Plan de Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et les Discriminations: le temps de l'action et du courage.

Madame la Maire, chers collègues,

C'est au nom de l'ensemble des élus socialistes et républicains que je prends la parole sur ce Plan de Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et les Discriminations.

Lors de la campagne municipale, notre équipe s'est engagée, fortement, sur les enjeux de citoyenneté et du vivre ensemble. Dans les faits, ce souci a été au cœur de notre démarche depuis maintenant 7 mois que la volonté populaire nous a mis à la placé de Vaulx-en-Velin. Plusieurs engagements ont été rapidement mis en place, comme les conseils de quartier dont chacun atteste de la vitalité et du succès, ou la retransmission en direct sur internet des conseils municipaux. D'autres sont déjà en préparation, comme la conseil de la vie associative ou le conseil des seniors.

Ce plan de lutte contre les discriminations est vaudais, il pourrait être d'autres villes, il le devrait même, car il suffit de lire la presse, d'être sur les réseaux sociaux ou de voir les résultats des élections qui se suivent pour voir que partout aujourd'hui dans notre pays le rejet de l'autre sur la base de préjugés nous divise alors que nous devrions faire Nation ensemble, dans le respect de l'individualité et de la liberté de chacun.

Il faut avoir le courage de dire cela. Le courage, disait Jean JAURÈS, « le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ».

Il faut avoir le courage de le dire et le courage de rejeter ces huées fanatiques, de lutter contre. Lutter contre plutôt que l'accepter par fatalisme ou inconscience ; l'accepter et l'entretenir par intérêt comme on l'a vu par intérêt clientéliste et électoraliste, quand certains ont voulu joué sur les peurs, ont créé les oppositions entre habitants de leur ville, en espérant utiliser ces oppositions. « Le courage, disait JAURÈS, est l'exaltation de l'homme, et ceci en est l'abdication ». On ne manipule pas la haine, elle finit toujours par vous emporter, et elle vous emporte en laissant une société divisée, fragmentée, une société échouée.

Il faut avoir le courage de le dire et le courage d'agir. Ce Plan de Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et les Discriminations doit donc poser de grands principes, les valeurs qui nous unissent. Il doit surtout les mettre en mouvement, concrètement. Il ne serait pas admissible de n'être que dans l'incantatoire, comme cela a été le cas dans le passé, quand l'ancienne majorité votait un Plan de Déplacement des Agents sur les grands airs de l'enjeu environnemental, sans que rien ne soit mis en place concrètement ; quand l'ancienne majorité votait un Plan pour l'Égalité Hommes – Femmes dans le travail, sans que rien ne soit mis en place, même pas un état des lieux pour savoir d'où on partait, sur quoi et comment agir.

Le temps des discours est clos, Vaulx-en-Velin est dans le temps de l'action et des réalisations ! Ou pour reprendre la phrase de Victor HUGO en exergue de ce Plan : « Après la philosophie, il faut l'action » ! Le Plan proposé n'est pas un catalogue de préceptes mais une série d'engagements et d'action dans lesquels chacun peut s'inscrire pour que nous agissions ensemble à la compréhension des logiques discriminantes et donc à leur rejet.

La 1ère action de ce Plan est de poser le problème, non pas pour mettre à part notre ville, la pointer du doigt comme un lieu de non-droit, de haines et de discriminations accumulées, mais au contraire pour affirmer qu'à Vaulx-en-Velin nous ne nous leurrons pas sur les tensions qui traversent tout notre pays, nous ne nous leurrons pas et donc nous agissons, en mobilisant tous les acteurs et tous les outils du droit commun. Car avec ce plan, nous ne voulons pas créer une situation d'exception mais au contraire réaffirmer un objectif de notre projet de ville : ré-entrer dans le droit commun, ! Le courage, disait JAURÈS, c'est « de préparer un ordre social plus vaste et plus fraternel ».