Transidentité : les associations dénoncent le rapport de la HAS
Chrysalide, Pink Freak’X et la Lesbian and Gay Pride de Lyon
Transidentité :
les associations dénoncent le rapport de la HAS
Nos associations avaient déjà dénoncé la première version de ce rapport, publiée en avril 2009. Au lieu de prendre en compte le point de vue des associations trans, ce rapport final ne fait qu’accroître les dangers encourus par les transsexuels en préconisant un recul des pratiques médicales de plus de 10 ans.
Ainsi, la HAS veut qu’un « diagnostic de transsexualisme » soit posé au bout de 6 à 9 mois par un psychiatre. Puis est imposée une période d’1 an de « test de vie réelle » pendant laquelle la personne trans doit vivre dans son genre social revendiqué et prendre un traitement stérilisant sans pour autant recevoir un traitement hormonal adapté à ses besoins. Ce n’est qu’à l’issu de ce test que la personne pourra espérer rentrer dans un protocole hormonal et éventuellement chirurgical. Cette obligation de se plier à un avis psychiatrique va à l’encontre de ce que nos associations demandent : un retrait effectif du « transsexualisme » des maladies mentales.
Un tel parcours est aberrant et dangereux et ne tient pas compte des risques sociaux-sanitaires encourus. En effet, toutes les personnes ne souhaitent pas subir de castration chimique ; et contrairement aux affirmations du rapport, un tel traitement ne modifie que peu l’apparence physique. Il ne permet donc pas d’éviter les insultes et les agressions. Enfin, il s’agit là d’une violation grave de la vie privée que d’informer de force l’employeur de la transidentité de son ou sa salariée, d’autant que la loi ne reconnaît toujours pas les discriminations liées à l’identité de genre.
Nous appelons donc le Ministère de la Santé à ne pas suivre l’avis du rapport de la HAS concernant le parcours des personnes transsexuelles, et à dénoncer le suivi psychiatrique obligatoire, les « tests de vie réel » et les traitements imposés sans tenir compte des souhaits des trans.
Par ailleurs, la HAS rappelle très justement les conclusions que tire Thomas Hammarberg, Commissaire aux Droits de l’Homme dans son rapport « Droit de l’homme et identité de genre » du 29 juillet 2009.
Nous appelons le Ministère de la Justice à reprendre à son compte ce rapport qui prononce l’arrêt des stérilisations obligatoires, la simplification des procédures de changement d’état-civil et la prise en compte des discriminations liées à l’identité de genre.