Il est temps pour vous de démissioner, Monsieur CHIRAC!
Cela n'aura échappé à personne, Nicolas SARKOZY vient d'entâmer la phase chiraquienne de son mandat.
Souvenez-vous, Jacques CHIRAC, le président de la République que chaque jour le petit Nicolas nous faire regretter! Jacques CHIRAC, c'était le discours inutile élevé au rang de vision politique: "la Maison brûle et nous la regardons brûler", lui comme les autres; il y a une fracture sociale dont je vous laisserai la facture; le droit au logement devient une loi, d'autant plus belle et promue qu'elle est inapplicable;... Beaucoup de beaux mots pour d'autant moins de réalisations.
Nicolas SARKOZY est en plein dans cette phase de grandes déclamations stériles, qui doivent faire oublier 4 ans de gestion économique et sociale catatrophique et de provocations sécuritaires ou xénophobes. Il y a un an à peine, c'était le discours de Grenoble, qui amalgamait immigration et délinquance, et agitait l'épouvantailede la déchéance de la nationalité comme aux belles heures de la Collobaration et du Pétainisme triomphant.
La main reprise sur l'électorat d'Extrême-Droite (les sondages ne parlent plus d'un risque de "21 avril à l'envers"), il faut s'assurer une crédibilité plus au Centre de l'échiquier politique.
Le Nicolas SARKOZY façon "dans un an, c'est l'élection présidentielle", c'est l'hommage aux derniers soldats morts en Afghanistan (et les 50 précédents? ils ont commis l'erreur de mourir trop tôt avant la présidentielle), "Vous n'êtes pas mort pour rien", "oui" mais s'il pouvait aussi nous préciser pourquoi sont-ils morts au juste? Au Cap d'Agde, sur le tourisme (et pour les 50% de Français qui ne peuvent pas partir, une mesure, une aide, un soutien?), c'est l'apologie des petits commerçants (POUJADE, si tu nous regardes) et de la baisse de la TVA pour la restauration, à coup de gros mensonges (40 000 emplois créés au lieu des 30 000 promis, ce que contestent toutes les études économiques et les restaurateurs appelés à s'expliquer dans le JT de PERNAUD: ben vous comprenez, la crise et tout ça... !). La famine dans la Corne de l'Afrique? Vite, une conférence internationale, où la France, tenant sa place, s'engage à ne s'engager à rien; pendant ce temps là, les Darfouri meurent toujours en silence: c'est comme pour les soldats en Afghanistan, on vous l'a déjà dit, plus d'un an avant la présidentielle, ça ne sert à rien de mourir!
Le dernier avatar de cette communication du consensus en apparence plat, c'est la résurgence de la "Régle d'Or". Il faudrait constitutionnaliser l'interdiction du déficit budgétaire: Ne soyez pas dogmatiques, mesdames et messieurs les Parlementaires de Gauche, votez la constitutonnalisation de la Réglette de Plaqué Or! En la matière, s'il y a du dogmatisme, il est bien à chercher de nouveau à Droite, avec l'apologie d'une mesure de l'orthodoxie libérale, que non seulement l'UMP n'a pas été capable de mettre en pratique, mais qui de plus est une aberration économique rare.
Martine AUBRY a raison, comme les autres leaders socialistes, de rappeler que Chef-Chef est illégitime dans cette proposition, car j'amais les déficits publics n'auront autant été creusés que par SARKOZY, et à toutes époques: lorsque Nabotléon était ministre du Budget de BALLADUR, comme éphémère ministre de l'Économie de CHIRAC ou depuis 2007, lorsqu'il devenait président de son pouvoir d'achat: travaillez plus que je puisse m'augmenter de plus de 200%! SARKOZY a été dépensier, et pire: dilapidateur! N'est-on pas toujours généreux avec l'argent des autres?! Celui qui a toujours défendu la gestion de "bon père de famille" et la rigueur budgétaire, aura vendu tous les bijoux de la famille et allègrement dépensé l'argent du labeur des Français. L'excuse de la crise imprévue fait "pschiiiiiit" (SARKOZY est définitivement chiraquien), puisqu'il creusait de plus belle, façon pelleteuse, dès 2007, avec son bouclier fiscal pour richards ou sa réforme de l'impôt sur les revenus qui en réduisant le nombre de tranches favorisait les nantis aux dépens de la Nation.
La mesure proposée est aussi inacceptable en principe, car elle constitutionnalise une pratique économique. Cela rappelle le débat sur le Traité Constitutionnel Européen: une Constitution est là pour donner un cadre institutionnel, elle n'est pas là pour favoriser un modèle économique. Sommes-nous naïf de croire que l'économie est politique, même quand elle se fait dans le cadre contraint de la financiarisation mondiale, et que donc il revient à ce qu'on appelle "un électeur" de faire ses choix en raison et en conscience?! Cela doit s'appeler quelque chose comme: la démocratie. Et on notera d'ailleurs, pour se permettre parfois d'être caustique, que l'un des rares cas d'économie constitutionnalistée, c'est la Corée du Nord: on croyait SARKOZY adepte de THATCHER, il se révèle apologiste de Kim Jong Il.
Enfin, c'est une mesure absurde, même dans l'idéologie libérale, car un déficit en soit ne signifie rien. La question est celle de la nature du défit budgétaire. Comme le souligne également Martine AUBRY, le problème dans le déficit façon SARKOZY, c'est qu'il ne sert à rien, les 2/3 étant au service de mesures sans impacts économiques positifs, du "grand emprunt" à la défiscalisation des plus riches. Un déficit keynesien, c'est en fait un investissement dans l'avenir, créateur d'emplois et par la suite de rentrées fiscales. Avec la dite Règle d'Or, SARKOZY veut-il aussi interdire la création d'emplois?!
Dans une économie largement ouverte, et notamment soumise aux attaques spéculatives, tout n'est malheureusement pas possible, y compris en matière de déficit, et Martine AUBRY a aussi raison de dire que la moitié des marges financières de manoeuvre qu'elle développera si elle est élue présidente de la République en 2012 servira à combler les déficits: car ce sont les citoyens qui paient dans cette économie globalisée les coûts des déficits, comme en témoignent tragiquement les Espagnols ou les Grecs proche de nous, et des milliards d'êtres humains dans le monde. Mais elle s'engage aussi à ce que l'autre moitié des gains "restent dans le déficit" mais à travers des investissements utiles dans l'Éducation (création des postes d'enseignants largement supprimés par la Droite au pouvoir, qui préfère construire des prisons plutôt qu'ouvrir des écoles) ou le développement du pouvoir d'achat (emplois d'avenir,...), c'est-à-dire dans la création d'emplois et de futures rentrées fiscales, le cercle vertueux keynésien qui insupporte les néo-libéraux dogmatiques.
Avec ses dernières sorties, SARKOZY atteint donc l'optimum de la stérilité politique, avec des grandes envolées inutiles dont il ne fera rien. Mais même dans ce cadre-là du consensus pré-présidentielle, Nabotléon reste le triste égal de lui-même, autant dire qu'il ne vole pas très haut: un néo-libéral dogmatique, creux et démagogique. Il veut que les parlementaires socialistes prennent leurs responsabilités?! Il est temps qu'il prenne enfin les siennes, de responsabilités: il est temps qu'il assume son échec économique, social, financier, sociétal, il est temps qu'il assume la trace de honte qu'il laisse sur notre République, il est temps que vous démissionniez, Monsieur CHIRAC!