Nos quartiers ont une histoire.
Mesdames, Messieurs,
Au nom de la Ville et de notre Maire, Hélène GEOFFROY, je suis heureux d'être là, bien sûr, pour participer à ce moment culturel et convivial, et de dire quelques mots sur le soutien de la majorité à la démarche Mas Stock, une des pierres qui construit notre projet de ville.
Vaulx-en-Velin est au cœur d'un processus de renouvellement urbain, appelé à transformer profondément notre ville, et notamment le quartier du Grand Mas, dans les 15 ans qui viennent. 25 ans après les émeutes du Mas, il était temps. D'importantes actions sont en cours, appelées à changer structurellement le quartier dans lequel nous nous trouvons. Certaines seront très visibles car inscrites dans notre espace bâti ; d'autres seront celle de la force tranquille du changement, comme le passage des bibliothèques vaudaises dans l'ère numérique.
Mais la transformation à laquelle nous aspirons, ce n'est pas qu'une transformation de la pierre, ce n'est pas de dire « changeons le bâti, les gens sont heureux ». L'action sur le bâti et les espaces bâtis est essentielle, mais elle n'est pas suffisante. La mutation urbaine en cours est d'abord et avant tout un projet humain. Les quartiers, la commune doivent muter pour les habitants, et ils doivent muter non seulement avec mais surtout par les habitants.
Les quartiers ne deviendront pas beaux parce que nous en aurons, à coup de démolitions, fait partir certains habitants -de facto jugés indésirables pour l'amélioration du quartier- pour en faire venir d'autres dès lors qualifiés de « meilleurs ».
Les quartiers se transformeront parce que nous co-construirons leur transformation avec les habitants. Avec leur vécu et leur mémoire : en cette Journée Européenne du Patrimoine, on peut rappeler que nos quartiers ont une histoire patrimoniale, sociale et mentale.
À ce point de vue, la démarche du Mas Stock contribue à ce que la Ville veut porter, une démarche participative, qui place l'habitant au cœur du process, process créateur du Mas à venir, process créateur du Mas à vivre aujourd'hui, au quotidien, dans les phases de mutations.
Le Mas Stock a du sens car c'est aussi un parcours partenarial, avec le GPV, l'État, la Métropole, l'ENSAL et les acteurs associatifs divers, avec des habitants.
Les habitants, notre Maire le répète souvent, sont les meilleurs spécialistes de leur vie. On apprend cependant beaucoup aussi ensemble, de nos expériences partagées. Les Vaudaises et les Vaudais ont à apprendre des techniciens de la Métropole ou de l'État, des architectes et urbanistes confirmés ou en devenir. Et, élus, techniciens ou urbanistes nous avons à apprendre de celles et ceux qui vivent au quotidien les quartiers, les rues, les allées et étages des immeubles.
Je l'ai dit à plusieurs occasions : avoir la présence et le soutien d'acteurs institutionnels et du campus sont une chance pour Vaulx-en-Velin. Mais c'est aussi une exigence. Car à bien des niveaux la situation que subissent des habitants est aussi le fruit des échecs de politiques publiques technocratiques ou des expérimentations hors sol pensées dans le confort d'un ailleurs de la vie des gens d'ici.
Vaulx-en-Velin est prêt à être une ville d'innovations ; les Vaudaises et les Vaudais ne veulent plus être le laboratoire des plaisirs extérieurs. Nous n'allons pas faire la ville du XXI°s pour les habitants, nous devons être aux côtés ou derrière les habitants qui veulent faire leur ville à vivre.
C'est ce que portent la démarche Mas Stock à travers ses différentes initiatives. C'est un processus compliqué, qui a connu déjà des succès mais aussi des concrétisations plus difficiles (notamment sur des temps tels que celui-ci, où nous restons souvent entre institutionnels, où nous avons souvent du mal à avoir les habitants qui se sont pourtant associés sur les phases antérieures du parcours).
Il y a des difficultés, c'est normal, car c'est une démarche innovante et complexe. On sait que la réussite de la participation et de la co-construction citoyenne ne sera peut être pas là au final, et nous devrons alors réinterroger la démarche. Mais nous avons en tout cas une obligation de moyens, qui passe souvent d'abord, notamment pour nous -élus ou techniciens-, nous les sachants proclamés ou auto-proclamés qui voyons les quartiers de l'extérieur ou sur même seulement sur une carte ; une obligation de moyens qui passe souvent d'abord par une révolution culturelle. C'est ce à quoi les habitants à travers le Mas Stock nous appellent, à notre révolution culturelle personnelle.