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Que les seuls monstres qui surgissent de l'ombre soient sur l'écran des Amphis de #VaulxEnVelin

Publié le par Stéphane GOMEZ

Madame la Maire,

Mesdames et Messieurs les Élus,

Mesdames et Messieurs, chers Vaudaises et Vaudais,

 

Nous sommes à un moment, ce soir, qui va déplaire aux détracteurs par passion et profession. Certains ont leurs thuriféraires, ici nous devons nous contenter des méthodologues.

 

Même Saint Thomas, à force de voir a fini par croire. Peut-être parce qu'en honnête homme, il était assez ouvert d'esprit pour accepter les faits.

 

Quand les circonstances financières et inflationnistes nous ont contraints de mettre les Amphis en pause, nous avons dit aussi, publiquement et clairement, que comme toute pause elle n'était que provisoire, que l'équipement rouvrirait, pour ses différents usages, que le cinéma rouvrirait pour les scolaires, pour le festival du film court francophone, pour chacune et chacun.

 

Et que cette pause permettrait de mener une concertation pour réfléchir à l'avenir et aux usages de l'équipement.

 

Nous l'avons dit. Et donc nous l'avons fait : les Amphis ont rouvert pour les scolaires, le festival et des usages associatifs ; et la concertation a été menée, ses conclusions partagées lors d'une réunion avec tous les acteurs, acteurs au sens large : toutes celles et tous ceux qui voulaient y participer, quelque soit le titre ou le motif, ont pu le faire.

 

Dans ces temps de difficultés budgétaires pour toutes les collectivités, la culture -qui n'est pas une compétence obligatoire des Communes- est souvent la variable d'ajustement financière au moment des arbitrages. Avec l'éducation, cela a toujours été pour nous, dans ces temps de doutes, celui des clairs obscurs et des monstres, un domaine préservé.

 

Cela ne signifie pas que tout a été mis sous cloche : la culture, ce n'est pas le conservatisme, la répétition mécanique des mêmes actions, années après années. Cela signifie que les difficultés ont été utilisées pour réinventer la politique culturelle vaudaise.

 

Cette politique culturelle, nous pouvons la résumer par un axiome simple. Nous faisons de la culture par tous et pour tous.

 

Nous faisons la culture par tous, quand on soutient les classes à horaires aménagés musiques ou théâtre, quand on accompagne les classes de circassiens, qu'on met à disposition l'Espace Victor Jara ou les autres équipements municipaux pour les initiatives culturelles, quand on crée des partenariats avec le plus grand cinéma de la région ou avec la Biennale de la Danse pour que chacun puisse être spectateur ou acteur des grands moments culturels sur la Métropole, quand on accompagne la création par le Conseil des Seniors du Prix Intergénérationnel de lecture, quand on crée un tarif progressif à l'École des Arts pour que chacune et chacun en dehors de toute condition sociale puisse être acteur culturel, quand on met en place un comité des usagers du cinéma des Amphis, pour que le cinéma vive par eux.

 

Nous faisons de la culture pour tous, quand on sort des espaces conventionnels en ouvrant à toutes les formes d'art, sans les hiérarchiser, en soutenant le 9ème art avec des initiatives comme le club des BéDévores, les cultures urbaines avec la Battle de Vaulx, en redonnant une place centrale à chorale et harmonies à nos commémorations, en faisant des Amphis un cinéma plein et entier.

 

Jusqu'à présent, les Amphis, ce théâtre transformé en salle de cinéma et associative, avaient du mal à trouver leur place dans le réseaux des salles de cinéma ou auprès du public. C'était un espace hybride qui avait des difficultés à créer son identité et une fréquence pour être reconnu et identifié comme un cinéma par le plus grand nombre.

 

Ça a été le fruit de la concertation (même s'il convient de dire que des approches très diverses s'y sont exprimées) d'avoir un cinéma, un vrai cinéma, un cinéma qui fasse cinéma. Non pas un lieu hybride comme nous avons pu en porter (avec succès) par ailleurs, mais un lieu dédié au 7ème art, avec une régularité qui sait qu'on aura une séance tel jour à telle heure quoi qu'il arrive. Et avec du pop-corn !

 

En conclusion, je ne reprendrai pas la phrase apocryphe de Winston CHURCHILL, « si ce n'est pas pour la culture, alors pourquoi se bat-on ? », mais je rebondirai sur la référence à Antonio GRAMSCI sur les clairs obscurs, le temps où surgissent les monstres.

 

Nos sociétés sont dans ces temps de clair-obscur, plus que jamais les monstres sont dans l'ombre, surgissent. Alors plus que jamais la culture est nécessaire, plus que jamais elle est notre bouclier contre les haines et notre lien pour réfléchir, contester, co-créer ensemble notre société nouvelle. Pour que les seuls monstres qui surgissent de l'ombre soient sur notre écran de salle obscure, au Cinéma Les Amphis, sachet de pop-corn en main. Et peut-être aussi des coco-boers…

 

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