Tant va la cruche à la piscine...
Madame la Maire,
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Je pense, en prenant la parole pour les élus Socialistes et Républicains, pouvoir faire bref sur ce sujet, car cela fait maintenant un an que ce sujet est artificiellement entretenu et revient par secousses provoquées sur le tapis de la salle du Conseil Municipal. Toutes les informations demandées ont été transmises, rendues publiques, il n'en manquait qu'une, la voici, le débat devrait donc être enfin clos.
Le débat ou ce qui en tient lieu, car il n'y a bien qu'en salle du Conseil Municipal que le débat passionne. On nous avait promis des pétitions de centaines si ce n'est de milliers de noms (de Vaudais ou de non-Vaudais d’ailleurs), des rassemblements, des pertes de financements (il faudrait d'ailleurs nous dire un jour précisément quels financements nous aurions perdu, peut-être ceux qui n'existaient que dans les discours ? L'opposition pourrait s'inspirer de notre méthode et nous proposer un tableau aussi clair que le nôtre pour nous montrer ainsi aussi lisiblement et honnêtement que nous le faisons l'argent que nous aurions perdu), une catastrophe financière, des accidents à Jean Gelet,… Je crois qu'à la liste ne manquait que l'organisation de noyades collectives à la mode des « baptêmes républicains » du révolutionnaire montagnard Jean-Baptiste CARRIER ! Mais comme sœur Anne, notre regard se fixe sur l'horizon, et rien, rien ne luit, rien ne brille, rien n'éblouit.
Il faut dire que depuis un an, du sujet nous en avons fait le tour, le contour, le pourtour, on n'aura évité aucun détour. On aura tout dit, et on aura surtout dit la réalité, celle d'une piscine promise depuis le mandat 2001-1008 et jamais commencé, une piscine dont le financement n'était pas complété en 2014 lorsque nous avons été élus, une piscine dont la maîtrise technique était telle que sur le mandat précédent elle s'est promenée dans le Mas au gré des plans du jour, une piscine dont le plan de financement très théorique ne prévoyait pas la destruction de l'actuelle, une piscine pour laquelle le nouveau budget de fonctionnement n'avait pas été anticipé, une piscine tellement indispensable qu'on se demande pourquoi en 10 ans elle n'avait toujours pas été faite ! Surtout si maintenant on [l'ancien conseiller municipal délégué aux Sports] nous dit que depuis des années 30% des enfants vaudais ne savent pas nager, à moins qu'il ne faille comprendre que c'est depuis un an que ces enfants ont appris à dé-nager !
En épigramme du Mépris, Jean-Luc GODARD cite une phrase qui est d'André BRETON je crois : « Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s'accorde à nos désirs ». On pourrait remplacer « cinéma » par « piscine », et la citation de GODARD pourrait s'appliquer à la lettre au psychodrame, ou plutôt au micro-drame de notre Ville depuis un an !
La pièce peut peut-être maintenant s'arrêter, elle est jouée, consommée. La conclusion, nous l'avons maintenant. Nous savons la somme qu'a coûté aux habitants de notre commune le choix de se lancer dans ce projet de piscine démesurée, ou de centre aquatique ou nautique, ou de bassin internationaliste ou de piste aux étoiles. Nous savons aussi à quoi correspond cette somme : une année de budget de fonctionnement supplémentaire si la piscine dans la forme qui nous était présentée avait fini par être faite ; pour le dire autrement : si l'on veut mettre ce presque un million et demi d'€uros à notre passif, alors il faut aussi mettre à notre actif chaque million et demi d'€uro de frais de fonctionnement économisés les années suivantes. Nous savons aussi, puisque nous avons eu le débat sur le Budget Primitif, nous savons aussi à quoi les sommes non dépensées pour cette piscine vont être utilisées et comment elles vont être utiles pour les Vaudaises et les Vaudais. Contrairement aux espoirs affichés de l'opposition, ce mandat ne sera pas celui où nous détruirons, il sera un mandat où nous allons bâtir pour les Vaudais ce qu'ils attendent depuis trop longtemps : des écoles, une maison de quartier,…
André CHASSAIGNE -oui, encore, je confesse que j'ai passé un agréable moment à le lire et donc à le citer maintenant- a déclaré : « Qui décide et au nom de quels intérêts ? La question est d’ordre démocratique et idéologique ». Je ne suis pas très idéologue (mais encore trop diront certains), alors j'essaie de compenser pour ce qui est de l'ordre du démocratique ! Et donc oui, nous avons décidé, parce que nous en avons la légitimité démocratique, et nous n'en avons pas fait mystère, nous avions dit durant la campagne que nous réinterrogerions ce projet de piscine, celui-ci, tel qu'il était construit, que nous le réinterrogerions au vu des possibilités financières de la Ville et de l'application prioritaire de nos engagements, de notre projet de ville. Nous avons décidé car nous en avons la légitimité démocratique pour exprimer l'intérêt des habitants, des Vaudaises et des Vaudais qui nous ont confié, pour 6 ans, le devoir de les représenter et d'agir dans leur intérêt.
À défaut d'agir en idéologues, les élus Socialistes et Républicains agiront donc en démocrates : un choix était à faire, il a été fait, conduit par notre soucis de l'intérêt des habitants de notre commune.