Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Journée Nationale de la Résistance: la flamme d'une espérance qui s'appelle la France.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Madame la Maire la Maire de Vaulx-en-Velin, Vice-Présidente de la Métropole, Madame Hélène GEOFFROY,

Monsieur le Président de l'ANACR, Monsieur Marius PELET,

Monsieur le Président de l’UFAC, Monsieur Robert GEA,

Mesdames et Messieurs les Élus et anciens élus,

Mesdames et Messieurs les membres de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis-es de la Résistance, des associations d’Anciens Combattants, de Résistants et de Déportés et des Associations mémorielles,

Madame et Messieurs les Porte-Drapeaux,

Mesdames et Messieurs du Choeur du Souvenir,

Mesdames et Messieurs, Chers amis,

 

Le 27 mai 2003, dans le journal L'Humanité, le Résistant Robert CHAMBEIRON -collaborateur et ami de Jean MOULIN depuis 1936, co-fondateur avec lui du Conseil National de la Résistance- déclare : « en métropole, avant le 27 mai [1943], il y avait des résistances ; après, il y a la Résistance. […] les Américains ne peuvent plus douter de la légitimité de De GAULLE. La France devient un pays allié à part entière et, à ce titre, sera présente lors de la capitulation des armées nazie, le 8 mai 1945. D’autre part, les Alliés doivent abandonner leur projet d’administrer eux-mêmes la France au fur et à mesure de sa libération. Et, parce qu’il y a eu le CNR et De GAULLE, la France sera, lors de la création de l'Organisation des Nations Unies, l’une des cinq grandes puissances à occuper un siège permanent au sein du Conseil de Sécurité ».

 

MONTESQUIEU disait qu’il fallait « éclairer l’Histoire par les lois et les lois par l’Histoire ». Le 9 juillet 2013, l’Assemblée Nationale, –où siégeait alors notre Maire Hélène GEOFFROY– faisait Loi cette revendication des Résistants et de leurs associations, reconnaissant le 27 mai, Journée Nationale de la Résistance, en référence au jour de la création du Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1943. Cette loi, rapidement promulguée par le Président de la République, François HOLLANDE, permettait la reconnaissance par la République de ce que la Nation reconnaissait déjà : le rôle de la Résistance dans notre Histoire, dans la construction de notre destin partagé.

 

Le 27 mai 1943, pour fonder le CNR, le Conseil National de la Résistance, se trouvent réunis par Jean MOULIN des représentants de toute la diversité des mouvements de Résistance, dont une femme, Ginette CROS, se trouvent des militants syndicaux, se trouvent des représentants de partis politiques, du Parti Radical, de la SFIO, du PCF, des Démocrates-Chrétiens, de la Droite républicaine ou de la Droite conservatrice. Toute la diversité de la Résistance qui symbolise toute la diversité de la France. Toute la diversité de la Résistance, qui se retrouve dans le refus du Nazisme, de l'Occupation et de la Collaboration. Toute la diversité de la France, qui se retrouve dans un projet commun, la République Française, une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, qui assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion, qui respecte toutes les croyances.

 

Dans le froid de l'Occupation, dans l'abîme de la Collaboration, c'est la France des Jours Heureux qui s'ensemence pour demain pouvoir fleurir.

 

Et bien des années après, toutes et tous nous devons nous souvenir de ce que nous devons à la Résistance, unie dans sa diversité ; aux résistants, qui souvent ont payé le prix du sang, qui toujours ont payé le prix du courage.

 

Chaque jour, souvenons-nous qu'on leur doit le prix de l'honneur, d'être restés debout ou de s'être relevés, quand d'autres rampaient volontairement. On leur doit la sauvegarde de notre modèle républicain, démocratique. On leur doit notre capacité à faire aujourd'hui plus qu'hier, moins que demain, Nation commune, à tous ces résistants, à toutes ces résistantes, dont le nom parfois à prononcer fut difficile.

 

La Résistance est complexe, de ceux qui refusent la défaite face à l'Allemagne à ceux qui refusent la Collaboration avec l'hydre nazie ; de ceux qui s'engagent dès juin 1940 à ceux qui basculent plus tard, d'abord incrédules ou frappés par la défaite, ceux trompés par leurs espérances pacifistes ou ceux leurrés par les mots de dirigeants de circonstance qui attendaient l'heure de leur revanche ; de ceux qui furent antifascistes italiens, Républicains espagnols, FTP-MOI d'ailleurs et de plus loin encore, de ceux qui étaient de chaque village, de chaque rue de chaque village de France.

 

La Résistance est multiple, du soldat de carrière qui aux premières heures refuse la défaite et reste les armes à la main, à la femme qui aux faux hasards de ses courses transmet des messages ; du jeune refusant le STO et s'engageant dans le Maquis, à celles et ceux qui ouvrent leur porte et leur cœur à un Juif qui fuit, à un homme en arme traqué.

 

La Résistance est complexe et multiple et pourtant elle est unique. Il n'y a pas de grande ou de petite résistance, il n'y a que des hommes et des femmes de courage et d'honneur. Il n'y a que des hommes et des femmes, de tous âges, de toutes origines, de toutes conditions, qui toutes et tous ont mis leur vie en danger, ont mis la vie de leur proches en péril, pour qu'aux heures noires de l'Occupation et de la Collaboration continue à briller la flamme de l'espoir, la flamme d'une espérance qui s'appelait, qui s'appelle la France.

 

Et au moment où nous commémorons et célébrons cette flamme, et au moment où nous commémorons et célébrons ces hommes et ces femmes, chaque homme et chaque femme, rappelons-nous que, insistons sur le fait que toujours -toujours!- l'actualité nous renvoie aux propos de Bertolt BRECHT, dans La Résistible ascension d'Arturo Ui, dès 1941 : « Vous, apprenez à voir, plutôt que de rester les yeux ronds. Agissez au lieu de bavarder. Voilà ce qui pour un peu dominé le monde ! Les peuples en ont eu raison, mais il ne faut pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt : le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde ». « Il ne faut pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt : le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde ».

 

L'Histoire retient 20 000 FFI ou FTP tués au combat ; 30 000 fusillés ; 60 000 déportés, dont près de la moitié périrent dans les camps de concentration ou d’extermination. L'Histoire retient 500 000 personnes ayant eu une implication substantielle dans la Résistance. Mais la Résistance ne se quantifie pas : c'est une qualité, celle de chaque homme et de chaque femme qui a refusé l'inacceptable, qui s'est levé pour porter cette espérance lumineuse dans les nuits noires.

 

Toutes celles et tous ceux dont l'engagement et souvent le sacrifice firent que les calmes matins en étaient différents.

 

Commenter cet article