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Budget de la Métropole de Lyon: transition et résilience.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Conseillers, chers collègues,

 

Notre débat, aujourd’hui, sur le budget primitif de la Métropole est le dernier d’une année pleine pour ce mandat. En attendant le suivant… Nul doute, donc qu’il aura plus que de coutume des élans pré-électoraux, chacune et chacun réaffirmant ses positions, quitte à mettre en avant ses contradictions.

 

Sur le fond, ce que nous dit ce BP, faut-il le rappeler, c’est une maîtrise de l'outil budgétaire au service d’une politique publique de transition et résilience sociales et écologiques. L’apocalypse budgétaire longtemps prédit sur les rangs conservateurs n’est jamais arrivé.

 

Et pourtant nous avons du faire face, à la Métropole de Lyon comme dans les différentes collectivités de notre pays, à un effet ciseaux sur les recettes et dépenses de fonctionnement : crise Covid, crise inflationniste puis aujourd’hui décisions du Gouvernement Renaissance – MoDem – Les Républicains, qui nous fait supporter et payer ses propres errances financières.

 

Dans ce contexte, les recettes de fonctionnement -tous budgets- sont estimés de manière prudentielle à 3,105Mds€ contre 3,111Mds€ constatés il y a moins d’un an au CFU 2023 ; malgré ce principe prudentiel, une quasi stabilité anticipée donc et malgré des incertitudes ici comme par tout en France sur les DMTO en raison d’absence de politique nationale pour le logement, malgré des dotations et subventions anticipées en baisse comme la DGF par exemple (prévue à 369M€ contre 384M en 2024) -une baisse de la DGF donc alors que a minima une dotation devrait être indexée sur l'inflation- ou encore malgré le gel de la réversion de TVA, confisquant -comme le Gouvernement l’a déjà fait avec la suppression de la CVAE- le dynamisme de notre action publique.

 

En dépits des contraintes exogènes, les recettes se maintiennent largement, preuve du dynamisme maintenu de notre Métropole. Là encore les augures de fin du monde économique ont été dans l’erreur : nos politiques volontaristes ont porté le dynamisme de notre Métropole.

 

Sur les dépenses de fonctionnement, notons toujours les contraintes gouvernementales, avec une hausse durant 3 ans des cotisations employeurs (+3 points / an) pour les Collectivités. Je ne doute pas que nos collègues des Républicains ne manqueront pas de dénoncer cette injustice qui explique en grande partie les 3% (15M€) de hausse de la dépense RH aux côtés des autres contraintes réglementaires comme -et c’est tout à fait légitime- le GVT. Ce sont ces contraintes nationales et un faible taux de vacance grâce au succès de notre agenda social qui amènent à plus de rigueur dans le renouvellement ou pas de postes non permanents. A ce titre, disons aussi que nous comprenons la mobilisation des agents pour leurs conditions de travail et le service public face aux politiques nationales qui nous contraignent.

 

Au total, les dépenses de fonctionnement tous budgets sont prévues à 2,853Mds€ en 2025 contre 2,906Mds après DM en 2024 et 2,806Mds constatés au CFU 2023. On reste donc dans une enveloppe proche dont l’évolution suit les pertes de recettes causées par le Gouvernement Renaissance – MoDem – Les Républicains. C’est donc une maîtrise des dépenses qui devrait satisfaire les conservateurs d’en face qui ne cessent de hurler contre la dépense publique ; mais qui devrait les décevoir aussi puisqu’un tiers des dépenses (33,2%!) restent des dépenses sociales.

 

Les dépenses de fonctionnement sont donc maîtrisées, ce qui n’est pas l’austérité qui complait aux conservateurs.

 

Quelques mots sur les dépenses d’investissement, 700M€ en 2025 contre 584M€ au CFU 2023. nous continuons à investir, à développer notre Métropole.

 

Alors bien sûr, l’opposition va encore nous demander à voir la PPI tout en dénonçant, façon posture paradoxale, « les p’tits trous, les p’tits trous, encore des p’tits trous » à la mode GAINSBOURG que l'on voit sur tout notre territoire métropolitain. La PPI, elle se voit dans toute la Métropole. Ce qui change peut-être c’est l’approche d’une PPI globale et plus d’une PPI territorialisée, car nous sommes une collectivité de plein droit, plus une communauté de communes. Il y a eu mandat légitime de transition d'un fonctionnement de ComCom à celui d'une collectivité pleine et entière. Nous sommes maintenant au moment où la Métropole réfléchit et agit comme la Métropole qu’elle est.

 

Il y a, territorialisé, la DSC (27M€), les FIC et PROX ou l’aide aux communes (qui n’est pas une compétence obligatoire, rappelons-le). Et il y a une PPI métropolitaine.

 

Aux côtés de l’autofinancement qui est maintenu par notre maîtrise des dépenses de fonctionnement, l’investissement s’appuie bien sûr sur l’emprunt. La dette est à 1,831Mds€, ce qui est intéressant c’est surtout de regarder la capacité de désendettement : 7 ans et 3 mois. Seulement !

 

Certains diront qu’elle a presque doublé sur ce mandat. C’est vrai. Je l’ai dit dès mes interventions budgétaires de 2020 : la Métropole a profité sur ce mandat du passé de communauté de communes et des approches sûres et efficaces des précédents exécutifs. Cela nous a permis de monter en capacité sur les nouvelles compétences sociales de la Métropole après 2015, sur les politiques d'insertion, et à continuer à investir sans déclencher systématiquement l'outil fiscal.

 

Je suis d’une famille politique qui n’est pas contre l’impôt si c’est un outil de justice sociale. L'augmentation proposée de la CFE est sûrement regrettable ; elle est aussi très marginale quand on regarde l'enveloppe levée, elle est préférable à la hausse d'autres impôts. C’est un propos, j’en suis sûr, qui va trouver un écho chez les nombreux Maires des rangs d’en face qui ont facilement augmenté ces dernières années leurs taxes foncières, qui est loin d’être l’impôt le plus juste. Je ne doute pas qu’ils partagent mon soucis, elles et eux qui ont augmenté les impôts directs de leurs co-citoyens contribuables.

 

Je n’ai pas peur de l'impôt mais j’ai aussi l’attention à ne pas créer une injustice fiscale et sociale par l’impôt qu’on lève et donc quand il y a un autre levier qu’on peut mobiliser comme l’emprunt car notre capacité de désendettement est basse et maîtrisée, dans ces conditions, je préfère cet emprunt maîtrisé que je mobilise pour porter une politique de transformation dans l'intérêt des Grandes Lyonnaises, Grands Lyonnais.

 

Car c’est de nouveau ce que dit ce budget : un volontarisme pour porter des politiques de transformation sociale et écologique, sans opposer l’un et l’autre, sans oublier l’un et l’autre car les 2 sont essentiels.

 

Avec presqu'un milliard d'€ [946,3M€] dépensé en politiques sociales et plus de 500M€ [524,1M€] pour le développement économique et l'insertion, nous portons ce volontarisme de transition et résilience sociales. Avec plus d'un milliard d'€ pour la transition écologique, nous portons ce volontarisme de transition écologique.

 

Des transports en communs structurants décarbonés ou les politiques d'insertion à la rénovation des logements en passant par la désimperméabilisation des espaces publics ou privés, nous portons une politique écologiquement et socialement plus juste, pour plus d'insertion dans les dynamiques économiques métropolitaines, plus et mieux de mobilités, plus et mieux d'espaces privés ou publics à vivre.

 

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