Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

MESSAGE DE SERVICE POUR COMMENTATEURS CHEVRONNÉS DE CONGRÈS POLITIQUES

Publié le par Stéphane GOMEZ

Les guerres internes au sein du PS appartiennent aux grandes marottes des journalistes, pour ne pas parler de marronnier médiatique.

Il est une évidence que la vie interne au Parti Socialiste n'est pas toujours calme ou sereine. Mais le PS a les défauts de ses qualités, et dans un parti où ce n'est pas l'assassinat politique qui règle les différences et les différents de projet, de tactique ou d'ambitions (car n'ayons pas la naïveté de croire ou d'affirmer qu'il n'y en a pas dans quelque parti que ce soit), il faut bien que ce soit le débat et le vote qui le fassent, quitte à ce que débat et vote finissent -parfois- en querelles !

 

Le congrès qui arrive n'échappe pas à cette règle, si ce n'est qu'il intervient dans une situation politique inédite pour le PS, qui -après avoir engrangé la majorité des directions municipales, départementales et régionales-, a fait basculer le Sénat, emporté l'élection présidentielle puis les législatives.

Dès lors -réflexe peut-être contestable- l'heure est plus à la réjouissance, à l'unité et à la prospective, qu'à la querelle, la division et la nostalgie.

 

Un tel parti, engagé dans l'action et le soutien gouvernemental ne pouvait pas plaire à la rythmique médiatique, qui a besoin de nourrir sans cesse l'ogre qui sans quoi ne manquerait pas de le dévorer.

Point d'inquiétude, le journaliste, l'analyste ou le pigiste ne sont jamais à court d'un bon argumentaire, et donc l'idée éditoriale ne saurait jamais manquer.

Ainsi donc, après avoir été trop démocratique dans l'opposition, maintenant le PS souffrirait de ne plus l'être assez dans la majorité !

 

Comme une bulle médiatique, on a vu fleurir les articles et autres reportages sur la régression démocratique que constitue déjà un congrès qui ne s'est pas encore déroulé.

Et les media ayant cet effet hypnotique, il n'a pas manqué de militants (ou d'adhérents) pour répondre aux sollicitations des journalistes, appuyant quelques saillies désolées de barons isolés, déçus et déchus dans leurs ambitions ministérielles ou leurs projets castillans.

Preuve à l'appui de cette nouvelle vérité du moment : le mode de désignation du (probable!) futur 1er Secrétaire National !

Il est vrai que cette désignation est en tout point inacceptable, puisqu'elle se fait sur la base de ce qui se pratique dans le Parti Socialiste depuis 15 ans ! Avec des règles légèrement amendées (après le psychodrame de Reims), suite à un vote militant et massif, il y 2 ans !

Car enfin, quoi de nouveau au PS pour ce congrès ? Il va y avoir un vote des militants sur des motions (5 ce coup-ci, il y en avait 6 pour le Congrès de Reims : la nouveauté serait là?!) ; ces motions ont un 1er signataire, qui à ce titre est le candidat « naturel » de sa motion pour le poste de 1er Secrétaire National !

C'est ce qui se pratique depuis que Lionel JOSPIN, faisant adopter une modification des statuts, avait introduit le vote direct des militants pour un 1er Secrétaire jusqu'ici élu par le Conseil National, le « Parlement » des socialistes.

C'est à ce titre que François HOLLANDE signait en 1er la motion qui n'était majoritaire que par le vote des militants, et le choix de François HOLLANDE n'appartenait pas aux militants « de base » : désigné par Lionel JOSPIN devenu 1er Ministre, c'est la motion qu'il constituait qui le choisissait ainsi, comme ce fut le cas pour Martine AUBRY, Bertrand DELANOË ou Benoît HAMON pour Reims.

 

On peut trouver ces choix de couloirs hautement regrettables, mais à un moment que l'on me donne la recette autre qui fait qu'un texte sera écrit, réunira des signataires et que ces signataires s'organiseront sans qu'à un moment il y ait une initiative pour le faire, initiative qui par nature ne ne se déroule pas sur l'agora, car sur l'agora ne se discute pas le choix des personnes mais celui des orientations !

Cette démarche signifie aussi une distinction fondamentale avec le spectacle qu'offre aujourd'hui l'UMPathétique, lui aussi en plein congrès : au PS, on vote d'abord pour des textes !

À l'UMP, la règle est bien plus simple : si on parvient à être candidat, on est autorisé à proposer un texte d'orientation politique !

Sur quoi s'est bâti jusqu'à présent le différent politique entre COPPÉ et FILLON ? Quelle ligne portent KOCIUZKO MORISET, LEMAIRE ou GUAINO, candidats sans avoir proposés de projet, projet qu'ils ne présenteront pas maintenant qu'ils n'ont pu être candidats ?!

Au PS, le choix se fera sur le vote d'un texte d'orientation, et ils sont plusieurs centaines de militants à pouvoir proposer aux voix militantes un tel texte, alors qu'ils ne sont que 2 à l'UMP à pouvoir obtenir le nombre invraisemblable de parrainages nécessaires pour être ensuite autorisés à dire sur quelle ligne politique.

 

Ce congrès qui arrive n'est donc pas pour le PS celui du repli autocratique.

Il est celui du redressement de notre pays, qui a fait qu'une large majorité des cadres ont fait le choix de signer une même motion d'orientation, qui se donne comme ambition de réussir le mandat présidentiel et législatif en accomplissant les engagements du candidat HOLLANDE durant la campagne présidentielle.

Il est celui du renouvellement, en profitant de cette situation inédite pour le PS, en n'étant non pas les gardiens des victoires passées, mais bien les conquérants des victoires politiques futures.

Il est celui de la démocratie assumée, car quelque soit la liste de signataires que peut présenter une motion, le choix final appartiendra aux seuls adhérents, qui seuls trancheront l'orientation politique puis le dispositif humain du PS pour les années à venir.

 

Certains journalistes peuvent mépriser les militants en ne voyant un processus démocratique qu'à l'aune des cadres d'un parti.

Ils pourraient aussi s'interroger sur ce qui différencie aujourd'hui les congrès parallèles qui vont se dérouler au PS et à l'UMP.

Comparaison n'est pas raison ! Quoique...

Commenter cet article