondra que ce jugement est une question de goûts, certes...).

 

N'étant ni une oie sauvage ni une dinde, je ne serai pas, cette année encore, à la Gay Pride parisienne. Agoraphobe et fainéant, je n'ai pas envie d'un voyage à la capitale pour le seul plaisir de faire le pied de grue (oui, je sais, encore un oiseau!) avant de pouvoir marcher et me trémousser sur un air techno qui m'attrait autant que les tentatives de vocalises de minets de boys band, qui tiennent plus des chapons que des coquelets.


Mon absence à la Marche des Fiertés LGBT de Paris n'est donc pas un acte politique: c'est un acte de fainéantise. L'acte politique, chaque année encore, est d'avoir participé (et un peu plus parfois) à la Marche lyonnaise.

 

Il m'en aura fallu pourtant du temps pour être présent sur une Gay Pride, pour accepter de franchir le pas, par sacerdoce militant obnubilé par l'image médiatique de perruches écervelées dont le militantisme consistait à pousser des cris aigus en se trémoussant sur le dernier air à la mode, le temps d'être enfin présent pour me rendre compte que cette image médiatique était... une image médiatique!

 

La majorité du cortège d'une Marche est tout ce qu'il y a de plus ordinaire, hommes et femmes de tous âge,s de toutes conditions sociales, de toutes origines, présents là pour en toute simplicité pour montrer la banalité de leurs amours, rendre visible ce que certains ne voudraient qu'avec une obsession maladive cacher, nier, éradiquer comme une aberration anthropologique!

 

Et puis, bien sûr -quand même!-, il y a ces perruches! Et alors? Est-ce parce qu'on fait la fête, est-ce parce qu'on est "jeune et jolie" (ou un peu moins jeune et / ou un peu moins joli, mais en string quand même) qu'on a l'intelligence d'une poule? Le militantisme n'est-il que triste? Il y a 2 ans, lorsque le CA de la Lesbian and Gay Pride de Lyon a choisi un mot d'ordre inédit sur les droits des trans, cela a fait pleurer quelques commerçants inquiets pour leur chiffre d'affaire, pas les fêtards présents, qui pouvaient bouger leurs corps tout en reprenant le mot d'ordre. La Gay Pride c'est la fête,.

 

La Gay Pride c'est la fête, la fête et la transgression, la transgression de montrer son amour "anormal", la transgression d'aller plus loin en remettant en cause les codes d'une société oppressive le reste de l'année, en se moquant: puisque je ne suis qu'une folle pour vous, aujourd'hui c'est boa pour tout le monde; c'était l'idée géniale autant que sympathique de l'affiche de la Marche parisienne, celle d'un coq à boa, avant que des esprits chagrins qui savent tellement tout qu'ils peuvent se permettre de ne rien faire à part des procès en sorcellerie, avant que ces esprits de hiboux ne viennent la contester!

 

Donc voilà, je n'étais pas à la Marche des Fietés LGBT de Paris, mais je ne manquerai pas chaque année de participer à Lyon ou ailleurs, pour participer de son esprit de fête militante et de visibilité transgressive, visibilité transgressive de ses outrances volontaires ou visibilité transgressive de sa banalité assumée pour le plus grand nombre.

 

Je n'y manquerai encore moins avec des mots d'ordres comme celui de cette année, "Pour l'Égalité: en 2011 je marche, en 2012 je vote", mais n'ayons pas, comme l'autruche, les yeux plus grands que le cerveau, ce commentaire là sera pour plus tard...

 

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