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Redire notre universalisme.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Le printemps est un temps de commémorations : de la fin de la guerre d'Algérie et du génocide arménien à la création du Conseil National de la Résistance ou la Journée des Justes, nous traversons l'Histoire souvent par ses heures sombres, celles de la traite négrière et de l'esclavage, des guerres et des génocides.

 

Ces commémorations de temps difficiles nous permettent de faire mémoire partagée : en disant ces parts obscures de notre Humanité et de notre Histoire nationale, nous sortons du récit pour dire la vérité, socle de notre vie commune. Dire ce qui fut, pour comprendre et avancer ensemble.

 

Génocides, Déportation, esclavage, colonialisme,… : ces commémorations nous rappellent aussi la réalité de l'essentialisation des personnes, leur assignation identitaire, où cela conduit.

 

Un historien répèterait que la seule leçon à apprendre de l'Histoire est qu'il n'y a pas de leçon à apprendre de l'Histoire : les faits et les circonstances ne se répètent pas de la même manière. Les schémas eux peuvent se ressembler et c'est notre analyse critique de ce qui fut qui doit nous permettre de comprendre ce qui est. Et ce qui pourrait être…

 

Dans nos sociétés en crises, celles des clairs obscurs, les monstres surgissent ; ils ne nous avaient jamais quittés, aujourd'hui ils s'affichent et s'affirment portés par nos doutes. Des doutes naissent les colères, de la colère naît le rejet. Partout en Europe, le repli sur soi et sur des identités phantasmées est la nouvelle normalité. La main tendue s'est muée en poing fermé.

 

Les cruelles réalités de l'Histoire nous rappellent les conséquences de ces logiques d'essentialisation ou du différentialisme. Le repli identitaire ou communautariste n'est pas la solution : c'est le problème. Souvent la solution est complexe, plus difficile ; elle est nécessaire : le choix de vivre ensemble pour ne pas vivre face à face ou les uns contre les autres ; le choix du refus de l'assignation identitaire pour celui de l'universalisme et du respect des individualités et des différences. Le choix de l'avenir ensemble plutôt que des pièges du différentialisme dont les commémorations du printemps rappellent où il nous mène.

 

En France et dans toute l'Europe, nous devons faire un choix, faisons celui du vivre ensemble dans le respect.

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