L'ondulation hypnotique du serpent.
Madame la Ministre,
Monsieur le Maire,
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Je veux, au nom des élus Socialistes et Républicains, dire et confirmer l'importance et l'intérêt de ce rapport sur les subventions aux clubs sportifs, que naturellement nous voterons.
Les associations sportives sont un élément fort et structurant de notre lien social. Ils sont un moteur de pédagogie sociétale, par les valeurs qu'ils développent à tous les âges de la vie. C'est aussi un outil de rayonnement de notre commune, par les résultats sportifs et l'état d'esprit qu'ils diffusent.
Certains ont pu dire qu'ils étaient là pour protéger ces clubs, les présidents des associations sportives comme un parent protège un enfant. Les protéger de nous, c'est vrai, nous avons tous tellement l'air dans cette majorité de barbares aux yeux sanguins et le couteau entre les temps. La réalité, c'est que nous avons trop de respect pour ces militants sportifs et leur engagement pour partager cette vision infantilisante. On peut penser du mal du nous c'est une chose ; mépriser ainsi des hommes et des femmes, jeunes et vieux, qui donnent de leur temps pour notre commune, ses habitants, son image, son vivre ensemble, dire que ce ne sont que des enfants qu'il faut protéger, tuteurer, car jugés incapables d'agir seuls pour l'intérêt de leur association, les mépriser cela en est une autre…
Nous, pour toutes ces réalisations, nous voulons remercier l'engagement sans faille et désintéressé, chronophage et énergivore des bénévoles des associations sportives. C'est ce que nous voulons faire, à notre mesure, par des temps symboliques durant l'année mais aussi et surtout dans le cadre de nos compétences d'élus par le vote de ces subventions.
L'enveloppe budgétaire aux clubs sportifs, que nous avons proposée et votée (en tout cas pour la majorité municipale) dans le Budget Primitif, est à un niveau élevé qu'il faut souligner : 1,3M€. À cela il faut rajouter des mises à disposition d'équipements et de matériels, de personnels, des soutiens supplémentaires lors de temps forts exceptionnels -de l'International de Pétanque à des championnats de foot qui attirent des jeunes de toute la région et au-delà-, le lancement de 2 équipements sportifs au Village et dans l'équipement intégré René Beauverie, un autre en prévision au Sud.
Plus d'un million d'euros de subventions directes, nettement plus d'un million d'euros, c'est la valeur de l'engagement des bénévoles, c'est un effort financier que nous faisons volontiers.
Reste bien sûr la répartition de cette enveloppe : depuis 2 ans, c'est devenu un long serpent de mer, pour le moins pour des élus, car sur le terrain la préoccupation des clubs est bien loin de cette querelle politicienne. Ils sont bien sûr, naturellement, exigeants et soucieux des moyens de leurs clubs. C'est là encore un signe de leur engagement, de leur volonté d'aller, avec le soutien de la municipalité, toujours plus haut, toujours plus loin.
Mais cette querelle sur les critères de subvention n'a bien lieu qu'ici. « Quand un homme a été mordu par un serpent, il a peur toute sa vie de l'ombre d'une corde » dit Qui Xaolong dans Mort d'une héroïne rouge (2001). C'est bien l'ombre de cette corde qui semble désespérément faire sentir son ondulation hypnotique dans ce Conseil.
La corde du pendu ? Pas pour les clubs sportifs, semble-t-il, qui ont tous été accompagnés s'ils le souhaitaient et qui ne nous disent pas aujourd'hui vivre moins bien qu'hier, qu'ils ne fonctionnent plus, qu'ils n'ont plus les moyens d'agir. La corde du pendu ? Mais pas pour les clubs sportifs…
On se souvient qu'on avait pu entendre ici, en Conseil Municipal justement, par les principaux intéressés, que des choix de subventions à des clubs sportifs et leur montant se décidaient directement dans le bureau du maire. Selon quels critères ? Quelles conditions ? Quelles raisons ? Ces questions restent posées, sans réponse encore pour l'instant.
À notre élection, nous avons fait un autre choix, nous avons lancé des États généraux du Sport vaudais, pour faire le point, des États généraux du Sport qui ont mobilisé tous les élus qui le souhaitaient, quelque soit leur groupe, des analyses extérieures et surtout des militants vaudais du sport, des militants qui ont été nombreux à être présents, à participer, à critiquer, à proposer. Jamais dans notre ville il y eu un tel exercice de débats, de réflexions et de propositions, jamais il n'y eu une telle démarche participative.
De cette démarche participative a été issue la délibération de mai 2015 qui pour la 1ère fois fixait clairement les critères de subvention aux clubs. Ce soir, dans cette nouvelle délibération, le mode de calcul est une nouvelle fois présenté. Jamais, jamais dans cette ville il n'y eu autant de transparence sur les conditions de subvention aux clubs sportifs. Quand avons nous en CM vaudais eu autant de précisions dans une délibération sur ce sujet ?
Voilà, pour dire les choses, ce qu'est la politique de soutien aux clubs sportifs par notre municipalité : un effort financier direct de nettement plus d'un million d'euros, des critères publics de répartition issus d'une démarche participative.
Le reste du débat en Conseil Municipal, il ne relève que d'un autre serpent, celui de MacBeth dans le Lady MacBeth de William SHAKESPEARE (1605) : « Pour leurrer le monde, ressemble au monde ; ressemble à l'innocente fleur mais sois le serpent qu'elle cache ».