L'Europe et les peuples
Un nouvel argument a cependant émergé dans ces lendemains de débâcle pour les soutiens de l'Europe libérale (avec une mention spéciale pour Daniel COHN BENDIT, ex- Dany le Rouge, il y a tout juste 40 ans): l'Irlande n'est qu'un "petit" pays, seulement 1% des électeurs, on ne va quand même pas tout bloquer pour eux (voire, même, sortons-les, ça servira toujours d'exemple à ceux qui veulent utiliser leurs droits démocratiques et qui votent "non" quand la réponse doit être "oui").
Autant d'arguties déjà connus, qui permettent de ne pas poser les questions fondamentales: Pourquoi lorsqu'on les interroge, les citoyens votent-ils nettement contre les textes européens proposés? Comment en est-on arrivé à un tel décallage entre nos dirigeants et les peuples qu'ils doivent représenter? Comment peut-on en être arrivé à des responsables politiques pour qui l'expression démocratique n'a plus de valeur? Comment peut-on tolérer des dirigeants politiques à ce point inféodés aux intérêts économiques d'une classe patronale nombriliste?
Il y a un aveuglement de nos élites qui m'inquiète, qui m'inquiète d'autant plus car bientôt il va réduire mon discours européen à une critique très ligueuse du système et des dirigeants qui s'y cooptent, et à des commentaires sur l'Euro de foot (qui lui parvient encore à captiver les masses et à provoquer des sentiments forts, passionés).
Seul point positif de cette débâcle européenne et démocratique, le P.S. semble enfin parvenir à réagir; samedi matin, à la convention nationale, toutes les interventions sur le thème étaient pour parler d'une Europe sociale et au coeur des préoccupations des citoyens (on appréciera notamment l'intervention structurée, énergique, volontariste et bien sûr argumentée de Henri WEBER).
L'intention est louable, encore faut-il y mettre maintenant un contenu...