Le fils d'Illia avait raison
Madame la Maire,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames, Messieurs,
Pour être tout à fait franc et honnête, lorsque j'ai pris un temps de parole sur cette délibération en Conférence des Présidents, j'ignorais le sens de mon intervention pour les élus Socialistes et Républicains, voire même son intérêt.
Cette délibération essaie de clore intelligemment une situation humaine héritée du mandat précédent, hérité d'une autre majorité, d'un autre exécutif.
Depuis 4 ans de procès en sorcellerie de nos prétendues pratiques a-sociales, le refrain est connu et il me semblait que les échanges sur la délibération précédente pouvaient -à défaut de « devaient »- épuiser le sujet, au moins pour ce Conseil. Notre collègue Josette PRALY a bien dit la réalité du sujet et a pu développer ce qu’elle fait, dans le cadre de sa délégation, depuis le début du mandat, pour améliorer les conditions de travail des agents de la collectivité, en pratique et pas en incantations.
Et comme ce sujet ce soir n'est pas le nôtre mais celui qu'on nous laisse, il me semblait que la modestie d'autres serait de circonstance.
Car comme l'a rappelé notre collègue, l'ancien Exécutif a lui licencié des agents municipaux, quand il a fermé des structures de santé, des structures sociales ou la cuisine centrale qui servait des repas pour les scolaires ou les personnes âgées.
Mais tant d'empressement des groupes d'oppositions à demander des temps de parole à ce moment ne manquant pas d'interroger (c'était avant que ces élus d'oppositions ne décident finalement de sortir de la salle du conseil au moment de cette délibération, pour ne rien assumer,…), devant tant d'empressement et relisant la délibération je me dis alors que tout devait se jouer sur une conjoncture de date, celle de juin 2014 : la fin de contrat, du dernier contrat, le 21ème contrat, était sur ce mandat, et donc tel un oracle delphique on pouvait supposer que tout se débattrait là, la volonté de saisir cette date pour nous faire porter la responsabilité des choses et faire de nouveau le procès de nos supposées carences ou malveillances dans le dialogue social.
Alors d'abord revenons au fond du dossier. D'abord redisons que la transaction conclusive qui est l’objet de cette délibération ne porte pas sur la fin de mission, sur la fin de contrat de juin 2014, mais sur ce qui s'est passé avant, sur les 21 CDD qui ont précédé ! 21 CDD !
Voilà la réalité des pratiques de celles et ceux qui nous donnent des leçons de choses (mais préfèrent sortir ce soir au moment du débat et du vote sur cette délibération, ils préfèrent ne pas siéger plutôt que d'assumer leur politique). Donnez des leçon, il en restera comme toute rumeur toujours quelque chose. Rappelons les faits et il en surgira alors des vérités. Oui, décidément, Vladimir avait raison, les faits sont têtus.
Nous sommes le mandat de la déprécarisation du travail alors que l'Exécutif précédent a été celui de la précarisation du travail.
Car cette situation de précarité là n'était pas une exception ; l'exception est que la personne a eu la volonté de faire valoir ses droits. Sur le mandat précédent l’emploi précaire a augmenté 3 fois plus vite que les emplois statutaires (ce sont les Comptes Administratifs 2008-2014 qui le disent!). Parfois il y avait des raisons, pour les postes partenariaux notamment ou les chargés de mission (souvent dans les 2 cas les mieux rémunérés à catégorie égale), la facilité amène à favoriser les CDD sur les postes de fonctionnaires. Parfois il y avait des raisons, souvent -souvent- il n’y en avait aucune –aucune- car il s’agissait d’emploi pérenne et souvent les emplois les moins bien rémunérés.
C'est la situation que nous avons trouvé en arrivant, c'est la situation que nous corrigeons depuis 2014, par un plan de formation et de titularisation que ce soit des ATSEMs ou des animateurs de la Ville : ils étaient très majoritairement sans qualification en 2014, ils et elles sont aujourd'hui très majoritairement formés ce qui facilite ensuite les titularisations.
Et de rappeler aussi qu'à notre élection en avril 2014 cela faisait au moins 2 ans que le CHSCT n'avait pas été réuni. Et de rappeler encore que les arrêts maladies ou accidents professionnels étaient en hausse depuis 2010 sans qu'aucune mesure ne soit prise (en même temps, comme le CHSCT ne se réunissait plus pour prendre la mesure du sujet et faire des propositions…) !
De rappeler, enfin, qu'en juin dernier, toute l'opposition -toute l'opposition, de ceux qui se situent à Droite à ceux qui se positionnent à l'Extrême-Gauche-, toute l'opposition a voté contre un plan de déprécarisation des personnels municipaux et notamment des personnels de catégorie C !
On peut servir des discours de tribune, mais il faut aussi les confronter à la réalité des choses. Car oui, décidément, le fils d'Illia avait raison, les faits sont têtus…
Ce n'est pas être pythique de croire qu'il ne manquera pas encore d'occasions d'ici les élections -parce que je ne manque pas de croire que tout le monde et notamment les agents en situation précaire avant 2014, qui savent la réalité des choses, parce que je ne manque pas de croire que tout le monde a bien compris que cette leçon de choses qu'on a voulu nous servir n'est qu'un tour de chauffe électoraliste.
Que chacun pourtant soit certain, que les discours nous les confronterons à chaque fois à la réalité de la situation trouvée et améliorée depuis 2014. La réalité de cette délibération c'est celle de 21 CDD imposés à une personne avant 2014 et rien d'autre, quoi que certains voudraient en prétendre (quand ils acceptent de siéger, contrairement à ce soir…), falsifiant les faits.
Cette délibération doit clore une partie de la politique de précarisation de l'emploi public générée par l'ancienne majorité, le fait il est là et les faits sont têtus.