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Construire notre mémoire partagée pour faire Nation commune

Publié le par Stéphane GOMEZ

Fin de la Seconde Guerre Mondiale, Journée de Souvenir de la Déportation, Journée Nationales de la Résistance ou Journée des Victimes des Crimes Racistes ou Antisémites de l'État français, commémorations de l'Abolition de l'Esclavage, du Génocide des Arméniens, des Accords d'Évian et du cessez-le-feu en Algérie, et -naturellement- la Fête Nationale… chaque année les mois de printemps et du début de l'été sont marqués par de nombreuses commémorations.

 

Ces commémorations disent souvent la violence et les drames, ceux des guerres, des génocides ou de l'esclavage. Elles disent la part sombre de notre humanité, ses temps d'abîmes avant les aubes nouvelles.

 

Ce sont pourtant des temps essentiels, plus que jamais utiles dans une société fractionnée et parfois repliée sur des identités communautaires réelles ou phantasmées et toujours partielles et clivantes.

 

Loin des récits mythiques, aucune Histoire nationale n'est linéaire, aucune Histoire nationale n'est faite que de moments glorieux. L'Histoire est complexe, et le passé est ce qu'il est : on pourrait se complaire à le réécrire, on ne peut en réalité pas le changer. Il faut donc le dire, le redire, l'approfondir et le confronter pour le comprendre et progresser, pour faire de ces complexités les fondations d'une identité nationale en partage, avec toutes ses parts de lumières et toutes ses parts de nuits. Ce n'est pas de la repentance, c'est un devoir de Justice par la vérité des faits.

 

Ces temps disent aussi la diversité de notre Histoire nationale, faite d'apports culturels divers et successifs, parfois volontaires, parfois contraints, notamment lors de la traite négrière.

 

Commémorer, ce n'est pas poser un regard nostalgique et tronqué vers le passé, c'est la construction d'un présent partagé. C'est pourquoi nous nous évertuons à faire de ces commémorations non pas l'exaltation d'une mythologie figée mais des temps pédagogiques et culturels, en lien avec les élèves des écoles, collèges ou lycées de la commune qui à chaque fois y participent activement et contribuent à enrichir notre réflexion. Qu'ils en soient remerciés.

 

Il n'y a pas de devoir de mémoire mais un travail de mémoire, celui qui nous fait apprendre hier pour comprendre aujourd'hui et construire demain ensemble.

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