À propos du royalisme
Questions sans réponses :
- Pourquoi n'y a-t-il aucune mention du Parti Socialiste sur le site de Ségolène Royal (pas de logo ni le nom du parti) ?
- Pourquoi Ségolène Royal a-t-elle refusé le dialogue avec le MJS à l'université d'été 2006 du PS, alors que tous les autres candidats à la candidature ont accepté ?
- Comment peut-on la voir rassembler la gauche, ce qui sera nécessaire au premier comme au second tour de l'élection présidentielle, alors qu'elle crée de profondes divisions dans le PS ?
- Pourquoi Ségolène Royal refuse-t-elle une augmentation immédiate du SMIC de 100 euros ?
Questions dont la réponse est "Rien" :
- Qu'a dit Ségolène Royal pendant les premières semaines des grèves et manifestations sur le CPE ?
- Qu'a dit Ségolène Royal pendant les émeutes en banlieue de novembre 2005 ?
- Qu'a dit Ségolène Royal pendant les premières semaines du conflit entre Israël et le Liban ?
- Qu'a dit Ségolène Royal au moment où éclataient les scandales des hauts salaires et des parachutes dorés donnés aux grands patrons ?
- Qu'a dit Ségolène Royal sur les problèmes de sécurité en Corse ? (en fait son commentaire lors de sa visite en Corse en juin 2006 a été " Ne comptez pas sur moi pour parler de ce qui ne va pas en Corse").
- Quelle est la contribution de Ségolène Royal au projet du PS ?
Avec Ségolène Royal, une nouvelle façon de faire de la politique ?
- Le parachutage de Malek Boutih en Charente et de Delphine Batho dans les Deux-Sèvres, est-ce cela cette nouvelle politique ?
- Le refus du débat , que ce soit avec le MJS, avec les journalistes ( entre autres refus de répondre à certaines questions des journalistes du magazine "Capital" qui voulaient savoir si Ségolène Royal tenait la route en économie), est-ce cela cette nouvelle politique ?
- Que la circonscription dont elle est l'élue recoive 30 % des subventions régionales, quand la population de cette circonscription représente seulement 5 % de celle de la région, est-ce cela cette nouvelle politique ?
- Prendre seule, sans concertation avec les qui que ce soit (pas même les élus de sa liste !), des décisions, est-ce cela cette nouvelle politique ? (Par exemple décision unilatérale prise par Ségolène Royal seule de faire acheter par sa région 80.000 paires de charentaises pour soutenir l'industrie de la pantoufle, ou bien élaboration par elle seule du plan d'un plan de contournement routier de la ville de Melle située dans sa circonscription).
Ségolène Royal, une candidate pour représenter les socialistes ?
- Parmi l'océan de généralités et de platitudes débitées par Ségolène Royal, quelques idées surnagent ces derniers mois :
– l'encadrement militaire des primo délinquants
– la supsension des allocations familiales pour tous les enfants d'une famille, à la première
incivilité de l'un d'entre eux
– l' expulsion des étrangers en situation irrégulière fraîchement arrivés en France s'ils
commettent un délit (en d'autres termes, rétablissement de la double peine).
– les 35 h à démanteler
– la présence d'un deuxième adulte au fond des classes, en plus de l'enseignant, pour assurer
l'ordre
– la notion d'ordre juste, reprise mot pour mot à l'encyclique "Deus est caritas" de Benoît XVI.
- Si ces valeurs sont représentatives du PS, il est plus que tant de s'inquiéter. Est-il encore un parti de gauche ?
- L'argument consistant à dire que l'on s'intéresse aux préoccupations des citoyens n'en est pas un : fait-on une politique de gauche en préconisant des recettes de droite ? L'argument prétendant vouloir défaire la droite en en reprenant les thèmes (à l'instar d'un Bill Clinton ou d'un Tony Blair) ne tient pas plus : peut-on apparaître ou être socialiste en reprenant les analyses de la droite (repression aveugle qui nie complètement la partie sociale des problèmes) ? Ce type de tactique, le recentrement de la campagne sur la sécurité par exemple, a été utilisé en 2002 avec le succès que l'on sait.
- Avec de tels mots d'ordre, peut-on espérer, au premier comme au deuxième tour, avoir les voix des habitants de ce qu'il est convenu d'appeler les quartiers sensibles, les voix de tous les militants associatifs qui combattent auprès des sans-papiers ?
- Avec de tels mots d'ordre, peut-on espérer un soutien massif du corps enseignant (quand elle était ministre sous Allègre, Ségolène Royal avait aussi déclaré " Il faut casser le statut des enseignants et les remettre au travail". Elle voulait faire systématiquement suspendre, avant toute décision de justice, les enseignants suspectés d'attouchements sur un-e élève avec la justification suivante, dont l'affaire d'Outreau a montré le bien fondé, "Les enfants ne mentent jamais" !!!) ?
- En ayant finalement comme doctrine sociale celle de l'Eglise catholique, peut-on espérer avoir la voix de toutes celles et de tous ceux qui sont à juste titre attachés à la laïcité (il faut se souvenir que la suppression dans les faits de la laïcité a été une des raisons du non de gauche au projet de traité constitutionnel européen) ?
- Peut-on espérer que les voix du non de gauche se porteront sur quelqu'un qui a ardemment milité pour le oui et trainé dans la boue ceux qui à gauche votaient non ?
Sur la prétendue construction d'un programme politique par les internautes :
- On passera sur le caractère démagogique d'un tel mode opératoire.
- On commencera par remarquer qu'une telle manière de faire ne s'adresse finalement qu'à une frange restreinte de la population (pour faire simple des citoyens plutôt jeunes, de famille moyenne ou aisée) quand un programme politique véritable devrait s'adresser et faire participer l'ensemble de la population.
- On ne peut manquer de s'étonner aussi du caractère finalement peu démocratique, en plus de ce qui vient d'être dit, de cette manière de procéder. En effet, la délégation de souveraineté du peuple à des représentants n'est acceptable que parce que ces derniers ont un mandat clairement défini : le peuple, en principe, sait ce que feront les élus une fois en place. Or le procédé Royal ne respecte pas cette règle élémentaire puisque précisément le programme qu'elle veut mettre en place n'est pas défini au moment du vote (du moins, c'est ainsi que je le comprends). Dans ces conditions, accepter de voter, c'est faire un chèque en blanc, sans savoir ce pour quoi on a voté.
Cédric Mulet-Marquis
Un petit livre édifiant : La Prétendante, par Cassandre, ed Philippe Rey.