Les conséquences d'une politique gestionaire désastreuse de l'Education Nationale
L'autopromotion continue, avec la déclaration préalable de la FSU (la fédération syndicale dans laquelle se trouve le SNES) pour le dernier Comité Départemental de l'Education Nationale.
F.S.U.
DECLARATION PREALABLE AU C.D.E.N.
DU LUNDI 23 NOVEMBRE 2009
La FSU s'inquiète de la politique éducative actuelle s'inscrivant dans les orientations néfastes que nous connaissons depuis de trop nombreuses années : les pseudo-réformes mises en route sans concertation et malgré l'opposition massive de la communauté éducative l'année scolaire dernière vont à l'encontre d'un projet éducatif ambitieux.
Dans le 1er degré :
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Le dispositif actuel d'aide personnalisée est une mauvaise réponse à un vrai problème. Difficile d’y voir une aide efficace aux élèves en difficulté dans un contexte d'attaques idéologiques telles et de suppressions de postes aussi massives.
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Concernant les RASED, la suppression de 32 postes l'an dernier et la sédentarisation de 32 autres postes l'an dernier a asséné un coup terrible à un dispositif qu'il fallait pourtant développer ; le manque est non seulement flagrant dans les secteurs touchés directement mais aussi dans ceux touchés par effet de ricochet : les enseignants spécialisés restants ont à combler le vide laissé par les postes supprimés, vide d'autant plus important que le secteur d'intervention est vaste. Les interventions sont réduites à peau de chagrin et ce sont donc des dizaines d'enfants qui pourraient être en grande difficulté dans quelques années.
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Les seuils dans le département du Rhône restent très élevés depuis des années et ne permettent pas aux enseignants de travailler dans de bonnes conditions pour la réussite de tous les élèves. La dotation de 14 postes anticipant une hausse des effectifs d’élèves s’avère bien insuffisante au regard des 1000 élèves supplémentaires effectivement inscrits dans nos classes.
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La scolarisation des 2 ans : la lecture des chiffres que vous nous avez donnés parle d'elle même : - 18% en une année. On est passé de 6025 élèves de 2 ans scolarisés en 2005 à 3624 cette année.
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La suppression des postes CLIN/CRI et des postes E dans le décompte des classes permettant l’attribution d’une décharge de direction, aggrave les conditions d’exercice de cette fonction. Dans la situation actuelle, cette mesure apparaît comme une provocation. Plus globalement, les décharges accordées aux directeurs sont trop faibles vis-à-vis des tâches toujours plus importantes qui leur incombent.
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La quasi absence de recrutements sur la liste complémentaire pour cette année nous inquiète vivement après une année 2008-2009 catastrophique en terme de remplacements.
Et de manière plus générale :
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Nous refusons la mise en place de stages pour les étudiants inscrits en Master 1. En aucun cas nous ne pouvons accepter que nos collègues, comme les écoles et nos élèves puissent être mis en grande difficulté par un dispositif transitoire posant notamment un réel problème de responsabilités en cas d'incident...
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Réunions d'informations syndicales, exercice respectueux du paritarisme, évaluations CE1/CM2, absence de suivi médical pour vos personnels... beaucoup de sujets sur lesquels nous ne manquerons pas à continuer de vous alerter tout au long de l'année si le mépris envers les enseignants se poursuit.
Nous vous demandons solennellement ce jour pour favoriser la réussite de tous nos élèves :
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une amélioration des seuils en vigueur;
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une réelle prise en compte du temps de concertation et de rencontres avec les partenaires notamment dans le comptage des 60 H dévolues à l'aide personnalisée;
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une amélioration de la quotité de décharge des directeurs;
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la création des postes nécessaires (et non d'étudiants rémunérés, fussent-ils inscrits à un concours) au bon fonctionnement du service public, notamment en terme de remplacement.
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Les conditions d’enseignement se dégradent, avec, depuis 2 ans, des effectifs moyens par classe qui augmentent,
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en même temps que les remplacements deviennent de plus en plus difficiles à assurer, avec des matières aujourd’hui sinistrées, comme la Technologie, la SVT ou les Mathématiques, ou il n’y a plus assez de Titulaires Remplaçants pour assurer de manière satisfaisante les remplacements de congés longs (on ne parle même pas des congés courts),
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d’où un recours massifs aux personnels précaires, qui remplacent comme il le peuvent et au pied levé, les collègues absents,
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ou bien l’utilisation des personnels accédant à la Hors Classe après leur annonce de départ à la retraite comme TZR réellement en poste, y compris en ZEP, contre toutes les pratiques antérieures de l’Académie.
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Faute de solutions, le Ministère se propose d’utiliser des étudiants sans formation comme moyens de remplacement, notamment des collègues néo-titulaires mis sous une pression inacceptable d’accepter d’être tuteurs alors qu’ils entrent dans le métier.
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La politique des heures supplémentaires ne marche pas, les collègues les rejettent largement, refusant d’y voir un moyen juste de revalorisation.
Sur le plan pédagogique :
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Les nouveaux programmes se mettent en place sans réelle concertation,
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et cela atteint des niveaux d’impréparation alarmant, notamment avec le développement hors sol de l’Histoire des Arts pour répondre à une goguette présidentielle.
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Les moyens pédagogiques ne suivent pas pour appliquer correctement ces nouveaux programmes.
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L’Accompagnement Educatif, grande annonce présidentielle pour répondre à un problème social et non scolaire, s’essouffle clairement, faute d’un projet cohérent et ambitieux,
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En même temps que la diversité de l’offre et les moyens alloués sont réduits à la portion congrue.
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Avec la masterisation, l’année d’entrée progressive dans le métier est supprimée, conduisant les nouveaux enseignants à une immersion immédiate et totale dans un métier difficile, ce qui n’est pas une bonne nouvelle ni pour les collègues ni pour les élèves.
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Signe du désarroi, le nombre de candidats au concours chute depuis quelques années. Il serait temps que le Ministère s’interroge sur ce point : aujourd’hui, le métier d’enseignant est dévalorisé auprès des étudiants, conscient des difficultés d’un métier maltraité par le Gouvernement.
Dans ce contexte, la volonté des syndicats de la F.S.U. de lutter avec les parents d’élèves pour une école plus juste, une école pour tous, reste inchangée ;
Dans ce contexte, la pertinence de la grève du mardi 24 novembre apparaît plus que jamais avérée.