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MERCI POUR TOUT (ET N'OUBLIEZ PAS DE RANGER EN PARTANT).

Publié le par Stéphane GOMEZ

2012-06-17-b.jpg Patatras ! Foutue, une belle opération de com' totalement foutue, et tout ça par quoi ? Une banale mise en examen pour abus de faiblesse ! La vie politicienne est bien mal foutue...

 

En pleine inspiration maréchaliste, voilà que le petit Nicolas était prêt à revenir en politique, enfin : à redevenir président de la République, parce qu'il le vaut bien. Mais pas par ambition personnelle, pensez donc, c'est tellement vulgaire. Non, il acceptait de faire « don de sa personne » à la France pour la sortir, et nous avec, de la situation dans laquelle elle est, et nous avec.

 

La démarche ne manquait pas de panache, non, parce que bon, comment dire, la situation dans laquelle on est, le Tsarkozy y est un peu quand même pour quelque chose. Jamais en 30 ans un président n'aura autant taxé (74 impôts nouveaux en 5 ans), autant creusé la dette de la France (à coups de défiscalisation pour les plus nantis et de déficits non-productifs) et autant accepté la hausse du chômage sans réagir (les chômeurs n'étant que des fainéants non-embauchables ou de potentiels fonctionnaires non-embauchés pour cause de suppressions de postes, ce qui est à peu près la même chose, comme le dirait Caroline GENEST, qui « le sait bien »). Jamais de mémoire de (encore un peu) jeune citoyen, une politique n'aura été non seulement injuste mais aussi inefficace ! Pourquoi alors Nicolas SARKOZY se propose-t-il de revenir, de faire « don de sa personne » à la France ? Pour faire demain ce qu'il n'a pas fait hier ? Pour laver l'affront démocratique fait à son honneur nombriliste en mai 2012 ?

 

La démarche ne manquait en tout cas pas de panache, mais il faut reconnaître qu'en matière de communication tapageuse, il n'en a jamais manqué. N'a-t-il pas régulièrement menti, et menti effrontément, quand inventer un chiffre lui servait de réponse d'autorité ? N'a-t-il pas utilisé sa vie privée (son épouse Cécilia, son fils Louis, sa relation avec Carla) avant d'hurler qu'on ne respectait pas sa vie privée ? N'a-t-il pas souvent dit le contraire de la veille, ce qui n'était pas gênant puisque la veille était généralement l'opposé de l'avant-veille ? SARKOZY est un grand communicant, seulement un communicant, qui a réussi l'exploit par 2 fois, en 2007 et 2012, d'enfiler les habits de l'outsider et de l'homme de la rupture, alors qu'il était le favori, l'homme du bilan et du passif.

 

La démarche ne manquait pas de panache, mais elle s'est confrontée à cette réalité, celle d'un homme petit, entouré par les affaires et les scandales, celle d'un homme affairiste dont les dossiers pénaux explosent autour de lui comme autant de bombes judiciaires à retardement. Et cette mise en examen est symptomatique. Mise en examen n'est pas culpabilité (et certains à Droite doivent d'ailleurs regretter leur enthousiaste acharnement contre Jérôme CAHUZAC qui n'est lui « que » visé par une information judiciaire, ce qui est beaucoup moins grave dans la hiérarchie de la procédure judiciaire) mais il reste ce tristement doux symbole que cette (première?) mise en examen soit pour abus de faiblesse ! Une présidence bâtie sur le mensonge se terminerai par la reconnaissance publique du mensonge et de son utilisation à des fins personnelles.

 

La démarche ne manquait pas de panache, mais elle pose de nouveau la question du statut de l'ex ! Qui êtes-vous, M. SARKOZY ? Un conférencier people qui veut enfin assouvir son fantasme de richesse ? Un homme politique qui prépare sa vengeance électorale pour 2017 (à moins d'en être empêché par FILLON, ou COPPÉ, ou BERTRAND, ou KOZIUCKO-MORIZET, ou BORLOO, ou n'importe lequel de ses meilleurs amis de Droite, souvent des amis de 30 ans...) ? Le mari d'une ex-mannequin et meneuse de revue devenue chanteuse pop ? Un justiciable comme les autres qui ne dispose plus de son morve élyzéenne pour dessaisir les juges ou délocaliser une affaire, juste de son arrogance d'arriviste mal parvenu ? Ou le membre de droit du Conseil Constitutionnel ? À un moment, M. SARKOZY, il va falloir choisir. Bon, passe pour être le mari d'une chanteuse de 5ème zone, mais pour le reste, il y a confusion des genres. Ça ne sera pas la 1ère fois, vous nous direz, mais toute chose à ses limites. On ne peut pas être membre du Conseil Constitutionnel et aller, comme aujourd'hui, à Bruxelles pour critiquer le Gouvernement français, de retour de vendre n'importe quelle soupe à Dubaï au service d'une entreprise ou d'un émir « ami ».

 

La confusion des genres chez SARKOZY, on y est habitué. N'empêche, la confusion des genres, chez SARKOZY, cela suffit quand on prétend donner des leçons de politique et de morale. Si Nicolas SARKOZY veut vraiment être le sauveur maréchaliste de la France, s'il veut vraiment revenir nettoyer la merde qu'il nous a laissé, il va falloir qu'il fasse des choix, qu'il abandonne le Conseil Constitutionnel ou ses conférences people au service d'intérêts stratégiques étrangers et / ou privés, il va falloir qu'il fasse des choix, à moins qu'il n'attende que la Justice ne les fasse pour lui...

 

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