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Danaïdes ou enthousiasme?

Publié le par Stéphane GOMEZ

Danaïdes ou enthousiasme?

Madame la Maire,

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

 

2015 marque les 10 ans du premier contrat de politique de la ville de Vaulx-en-Velin. Cet « anniversaire » ne marque pourtant pas les début de la politique de la ville sur notre territoire communal ; elle s'exerce dans notre ville depuis le début des années 1980, soit seulement quelques années après la fin de la ZUP. Notre ville en a même été, malgré elle, l'initiatrice après les violences de la Grappinière à la fin des années 1970, et elle a été à l'origine de sa relance nationale après les émeutes d'octobre 1990 au Mas.

 

Aujourd'hui, l'État, retrouvant son rôle stratège, redéfinit sa politique de cohésion sociale et urbaine.

 

D'abord en recentrant ses efforts sur les territoires les plus en difficultés, pour amplifier et améliorer l'efficacité de son action.

 

Ensuite, en passant du Programme National de Rénovation Urbaine au Programme National de Renouvellement Urbain. Le glissement sémantique peut sembler anecdotique : il ne l'est pas. Il signifie que l'on ne peut pas, que l'on ne peut plus se contenter d'une action urbaine (qui demeure bien sûr importante et centrale dans les conditions de vie au quotidien des habitants) ; mais qu'il doit y avoir -non pas en parallèle mais en symbiose- une action sur les différents aspects sociaux, économiques -comme l'a souligné le président François HOLLANDE lorsqu'il a proposé la création d'une agence nationale pour de développement économique des quartiers en politique de la ville-, et citoyen -avec, par exemple, la création du Conseil Citoyen, porté par la loi de février 2014 de François LAMY, alors ministre de la Ville.

 

Le subventionnement d'actions en politique de la ville participe de cette action humaine, qui doit compléter l'action urbaine. Elle n'est pas nouvelle, mais elle est aujourd'hui plus fortement formalisée et investie.

 

Avec l'État, nous avons réaffirmé, y compris pour les actions portées par la Ville, que ces financements ne sauraient être du financement de droit commun déguisé, un droit de tirage ou -pire- un subventionnement déguisé de fonctionnement. Dans sa lettre de février 2014, rappelant les piliers des prochains contrats de ville, le Préfet rappelait ainsi les orientations que porte l'État dans sa démarche stratégique, pour cette année : la lutte contre les discriminations, l'égalité hommes – femmes et la jeunesse, autant d'axe qui doivent être transversaux dans les actions menées, action qui doivent viser l'excellence et favoriser l'innovation.

 

Les financements de la politique de la ville portent donc une orientation stratégique, aux bénéfices des habitants résidant majoritairement dans les quartiers en périmètres de la politique de la ville. L'État y affirme sa démarche partenariale.

 

C'est pourquoi nous nous sommes attachés à suivre -y compris pour les 10 dossiers de subventionnements présentés par la Commune- une démarche rigoureuse, respectueuse de nos partenaires et notamment de l'État qui, par cette seule action, intervient sur Vaulx-en-Velin pour plus de 900 000€. Cette exigence, parce que nous voulons être exemplaire vis-à-vis de nos partenaires et des autres associations que nous accompagnons, sera même re-précisée pour cette nouvelle année, car nous ne voulons pas donner le sentiment que, par ses demandes, la Ville se ferait financer aux dépens des associations qui agissent au quotidien sur les quartiers.

 

Des réunions avec l'ensemble des partenaires se sont tenues en début d'année 2015, toutes pour la première fois à Vaulx-en-Velin co-présidées à côté du représentant de l'État par les élus concernés selon leurs délégations. Elles ont permis un dialogue nourri et ouvert entre partenaires (les financeurs aussi bien que les structures en demande de financements), avant que les dossiers ne soient transmis à la Direction Départementale de la Cohésion Sociale en février. Un comité de pilotage financier Ville – État s'est tenu le 26 février dernier, en attendant l'ensemble des décisions de l'État à la fin de ce printemps (en même temps que celles de la Métropole et de la Région) pour aboutir à la délibération qui vous est maintenant présentée.

 

Pour la Ville, les actions présentées entrent notamment dans le cadre du Plan de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations, de la Maison de Justice ou de la Médiation Sociale.

 

Il convient, à la suite, que notre Commune réaffirme son adhésion à cette démarche, en mobilisant en parallèle son droit commun.

 

La politique de la ville, c'est la mobilisation de moyens exceptionnels pour aller vers l'ordinaire. Ce ne sont pas les tonneaux des Danaïdes, mais c'est un effort continue auquel nous continuons à nous atteler avec enthousiasme, car la politique de la ville -telle qu'elle est redéfinie et approfondie dans la démarche nationale initiée depuis 2012 et aujourd'hui dans les pratiques locales- c'est la politique réelle de l'humain d'abord.

 

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