POUR LE PROGRAMME COMMUN VAUDAIS
Madame la Maire,
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Les longs et parfois intéressants échanges que nous avons eu le mois dernier sur le Débat d'Orientation Budgétaire devraient nous permettre ce soir de limiter le temps de nos interventions sur ce Budget Primitif, pour aller à l'essentiel. Nous avons eu, en février, des interventions denses et précises, c'était nécessaire pour expliquer à nos concitoyens la réalité des choses, pour être pédagogue et non pas se cacher derrière le mépris d'un « c'est complexe ». Nos échanges furent denses et précis, mais comme le souligne le député du Puy-de-Dôme André CHASSAIGNE : « La dimension parfois technique des débats ne saurait masquer l’enjeu de l’offre politique alternative et du choix de société ». Notre budget porte, j'y reviendrai, notre offre politique et nos choix. Des choix, qui, finalement, doivent bien être différents de ceux de l'ancien Exécutif, puisqu'après avoir passé un an à nous dire qu'il n'y avait pas de raisons de fond à notre candidature à l'élection municipale en mars 2014, des élus du Front de Gauche -mais dont on ne sait pas s'ils parlent au nom du Front de Gauche ou en leur nom propre, ça devient compliqué à suivre- nous annoncent qu'ils voteront contre notre proposition de budget !
J'avais rappelé, au nom des élus socialistes et républicains, le contexte budgétaire dans lequel nous devions développer notre action, avec un ratio de rigidité budgétaire élevé, un niveau d'endettement par habitant trop fort et un nombre d'années de désendettement inquiétant, un niveau d'autofinancement insuffisant et -je dirai presque : surtout- un taux de réalisation au Compte Administratif dramatiquement faible, c'est-à-dire un nombre de projets annoncés aux Vaudaises et aux Vaudais par l'ancien Exécutif, et non réalisés.
Mais cet état chiffré de la situation ne devait pas être une excuse à ne pas agir, et je vais me permettre de répéter mes propos d'il y a un mois : « Nous ne confondons pas le discours de la méthode et la méthode du discours : nous ne dénonçons pas tout ce qui nous empêcherait de tenir nos engagements mais recherchons toutes les solutions pour accompagner et réaliser notre projet politique ! [Ce budget est la feuille de route] de l'action que nous allons mener, conforme aux engagements pris devant nos concitoyens durant la campagne électorale. Nous entamons un effort de rétablissement du budget municipal pour offrir un service public amélioré aux habitants de notre commune ».
Cet effort commence par une maîtrise du budget de fonctionnement. La légère hausse de 1,5% doit se lire dans le détail : la masse salariale est faiblement en hausse, par l'effet mécanique des progressions de carrière et des créations d'emplois dans des secteurs stratégiques que ce soit la sécurité, la médiation ou le développement du numérique dans les écoles, autant de postes pour lesquels nous sommes allés chercher des co-financements. S'ajoutent les emplois pour assurer les activités périscolaires, mais cette dernière dépense, nécessaire et d'autant mieux assumée quand on voit les taux élevés de fréquentation de ces activités pédagogiques par les enfants de notre ville, cette dépense est compensée par des recettes supplémentaires de fonctionnement, recette que là aussi nous sommes allés chercher auprès de nos partenaires. Et on y arrive d'autant mieux, par ailleurs, si on assume ces relations inter-institutionnelles : que seul celui qui n'a jamais cherché à cumuler nous jette une pierre !
En parallèle nous avons baissé les charges générales de fonctionnement de plus de 6%, en les maîtrisant, les rationalisant et en développant des modes de fonctionnement différents. Nous avons plusieurs fois parlé de la suppression des voitures dites « de fonction », généreusement octroyées jusque là aux Adjoints au Maire, parce que cette économie nous semblait et nous semble toujours politiquement la plus symbolique. Et suite aux propos faux tenus, je réaffirme que nos indemnités d'adjoint sont inférieures à celles de l'ancienne majorité, elle sont inférieures et quand on y retranche aussi la suppression des voitures dites de fonction, chacun jugera quels sont les élus qui ont coûté le plus cher aux Vaudaises et aux Vaudais ; il y a des polémiques que certains n'ont pas les moyens de lancer. Mais notre action en la matière ne se limite pas à cela, elle va plus loin dans l'épurement des dépenses de fonctionnement : rationaliser les dépenses, ce n'est pas les rendre moins efficaces, et si là encore certains veulent polémiquer sur l'entretien des équipements municipaux, alors là encore je laisse les Vaudaises et les Vaudais être juges de ce qu'étaient l'entretien auparavant des équipements municipaux, et s'ils pensent que nos économies ont réellement réduits la qualité de leur entretien.
Au final, sur le fonctionnement, nous enregistrons cette année entre recettes et dépenses un gappositif de un point, différentiel reconnaissons le minime, mais qui marque un changement dans la mécanique budgétaire -de la spirale dont parlait Stéphane BERTIN- de la Commune.
Notre effort et notre démarche, nous les marquons aussi dans le budget d'investissement, par une hausse nette de celui-ci de plus de 25% par rapport à celui de 2014, dont tout le monde avais compris qu'il fut, pour notre nouvelle équipe, un budget avant tout hérité, contraint et transitoire.
Cet effort d'investissement, nous l'avions dit, nous le faisons, portera essentiellement sur l'Éducation, première étape de notre démarche de ré-équipement de la commune. Devant une hausse estimée à 22% du nombre d'élèves sur la ville durant ce mandat, nous rompons clairement avec la pratique qui nous avait été présentée « d'école diffuse », qui ne consistait en pratique qu'à caser des classes là où on le pouvait, aux dépens de la qualité de travail des agents (dont des agents municipaux), aux dépens surtout des conditions d'enseignement des jeunes Vaudais, alors qu'à Vaulx-en-Velin souvent plus qu'ailleurs nous savons l'importance de ce premier étage de la construction de l'individu qu'est l'école pré-élémentaire et élémentaire. Nous optons pour des écoles, des vraies, en bonne et due forme ! L'Éducation représentera donc 61% de l'investissement de la Ville cette année. Signalons également que ce secteur représente aussi plus de 17% du budget de fonctionnement.
Les 2 premières écoles que nous lançons, je tiens à le souligner, correspondent notamment aux secteurs de la ZAC du Centre puis de l'Hôtel-de-Ville, et du PAE TASE. C'est l'illustration, selon nous, de la limite d'une démarche consistant à construire des immeubles pour faire venir une nouvelle population ou mieux loger celle qui est déjà présente, sans en parallèle prévoir les équipements élémentaires correspondant à leurs besoins quotidiens.
Ça sera à notre majorité de le faire, et de le faire totalement, car soyons clair, à notre arrivée, à part des dessins sur des plans, il n'y avait rien, ni maîtrise foncière, ni plan de financement, ni procédure de concours, ne parlons donc même pas de maîtrise d'oeuvre, il n'y avait rien ou alors il faudra un jour nous dire où étaient les dossiers que nous n'avons pas trouvé à notre arrivée !
L'investissement, naturellement, couvre d'autres aspects, qui déclinent concrètement la politique que nous avons porté dans la campagne électorale, la politique que nous affirmons dans notre action depuis un an. Nous investissons donc également dans des bâtiments communaux pour des services qui accueillent au quotidien les Vaudaises et les Vaudais, et il y a des crédits mis pour l'adaptation du système de video surveillance, qui sont le corolaire de notre démarche pluriannuelle de recrutement de policiers municipaux supplémentaires, qui pourront d'autant plus et mieux être déployés sur le terrain, dans la proximité, pour assurer la tranquillité de nos concitoyens sur la ville, que l'outil technologique d'appui sera efficient.
Ce BP s'inscrit -et ça sera mon dernier point- dans la nouvelle approche que nous voulons porter non seulement dans le fond des orientations budgétaires mais également dans la forme, dans la pratique du budget.
Nous ne voulons pas pratiquer un budget inventaire à la Prévert, dans lequel on met toutes les subventions, sans visibilité évidente des choix, pour aller vers un document qui permette de donner plus de lisibilité à l'action, en procédant en 2 temps, comme j'ai pu le voir pratiquer au Conseil Général hier, à la Métropole de Lyon aujourd'hui, comme cela semble se pratiquer dans les autres communes de notre agglomération.
Ce Budget Primitif définit donc d'abord les grandes masses, par poste dans lesquelles pourront s'inscrire dans un 2ème temps plus finement et précisément les actions financées dans différents secteurs. C'est un changement important de méthode, qui va nécessiter du temps pour accompagner les partenaires, mais qui nous semble en mesure d'apporter plus de clarté dans notre action, et qui nous semble en mesure d'apporter plus d'assurance à nos partenaires, avec des calendriers connus et partagés, avec des objectifs précisés.
Un budget ce n'est pas un droit de tirage ou un subventionnement par conversations de couloir ou d'ascenseur ; un budget c'est, à côté de la réalité comptable et gestionnaire de l'exercice, une action et un projet politique. La mise en place d'une procédure plus transparente et simplifiée pour les subventions de droit commun doit permettre d'une part de renforcer l'équité entre les associations, d'autre part de renforcer la visibilité et la clarté des financements pour les citoyens de notre ville.
Ce BP, comme son nom l'indique, est un budget primitif. Il fixe les grandes lignes de notre action pour cette année, parfois un peu plus que cette année avec les programmations pluriannuelles. Il fixe le cap en fonction de la situation financière en ce début d'année ; un Budget Supplémentaire pourra être amené à compléter ce BP, en conformité avec notre orientation budgétaire tout en tenant compte de l'évolution des possibilités de notre Ville.
L'exercice peut sembler seulement comptable, il est pour nous important, dans la démarche de lisibilité de notre action que j'évoquais : ce Budget Primitif ne doit pas être un budget d'annonces, il doit être un budget d'engagement. Les élus Socialistes et Républicains ne veulent plus d'un budget primitif accumulant années après années les mêmes promesses jamais réalisées, et, je le réaffirme : un des points sur lesquels nous souhaitons être évalués en fin de mandat est notre taux de réalisation du budget. Je ne joue pas au jeu des 7 erreurs [référence à l'intervention de l'opposition], je préfère les jeux de carte, je préfère le tarot, dont chacun sait que l'important est d'arriver à amener le petit au bout.
Puisque je lui ai laissé la parole en début d'intervention, je la lui rend pour conclure : le député André CHASSAIGNE, en 2014, mettait en garde face au « trouble » que crée « le sentiment d'injustice, […] le sentiment que rien ne change, que les [majorités] se succèdent et poursuivent le même ordre du jour ». Un changement de majorité, surtout après si longtemps, peut légitimement créer des inquiétudes. Il nous revient surtout aujourd'hui de lever tout sentiment d'injustice et démontrer que notre changement d'approche méthodologique est conduit par le seul soucis d'améliorer le service à proposer aux habitants avec qui nous partageons et vivons Vaulx-en-Velin, notre ville, notre force.
Alors, vous l'aurez compris, les élus Socialistes et Républicains voteront sans hésitation « pour » ce budget primitif du « Programme Commun Vaudais », sans hésitation et avec enthousiasme, avec enthousiasme car il est une étape dans la construction du projet politique pour lequel nous sommes allés devant nos concitoyens, pour lequel nous avons été élus. Nous voterons pour ce budget primitif, avec enthousiasme, car il est une application de nos engagements pris devant les Vaudaises et les Vaudais, une application des engagements que nous tenons.