Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

VAULX, CET AILLEURS.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Certaines et certains se sont amusés, hier soir, lors de la 2nde inauguration des travaux d'agrandissement du Planétarium (oui, 2nde inauguration, parce que à Vaulx-en-Velin « on » aime faire les choses en grand : alors d'abord « on » inaugure mais pas vraiment, pas officiellement, même si ça y ressemble et que le maire nous fait un discours apologétique, puis 4 mois plus tard « on » inaugure officiellement, en encore plus grand et plus cher et plus apologétique, mais bien sûr tout cela sans rapport avec l'élection municipale). Certaines et certains se sont amusés, hier soir, lorsque la Députée du Rhône et moi-même qui l'accompagnait du haut de mon modeste mandat de Conseiller Général, avons été interdits de nous asseoir devant lors des prises de parole : non, non, pour nous autres point d'avant-scène, nous ne sommes bons qu'à l'arrière-banc avec notre avant ban. Bien sûr, ni l'une ni l'autre ne serons salués dans les interventions des autres élus vaudais !photo 1

 

La scène était ridicule et m'a fait plus rire qu'autre chose. Visiblement d'autres, eux, ont moins ri de la scénette, toutes et tous ceux qui sont venus nous en parler après, au verre de l'amitié (oui, oui, je vous rassure, là nous avons été autorisés à entrer et même à boire un verre). Certaines et certains, pour reprendre une des expressions, ont trouvé l'attitude bien peu « républicaine », Car les personnes à qui « on » refuse d'occuper une place que leur accorde le protocole républicain (j'aime rappeler à quelques rageux qu'en tant que conseiller général je suis protocolairement au-dessus du maire, oui, je sais, ça les énerve, alors imaginez quand je leur parle de la députée...) peuvent un peu s'en moquer, ces habitants qu'on appelle parfois aussi des citoyens, eux, s'en moquent moins. Car au-delà de nos personnes, ce sont leurs représentants qu'on méprise, ce sont les personnes à qui ils ont demandé d'agir en leur nom, à qui ils ont fait confiance. Les insulter, les mépriser, c'est les insulter et les méprises eux aussi, leur manquer de respect à eux aussi.

 

La scène était ridicule, mais elle révélait tellement comment fonctionne l'actuelle municipalité. Ce soir là, il n'y avait pas de représentant de l'État qui avait pourtant financé ces travaux (en fait, il n'y avait pas non plus les présidents ni du Grand Lyon, ni du Département, ni de la Région : autant dire que c'était encore une belle réussite organisationnelle de notre Mairie!) : d'après la règle républicaine, c'est donc la députée qui aurait du tenir ce rôle et intervenir. Mais, bon, c'est quoi cette République : non, vraiment, puisque c'est ça, l'État ne parlera pas. À Vaulx-en-Velin, ce n'est pas une première : les discours des Ministres ne sont pas lus lors des cérémonies officielles puisque « on » nous répond qu'il s'agit d

 

 

e commémorations… municipales ! Et oui, la Première ou la Deuxième Guerre Mondiale, le saviez-vous, n'ont eu lieu qu'à Vaulx-en-Velin (sic!) ! Nous vivons désormais dans la République vaudaise ! Et durant les vœux de la Municipalité qui se transforment en vœux du Maire – candidat, « on » tape sur tous les partenaires à qui on demande pourtant des soutiens ou des financements, du Grand Lyon à l'État. Question d'habitude : en Conseil Municipal « on » fait pareil !

photo-2.JPG

 

La scène était ridicule, mais elle est à l'avenant de la pratique vaudaise actuelle : le mépris des autres. La semaine dernière, j'ai été nominalement attaqué sur ma « cécité » (il faudra d'ailleurs que je revienne sur l'habitude prise par certains des attaques ad nominemet donc de leur conception du débat démocratique). Je suis aveugle à ma ville, je ne verrai pas la ville dans laquelle j'ai grandi, où j'ai été scolarisé (celui qui m'a attaqué ne peut d'ailleurs pas se vanter d'avoir lui respecté pour ses enfants la sectorisation scolaire dont ilest pourtant un des grands défenseurs officiel!) et où j'ai fait le choix de rester et de continuer à vivre et militer. À aveugle, aveugle et demi. Non content de ne pas mal voir ma ville, je vois très bien ce qui se passe ailleurs (y compris au Grand Lyon où j'ai toujours plaisir à me rappeler qu'un vice-président qui le fut sous Raymond BARRE et aujourd'hui au côté de l'UDI Da PASSANO, revenu à Vaulx-en-Velin nous donne de grandes leçons de « plus à Gauche que moi… »), et à ceux qui nous donnent des leçons de cécité je ne peux qu'appeler à regarder ce qui se passe ailleurs. Ne leur en déplaise, nous ne vivons pas dans la République vaudaise, mais bien dans la République française, avec ses règles et ses principes.

 

Alors on peut se perdre dans des attitudes ridicules à Vaulx-en-Velin, on ne peut se perdre dans le mépris de nos concitoyens, et dans le mépris de nos partenaires, car les absents de hier soir sont aussi révélateurs que les présents. Quand on vit et on agit en vase clos, on ne fait que s'éloigner ou se décrédibiliser auprès de nos partenaires, aux dépens des Vaudaises et des Vaudais.

 

Il ne faut pas avoir le droit commun comme argument incantatoire, il faut en avoir la pratique. Vaulx-en-Velin, ce n'est pas ailleurs, ce n'est pas cet ailleurs, Vaulx-en-Velin c'est la République et c'est dans la République. On veut les mêmes règles, et il faut y appliquer les mêmes règles. Les Vaudaises et les Vaudais méritent le droit commun, en toutes circonstances.

Commenter cet article