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Le 2 octobre 2010, Nicolas SARKOZY perdait l'élection présidentielle de mai 2012

Publié le par Stéphane GOMEZ

Sous un étrange soleil de début octobre, la banderole de tête s'élance, le cortège s'ébranle, la manifestation part. À chaque début de manifestation, quelques participants sont sur les côtés, pour saluer le départ par des timides applaudissements. Cette fois-ci, les présents sont nombreux, les applaudissements nourris, prolongés, chaleureux. Il se passe quelque chose.

 

Le cortège avance, du haut des immeubles, les gens se penchent aux fenêtres et applaudissent, saluent, encouragent. Les retardataires sortent des bouches de métro engorgées et à leur tour se massent sur les côtés pour applaudir la tête de manifestation. Dans le carré de tête, souvent mornes, on reprend les slogans qui remontent de l'arrière; les vieux routiers du syndicalisme accrochés à leur banderole se mettent à chanter. Chaque occasion est bonne pour crier, faire du bruit. On manifeste, on est heureux. Il se passe quelque chose.

 

Ce samedi 2 octobre, il s'est passé quelque chose. La manifestation de week-end qui aurait pu tuer la contestation sociale la renforce. L'opinion publique a définitivement basculé, le mouvement s'inscrit dans la durée et montre que la contestation touche un large éventail de la populaire. le 12 octobre suit, puis le 12, puis le 19 et la mobilisation ne baisse pas, les gens sont là, résolus, motivés, graves et joyeux à la fois.

 

Depuis, l'entêtement de Nicolas SARKOZY vire à l'autisme. Il veut passer en force,; et il passera sûrement en force. Il le peut, il a 2 Chambres qui lui sont soumises (relativisant au passage "l'indépendance" du "Centre", qui lui est nécessaire au Sénat et qui vote tout sans rechigner, à quelques erreurs de boîtiers de vote près).

 

Pourtant, pour "remonter" la pente et sa côte de popularité, tous les moyens sont bons pour le grand petit leader maximal. La peur au terrorisme est rallumée, en vain. L'irresponsabilité des grévistes qui font échouer la reprise économique est pointée, mais le Gouvernement a tellement échoué économiquement qu'il n'est même plus crédible en le disant. Alors il faut jouer la radicalisation pour empêcher l'élargissement du mouvement social: dire "non" à tout pour pousser une minorité dans la violence, aidée de casseurs trop heureux de l'aubaine; la présence policière devient visible jusqu'à l'oppressement, pour quels résultats ou pour quels motifs?

 

Tous les moyens sont bons, mais aucun ne prend: les sondages répètent que si cela ne va pas, c'est la faute de Nicolas SARKOZY, qui refuse d'ouvrir des discussions tant vantées mais jamais pratiquées (2 sondages disent que 79% des Français demandent l'ouverture de négociations, que 65% jugent Chef-Chef responsable des tensions qui apparaissent).

 

Comment cela va-t-il finir? Les scenarii sont encore nombreux: prolongement, essouflement, embrasement, ouverture de discussion, loi martiale et nouveaux dérapages xénophobes,...

 

Une seule chose est sûre pour l'instant: Nicolas SARKOZY a perdu la bataille de l'opinion. On ne le croit plus, on ne le juge plus capable de résoudre un problème, on pense plutôt même qu'il est la source des tensions, qu'il est le problème.

 

Tout cela, il faudra s'en souvenir en 2012, car tout cela est sûr... pour l'instant.

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