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Faisons tomber les prisons sociales, faisons le choix de nos écoles.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Madame la Maire,

 

Chers collègues,

 

Je ne ferai pas plus long que le temps qui m'a été imparti lors de la conférence des présidents à laquelle notre groupe a pris la peine d'être représenté pour organiser les débats de ce soir.

 

Juste un propos préalable pour corriger ce qui a été dit : le Conseil Général ne disparaîtra pas au 1er janvier 2015 ; il existera toujours, ses compétences seront exercées à cette date par la Métropole de Lyon, qui concentrera donc pouvoirs d'une communauté de communes et pouvoir d'un conseil général. Et pour ce qui de l'actuel contrat pluriannuel qui lie la Ville au Département, lui aussi il continuera, je m'en suis assuré auprès de la Présidente Danielle CHUZEVILLE qui s'y est engagé. Le Conseil Général ne fera pas d'économies sur le dos de Vaulx-en-Velin, mais c'est une constance, car jamais durant nos mandats Hélène GEOFFROY puis moi n'y avons perdu de l'argent, contrairement à d'autres qui ont perdu sur le mandat municipal précédent 14M€, ce n'est pas moi seulement qui le dit, c'est Philippe ZITTOUN qui l'a reconnu tout à l'heure.

 

Permettez-moi, au nom des élus socialistes et républicains de la majorité, de vous remercier, Mme la Maire, de la précision de cette présentation, nécessaire, sur l'état réel de nos finances et sur l'état réel de nos écoles.

 

Cette présentation démontre, s'il en était encore besoin, la réalité de la situation de notre ville, telle que nous la déplorons depuis des années, telle que nous la subissons au quotidien, telle que nous l'avons trouvé en arrivant à la direction de notre Commune après l'élection municipale de mars dernier et selon le choix majoritaire des Vaudaises et des Vaudais. Le référendum local dont certains sont maintenant des adeptes a eu lieu, c'était il y a 3 mois, les habitants de la commune ont tranché.

 

La situation elle est là, elle est claire, elle est incontestable. Les chiffres sont patents, les images effarantes, sur l'état réel de nos écoles. Ces images effarantes ont suscité quelques rires qui tentaient d'être ironiques : c'est peut-être que ces rieurs n'ont pas eu leurs enfants dans ces écoles, ou ne les y ont jamais eu ; à moins que comme Jules II qui multipliait les feuilles de vigne, leur tentative d'ironie n'est que le voile transparent qui ne cache pas leur responsabilité. Mais revenons aux chiffres : un taux de rigidité de la dette structurelle de 58% lorsque le seuil d'alerte est de 56%, une capacité d'emprunt pour investissement dans ces conditions qui est ramené par les banques à moins de 5M€ par an, un besoin en financement de 42M€ sur le mandat pour équilibrer le budget sur la seule base des engagements entamés et hérités de l'ancien exécutif, 49M€ pour construire les 3 nouvelles écoles nécessaires, 74M€ pour restructurer les écoles existantes.

 

Chacun dans son vécu témoigne de ce que les chiffres nous disent dans leur froide objectivité ; à chaque fois que je repasse devant le groupe scolaire Lorca -car comme chacun ici, M. GENIN, je ne découvre pas la ville, j'y vis, j'y ai même grandi-, à chaque fois que je repasse devant le groupe scolaire Lorca, je me dis, je constate qu'il est le même que celui que je fréquentais comme élève, mais c'était il y a presque 30 ans, rien n'a changé, sauf l'usure qui s'y est rajoutée chaque année.

 

Durant le précédent mandat, des travaux ont été menés sur quelques groupes scolaires ; on voit avec quelle efficacité et quelle vision prospective du développement de notre commune : ces écoles sont déjà trop petites, il faut déjà y mettre des algecos. Et encore l'ancien exécutif, qui aimait répéter que les Vaudaises et les Vaudais méritent le meilleur, ce en quoi nous sommes pleinement d'accord, ne se vantait-il pas durant la campagne électorale de son projet d'aller faire scolariser de jeunes Vaudaises et de jeunes Vaudais dans les écoles de Villeurbanne. Visiblement, quand certains cherchent le meilleur pour Vaulx-en-Velin, c'est ailleurs qu'ils vont le chercher.

 

Nous, nous pensons que c'est à Vaulx-en-Velin que les Vaudaises et les Vaudais doivent avoir le meilleur. Et nous endossons la réalité, celle de l'état des équipements quand nous sommes arrivés aux affaires, celle de l'état des finances également, celle des choix à faire et des priorités à assumer. Nous ne nous nourrissons pas de mots mais d'actions et de réalisations durant ce mandat.

 

Comme beaucoup je répète cette phrase de Victor HUGO : à chaque fois que l'on construit une école, on ferme une prison. Et à chaque fois, ces dernières années, qu'on a laissé se détériorer, se dégrader une école, combientrop-d-eleves-sortent-chaque-annee-sans-diplome-photo-fotol.jpg de prisons sociales ont-elles étés construites ?

 

Le choix des écoles est central, il doit être premier, il conditionne l'avenir de nombreux citoyens, il dit quel projet de société nous voulons. Nous ne vendons pas du pain et des jeux, nous co-construisons une société de l'émancipation individuelle.

 

Un projet de ville se pense et se construit dans sa globalité et dans la perspective. Il se construit en faisant converger l'ensemble des données : plus de constructions de logements, c'est plus d'habitants, plus d'enfants, donc un besoin en écoles et en salles de cours adaptées ; c'est simple, c'est basique, encore faut-il le prévoir et le faire, concrètement.

 

On nous a dit tout à l'heure : « Les besoins sont là, ce n'est pas qu'ils sont à venir, c'est qu'ils sont là ! » Alors pourquoi ces besoins, qui sont là, n'ont-ils pas été anticipés ? Pourquoi les équipements évoqués depuis des années ne sont toujours pas réalisés mais toujours espérés ? On nous dit : « C'est la mort du centre aquatique, car il ne se passera rien durant ce mandat », mais que c'est-il passé durant le mandat précédent qui fait qu'aujourd'hui, c'est l'ex-élu délégué aux Sports qui le dit, la piscine Jean Gelet « est dans un état lamentable » ?!

 

Un projet de ville ne se construit pas depuis les espérances aveuglantes des discours incantatoires mais à partir des réalités sociales, économiques et de l'action politique.

 

À ce titre, nous assumons pleinement, nous revendiquons entièrement, nous portons en étendard ce choix des écoles devant d'autres projets peut-être plus clinquants, mais oui nous préférons la froide construction d'une école d'où jaillira l'espérance des enfants et de leurs familles, au clinquant aveuglant et lénifiant.

 

Le projet de restructuration des écoles et de construction est coûteux, Mme la Maire, 124M€, il est coûteuxmais c'est un coût, c'est une ambition que nous assumerons, car les Vaudaises et les Vaudais méritent le meilleur, en actes et en réalités, et le meilleur commence par des écoles de qualité, dignes de nos enfants, dignes de notre ville et de ses habitants. Faisons tomber les prisons sociales, faisons le choix de nos écoles.

 

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