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SOYONS ACTEURS DE NOS COLLÈGES.

Publié le par Stéphane GOMEZ

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Il y a probablement peu de moments aussi précieux que l'inauguration d'un établissement scolaire. Neuf, restructuré ou rénové, il porte bien sûr le bilan lucide de l'état de notre société, mais aussi l'espérance de notre avenir partagé et l'espoir du futur de chacun.

 

Danielle CHUZEVILLE, vice-présidente aux Collèges et aux Enseignements Artistique, est mieux à même d'expliquer l'engagement du Conseil Général du Rhône en matière de rénovation, restructuration et construction de collèges sur le Rhône, et de souligner l'engagement pour le Collège Aimé Césaire, avec presque 9 millions d'euros investis, pour offrir aux élèves, depuis un an déjà, un établissement fonctionnel, agréable, et -je veux le souligner- beau.

 

Comme conseiller général de Vaulx-en-Velin, pour ma part, je veux insister sur l'engagement des collectivités territoriales, pour offrir aux élèves de notre ville les meilleurs conditions de réussite. Grâce à la Région, nous avons depuis plus de 10 ans le Lycée Robert Doisneau. La Ville mène des travaux dans plusieurs écoles de la commune, souvent avec un soutien financier appuyé du Conseil Général du Rhône, et nous avons aussi des collèges de qualité.

 

Il y a une dizaine d'années également, le Collège Valdo a été reconstruit. L'année prochaine, Barbusse reprendra possession de ses murs, à quelques dizaines de mètre d'où nous sommes. Le Collège Duclos est entré dans la phase d'étude qui doit conduire à sa restructuration dans les années à venir. Et depuis un an, Aimé Césaire est dans ses nouveaux locaux.

 

Le lieu est le même, mais c'est bien la seule chose qui n'a pas changé. Le lieu est le même, mais l'espace est totalement différent.

 

Cette restructuration n'a pas été simple. Il faut remercier les équipes administratives, les équipes pédagogiques et sociales, les personnels techniques, les parents et tous les élèves, pour leur engagement durant ces années de réflexion et de travaux.

 

Cela n'a pas du être toujours très simple, mais probablement que tous nous pouvons nous dire que l'attente valait la peine, car nous avons autour de nous un bel outil, oui : un beau collège.

 

Je répète à l'envie cet adjectif de « beau », car je crois qu'il a un sens. De mon expérience de professeur, je garde la certitude que vous, les élèves, attachez une importance à la qualité du lieu de votre scolarité, comme un reflet du respect que l'on vous porte… ou pas ! J'ai le souvenir encore prégnant de collégiens m'interpellant, me prenant à témoin des conditions dans lesquelles ils étudiaient. J'ai aussi le souvenir encore plus fort de collèges ou, à Doisneau, d'un lycée, neuf et non dégradé, d'élèves qui respectaient le lieu car à travers lui nous les montrions le respect que nous leur portions. Les élèves, avec fierté, justesse et justice, se l'étaient appropriés.

 

Aux collégiens d'Aimé Césaire, j'espère la même chose. Ce collège est à vous : appropriez-le vous, vous avez un bel outil, et il est mis au service de votre réussite, de votre avenir.

 

Mais un établissement ce n'est pas qu'un lieu, ce ne sont pas que des murs. Un collège n'existe que parce qu'on le fait vivre : les professeurs et l'ensemble de l'équipe éducative et sociale (CPE, AED, infirmière, conseiller d'orientation,…), l'équipe administrative, l'équipe technique, les parents, et bien sûr -et surtout : - les collégiens.

 

Un collège, c'est une expérience collective, tendue vers un but : être une étape, un échelon, dans la construction des individus et l'émancipation.

 

« C'est quoi une vie d'homme ?, demandait Aimé CÉSAIRE (Présence Africaine), C'est le combat de l'ombre et de la lumière(…). C'est une lutte entre l'espoir et le désespoir, entre la lucidité et la ferveur(…). Je suis du côté de l'espérance, mais d'une espérance conquise, lucide, hors de toute naïveté ».

 

Un collège, le Collège Aimé Césaire peut et doit être l'espace de cette espérance, le lieu de cette conquête lucide, qui doit faire de nous, de nos enfants, de nos élèves, de vous les collégiens, ces hommes et ces femmes debout, épanouis, citoyens et individus heureux.

 

Cet espace de réussite se trouvera, se trouve déjà, à la croisée de 2 démarches, celle de l'Éducation Nationale qui fixe un cadre pour assurer partout une égalité de traitement, et celle des dynamiques internes, qui font naître et vivre les initiatives pédagogiques.

 

Madame la Principale mieux que moi sait expliquer aux parents et aux collégiens toutes les initiatives qui font la dynamique du Collège Aimé Césaire et qui en font aujourd'hui un établissement attractif, moteur dans le quartier. L'engagement des équipes font la richesse de ce collège, et l'engagement des parents et des élèves en font le succès.

 

La démarche qui a abouti au changement de nom de l'établissement, pour lui donner sa propre identité en plus de celle du quartier, est symptomatique de cette démarche et de cet investissement. Les débats furent nombreux, riches, parfois conflictuels, mais la démarche fut volontaire, commune et partagée. Cette méthode d'échange a permis, je le pense, de faire que le collège ne soit pas un service dans le quartier, mais un acteur dans le quartier, un lien qui contribue à nous réunir.

 

Bien sûr, tout cela est toujours fragile, il suffit de peu pour gripper cette machine précise qu'est un établissement. Mais j'ai confiance dans l'engagement de chacun, adultes comme collégiens, pour être certain que la réussite du Collège Aimé Césaire se prolongera.

 

Avant de venir cet après-midi, je me suis quelque peu plongé dans les écrits d'Aimé CÉSAIRE, à la redécouverte de la puissance de ses textes, à la violence poétique de ses écrits. L'essayiste des racines, a notamment eu ces quelques mots sur les relations humaines : « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... » (Cahier d'un retour au pays natal, 1939).

 

C'est par cette citation d'Aimé CÉSAIRE que je terminerai, car elle exprime ce que j'espère aujourd'hui et plus encore demain, pour le Collège Aimé Césaire, pour tous les adultes qui vont l'animer, personnels éducatifs, administratifs, sociaux ou technique, parents d'élèves qui de plus en plus investissez l'établissement, et bien sûr pour tous les élèves.

 

Ne soyez pas, ne soyons pas spectateur de cet établissement, soyons en acteurs.

 

 

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