Groucho MARX : « Je ne pouvais pas payer à la fois la voiture et le chauffeur, alors j'ai vendu la voiture. »

Madame la Maire, chers collègues,

Je n'avais pas prévu l'origine d'intervenir sur cette délibération, et puis j'ai eu une discussion avec Jérôme STURLA, ancien Maire de Décines, qui me disait que dans sa ville, environ 25 000 habitants, c'était -en son temps- 8 berlines pour l'ensemble des services de sa Commune. Et du coup quand je vois le bilan de la Ville de Vaulx-en-Velin, avec 95 belrines, je m'interroge et je m'inquiète.

Bien sûr je me réjouis du choix qui est fait par la Ville. Mais je m'interroge aussi sur l'écart qui a prévalu durant toutes ces années, et sur ce qu'on peut appeler un dévoiement. Pas un dévoiement des agents, à qui on proposait d'utiliser ces automobiles, mais le dévoiement d'une pratique et donc le dévoiement d'une politique.

Aujourd'hui, la proposition qui nous est faite n'est finalement que le retour dans le droit commun, et j'aurai même tendance à dire : le retour dans le seul droit.

Ce changement, ce n'est pas une surprise et pas totalement maintenant une nouveauté, c'est quelque chose que l'on a porté dès la campagne, et que l'on applique depuis le début du mandat. Dès le début du mandat, les adjoints ont refusé la voiture qui leur était mise à disposition, et ils étaient les premiers à le faire ; et la fin de la pratique du remisage à domicile vaut désormais pour tous et pour toutes, y compris pour Madame la Maire.

Alors moi j'entends l'argument qui a été donné par l'ancien premier édile, qui disait que ces voitures étaient une prime en nature, parce qu'il fallait attirer des gens compétents sur Vaulx-en-Velin. Mais devant cet argument, je suis étonné, je suis étonné à 3 titres.

Je suis étonné d'abord, parce que si je me souviens bien de mes quelques réminiscences de marxisme, on y préférait le salaire à la prime, et quand on défend une politique qui se prétend de la « vraie Gauche », parce certains se réclament toujours de ce vocable de la « vraie Gauche », alors ils préfèrent augmenter les salaires plutôt que de fonctionner avec cette carotte de la prime.

Je suis aussi étonné, parce que cela signifie quoi sur les agents de la Ville ? Aujourd'hui, pour avoir des gens compétents à Vaulx-en-Velin, au service des habitants, il faudrait donner aux agents des primes ? On considère qu'on ne peut pas avoir des agents compétents à Vaulx-en-Velin s'ils n'ont pas ainsi un gâteau, un petit quelque chose en plus.

Je suis étonné enfin, surtout quand cela vient de l'ancien premier édile de la Ville, de ce que ça signifie de l'image que l'on a des Vaudaises et des Vaudais. Cela signifie qu'il faudrait acheter les gens pour les faire venir travailler sur Vaulx-en-Velin, parce que ça ne serait pas un honneur suffisant de travailler pour Vaulx-en-Velin si on n'a que le salaire ordinaire.

Alors je trouve que c'était très méprisant de dire cela, c'était très méprisant pour les agents de la Commune, et c'était très méprisant pour les Vaudaises et les Vaudais. Et je trouve choquant que cela ait pu venir de l'ancien premier édile.

Je ne ferai pas plus long, je voudrai juste terminer en citant MARX, Groucho MARX : « Je ne pouvais pas payer à la fois la voiture et le chauffeur, alors j'ai vendu la voiture ». Je confirme : ce soir, nous vendons les voitures.