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C'est d'abord de Vaulx-en-Velin et des Vaudais dont je veux parler.

Publié le par Stéphane GOMEZ

 

Madame la Maire,

Chers Collègues,

Mesdames, Messieurs,

 

Je vous rassure d'abord, je ne vais pas utiliser mon temps de parole pour faire 20 minutes de critiques sur la forme du document. Prendre 20 minutes pour dire que ce n'est qu'un document de communication politique, pour le coup c'est un vrai exercice de… communication politique. Je vais essayer d'être sur le fond du document, les orientations d'avenir et l'état réel des finances.

 

On nous accuse encore de toujours vouloir faire le bilan, c'est-à-dire de dire la réalité des choses. Pour regarder vers l'avenir, il faut savoir où on est et d'où on vient, savoir le réel et pas l'annoncé. L'ancien exécutif nous répète que le bilan est bon, et on s'étonne : si le bilan est si bon, alors que le parti auquel j'appartiens est largement battu nationalement, pourquoi cet ancien exécutif a perdu ici, pourquoi mon parti battu partout ailleurs a gagné ici à Vaulx-en-Velin ?!

 

Mais revenons au fond du débat. Et je dois dire alors que certains échanges me surprennent. Ce qui nous intéresse ce soir, c'est le DOB, le débat d'orientation budgétaire ; peut-être aurait-il fallu préciser : le DOB de Vaulx-en-Velin ! Je ne vais pas parler de « Villes et Banlieues », pour savoir ce qu'on doit ou devrait à ses anciens membres, qui a fait la loi, qui l'a voté. À ma connaissance, ce sont les parlementaires et seulement eux qui votent la loi, pas les adhérents à une association.

 

Je n'ignore rien des complexités et interactions économiques qui agissent aussi sur Vaulx-en-Velin, nous avons trop dit que dans notre commune nous n'étions pas à part pour ne pas aujourd'hui en tenir compte ; je n'ignore rien de ces complexités et interactions et d'ailleurs j'y reviendrai plus tard dans mon propos ; je n'ignore rien de ces complexités et interactions, mais c'est d'abord de Vaulx-en-Velin et des Vaudais dont je veux, au nom des élus socialistes et apparentés, parler.

 

Je laisserai les parlementaires faire le débat d'orientation budgétaire de la France, et moi je ferai le débat d'orientation de notre Ville, celui qui concerne les concitoyens au nom desquels nous siégeons ici en Conseil Municipal.

 

Sur Vaulx-en-Velin alors, quelques éléments d'analyse d'abord. Le sous-équipement, il n'est même pas besoin d'y revenir. Dans la précédente communication, on l'a dit, 47 classes créées par l'Éducation Nationale sous le mandat précédent ; concrétisation de ce fait par le précédent exécutif : fermeture de l'école pré-élémentaire Cachin ! Bron, 40 000 habitants, 16 gymnases ; Vaulx-en-Velin, à peine plus d'habitants, la moitié de gymnases !

 

Est-ce que le précédent exécutif a été économe de l'argent des Vaudaises et des Vaudais ? Non ! Le taux de désendettement de la Commune est de plus de 9 ans, là où il est de moins de cinq ans pour les villes de la même strate ; notre taux de désendettement est de plus de 9 ans, là où le rapport de la Cour Régionale des Comptes tirait la sonnette d'alarme : s'approcher des 11 ans serait dangereux ! Par humour, si je n'entendais pas déjà les réactions outrées, pour des raisons différentes, de l'opposition, je dirai plutôt qu'il s'agissait d'une gestion sarkozyste de l'argent des Vaudais : dépenser beaucoup, creuser de manière vertigineuse la dette, pour aucun résultat concret !

 

Cet endettement s'est fait malgré la solidarité nationale dont notre ville -et c'est bien normal- a continué à bénéficier. Il faut sortir du discours sur le désengagement de l'État qui expliquerait les difficultés budgétaires de notre commune. Dans ces temps difficiles où il est de l'intérêt des habitants de notre pays de redresser les comptes de la Nation, les baisses peuvent être vraies pour d'autres collectivités, elles ne le sont pas pour Vaulx-en-Velin dont les dotations ont augmenté de manière régulière sur tout le mandat précédent, dont les subventions d'équipement s'élèvent à 50% du budget d'investissement.

 

Et cette solidarité va continuer car notre majorité s'en donne les moyens : dans le redécoupage des périmètres des quartiers en politique de la Ville, nous avons rajouté des quartiers comme Chenier qui n'étaient pas dans la précédente géographie et nous avons inscrits le Mas dans les quartiers de priorité nationale qui bénéficieront de 80% de l'enveloppe considérable de 5 milliards d'€uros des nouveaux conventionnements ANRU. Pour les activités périscolaires, nous sommes allés chercher les financements possibles auprès de la CAF -il n'y avait pas de dossier quand nous sommes arrivés à la direction de la Ville en avril dernier!- pour permettre un quasi équilibre financier pour notre commune de la mise en place des nouveaux rythmes.

 

Nous ne confondons pas le discours de la méthode et la méthode du discours : nous ne dénonçons pas tout ce qui nous empêcherait de tenir nos engagements mais recherchons toutes les solutions pour accompagner et réaliser notre projet politique !

 

Quels doivent être alors les objectifs budgétaires que doit se donner notre équipe ?

 

Le premier est de se dégager des marges d'autofinancement, non pas pour le plaisir d'un exercice comptable, mais parce qu'ainsi nous augmenterons notre capacité d'investissement tout en limitant le recours à l'emprunt donc le poids de la dette déjà trop fort et qui pèse sur les habitants de notre ville. À titre de comparaison, nous améliorons l'autofinancement à 6M€ là où à St-Priest il est aujourd'hui, en baisse, à 7,5M€, là où à Vénissieux il se situe ces dernières années entre 7,5 et 9M€ ! Je n'ai pas pris les chiffres de Rillieux-la-Pape, n'ont pas que je les ignore mais je m'étais dit que d'autres ici voudraient les citer. Je n'ai pas pris Caluire ou Écully mais des communes qui ressemblent à la n^tre, et on voit donc le gap, le différentiel, existant aujourd'hui entre notre commune et d'autres communes de notre agglomération dans une situation proche.

 

Ce différentiel s'explique notamment par la forte hausse des dépenses de fonctionnement sur le mandat précédent, avec une hausse de presque 10M€ ! Investir dans un planétarium, c'est bien ; anticiper les coûts de fonctionnement en hausse qui en découleront, c'est mieux. Cela nous situe à un ratio de rigidité du budget stable à 59%, soit surtout de 50% supérieur au ratio de rigidité des villes équivalentes. Pour le traduire autrement : notre ville étouffe sous le carcan d'un budget qui s'est rigidifié à l'extrême ces dernières années.

 

Nombre d'années nécessaires au désendettement trop élevé, ratio de rigidité budgétaire trop élevé : le chalenge de notre majorité sera de redonner un souffle au budget de notre Ville, de redonner du souffle aux Vaudaises et aux Vaudais dans leur quotidien.

 

Ce souffle, ce n'est pas l'austérité dont certains parlent, remuant le chiffon rouge qui doit éloigner le regard du réel. L'austérité, c'est la réduction forte de l'investissement et la réduction de la masse salariale. Cette dernière continue sa croissance mécanique et assumée, mais sur ce point, je reviendrai quand même sur certains discours qu'on nous a trop tenu ces dernières années. Sur le mandat précédent, la hausse de la masse salariale de 3,4M€ s'est répartie pour 2M€ pour les emplois titulaires soit une hausse de 7%, contre 1,3M€ pour les emplois précaires soit une hausse de 22,2% : c'est à l'emploi précaire qu'a eu largement recours l'ancien exécutif ! On nous a parlé tout à l'heure de l'inquiétude des agents de la Ville, mais l'inquiétude des agents de la Ville elle vient peut-être de là, quand l'ancien exécutif qui nous fait des leçons d'économie et de solidarité avait largement recours à la précarité.

 

Sur l'investissement, lors d'un précédent Conseil Municipal, un élu de l'opposition quand même nous souhaitait, dans l'intérêt des Vaudaises et des Vaudais, de faire aussi bien que le précédent exécutif en investissement (après, bien sûr, les choix de ces investissements pourraient différer). Les élus socialistes et apparentés eux souhaitent même faire mieux, tant que l'on est d'accord de quoi l'on parle, à savoir le taux de réalisation et non pas le taux affiché de l'investissement ! Et des investissements financés par la Ville, pas par ses partenaires ! Sous le mandat précédent nous sommes passés d'un taux de réalisation maximum de 64% en 2009 (déjà nettement en dessous de la moyenne) à un taux de réalisation de 46% la dernière année, moins de la moitié !

 

Sur la première année de notre mandat, nous sommes déjà remontés à plus de 58%. Le document d'orientation budgétaire se fixe d'arriver à un taux ordinaire de 70% ; à titre personnel j'aspire même à mieux, à avoir fréquenté d'autres collectivités territoriales où un taux de réalisation de 80-85% semble la norme.

 

Qu'on ne se trompe pas sur la manière d'y arriver, il ne s'agit pas de baisser le montant réel de l'investissement réalisé : sur cette année, dans la construction budgétaire contrainte dont nous avons hérité, la réalisation réelle n'a baissé que de 400 000€ et nous proposons pour cette nouvelle année budgétaire une hausse de plus de 2M€ des investissements. La baisse, ce n'est pas sur le réalisé que nous allons la faire, c'est sur les affichages de circonstances que nous la faisons, c'est sur les investissements affichés au Budget Primitif et jamais réalisés ! Oui, nous préférons faire moins d'affichage et réaliser plus ! Oui, nous préférons faire moins d'affichage et réaliser plus, car le niveau d'investissements annoncés ce n'est pas un exercice comptable ou de l'orthodoxie financière, le niveau d'investissements annoncés ce sont nos promesses aux Vaudaises et aux Vaudais, et le taux d'investissements réalisés c'est notre parole tenue. Oui nous préférons faire moins d'affichage et réaliser plus, car nous allons tenir notre parole donnée aux Vaudaises et aux Vaudais !

 

Et en travaillant à améliorer notre autofinancement, nous travaillons à réaliser nos investissements tout en réduisant l'encours de la dette, qui par nature pèse soit sur la fiscalité des habitants, soit sur la capacité d'investissement, ou bien sûr sur les 2 à la fois. Le recours à l'emprunt était de 7,6M€ en 2012, nous le ramenons à 5M€ pour cette année, ce montant nous paraît être celui de l'équilibre, pour maintenir notre capacité d'investissement au profit des Vaudaises et des Vaudais, et pour ne pas augmenter la pression fiscale dans l'intérêt des Vaudaises et des Vaudais.

 

Cela suppose de travailler à des économies structurelles qui n'affectent pas le service du aux habitants tout en allégeant le ratio de rigidité du budget communal et en libérant de l'autofinancement. C'est ce que nous faisons aussi en refusant la piscine des étoiles, dont il y avait le coût de construction de 20M€ (et ce budget ne tenait pas compte de la destruction de l'actuelle piscine !) mais pour laquelle aussi il y avait le coût de fonctionnement -au moins doublé- n'avait pas été anticipé là encore ! C'est ce que nous avons commencé à faire en réduisant de 30% déjà le coût du parc automobile de la Ville, baisse qui continuera sur le mandat. Les voitures de fonction, encore ! Oui, encore, parce que c'est vrai que ce n'est pas cette seule économie qui va à elle seule rééquilibrer les comptes de la Commune, mais il fallait le faire, et c'est notre majorité qui l'a fait !

 

Ainsi, notre équipe municipale pourra poursuivre la politique pour laquelle nous avons recueilli le soutien de la majorité des Vaudaises et des Vaudais. En la matière, je ne développerai pas tout mais seulement quelques axes, puisqu'il ne s'agit pas du Budget Primitif, dans lequel chaque ligne financière est clairement listé, mais un Débat d'Orientation Budgétaire, à partir d'un document qui est toujours plus précis que ce à quoi nous avions jusqu'à présent, 29 pages contre 4 auparavant, qui parlaient de tout sauf de Vaulx-en-Velin. L'opposition trouve que ce n'est pas encore assez, c'est toujours mieux que ce à quoi nous avions le droit !

 

Le premier, celui de la citoyenneté, avec le lancement sur 2015 de la bourse aux permis de conduire, le label sur l'accessibilité des lieux publics par les personnes en situation de handicap, ou les 150 000€ du Plan de Lutte contre le Racisme, l'Antisémitisme et les Discriminations. Et je veux là revenir sur les propos de rassemblement tenus en début de séance publique ; on ne peut pas tenir ces propos de rassemblement républicain et ensuite mener des attaques personnelles et parler de récupération politicienne : c'est un plan concret, qui s'inscrit aujourd'hui dans une démarche nationale qu'il a précédé. Ce midi j'étais avec des militants associatifs du monde du handicap, ce dont ils me parlaient c'était du plan, comment s'inscrire dedans pour lutter contre l'handiphobie ; ils ne me parlaient pas d'une prétendue affaire, artificiellement entretenue. La récupération politicienne, c'est celle de ceux qui ont de grands mots de rassemblement et qui ensuite font des attaques personnelles, la récupération politicienne elle est là !

 

Il y a aussi le Forum Associatif ; à ce titre, nous maintiendrons un niveau élevé de soutien aux associations, dont les subventions ont -soulignons-le- fortement augmenté sur les 2 années budgétaires précédant l'élection municipale, mais il est nécessaire d'apporter de la lisibilité dans cette politique de subvention, en sortant de l'ère des subventions exceptionnelles -qui doivent exister mais avec tout ce que le qualificatif « exceptionnel » comprend- pour entrer dans l'ère des critères et des calendriers clairs et partagés.

 

L'emploi, ensuite, avec le recrutement amplifié d'emplois d'avenirs, qui doivent être pour les jeunes des emplois – tramplins, le point d'accroche d'une carrière professionnelle, et -pour confirmer notre volontarisme sur une compétence qui n'est pas municipale- un Forum Emploi, un conventionnement avec la Chambre Régionale de l'Économie Sociale et Solidaire ou une plateforme « stages », pour travailler à développer le réseau de celles et ceux qui n'en ont pas.

 

Pour la tranquillité publique, nous continuerons l'augmentation que nous avons initiée du nombre de policiers municipaux et nous lancerons le même travail sur la médiation.

 

Sur l'environnement urbain, nous passerons de la théorie à la pratique : le Plan de Déplacement des Agents qui a été décidé auparavant, nous nous allons l'appliquer. De même nous n'allons pas nous contenter d'un titre d'observatoire au Plan Énergie Climat Territorial du Grand Lyon, tel que cela avait été décidé fin 2013, nous allons commencer à appliquer cette préconisation du Grenelle 2 sur l'environnement. Il nous revient aussi d'appliquer l'urbanisme apaisé que nous avons défendu et qui répond à l'attente des habitantsMP_20141215_4707_stephane_gomez_grand_lyon.jpg de notre commune : nous assumons d'avoir rediscuté un certain nombre de projets précipités, mal ou peu finalisés et jamais concertés. Nous l'assumons et nous allons continuer : les ZAC, pour ce seul exemple, vont être continuées ou, sur le Mas, enfin lancée concrètement, mais pas dans la précipitation des cabinets, plutôt dans le temps partagé des Conseils de Quartier ou du Conseil Citoyen pour les opérations en « Quartiers Politiques de la Ville ». Il paraît que le développement urbain de la commune est un succès : si c'était le succès annoncé, on se demande pour quoi ceux qui l'ont porté ont été battus. Oui la ville a regagné des habitants, mais visiblement les nouveaux habitants comme les anciens ont du estimer que le nombre ou la qualité des équipements publics n'étaient pas suffisants !

 

Enfin, nous avions dit durant la campagne électorale, nous disons et pratiquons depuis notre élections, nous confirmerons en 2015, que l'Éducation est la priorité de notre mandat, avec 22% du budget de fonctionnement et 61% du budget d'investissement. Les écoles Croizat et Grandclément au Sud et au Village vont enfin être restructurées, les travaux de l'équipement intégré René Beauverie au Centre vont être lancés, l'étude de faisabilité pour l'école Odette Cartailhac au Sud va débuter, les rénovations des écoles du Sud et du Mas vont être mises à l'étude. En parallèle bien sûr, les actions pédagogiques continueront à être développées, dans le champs des compétences municipales. La compétence municipale, c'est d'abord le bâti, même si le bâti ne fait pas tout, encore faut-il le faire. Une école de qualité contribue aux bonnes conditions d'éducation des élèves, et s'il y a des difficultés dans nos collèges quand dans d'autres, ce n'est pas la faute du gros travail mené par le Conseil Général, rendre le Conseil Général du Rhône responsable des problèmes dans les collèges, c'est mener un combat d'arrière-garde contre les anciens conseillers généraux de Vaulx-en-Velin, c'est un combat d'arrière-garde et ce ne sont pas des propos responsables quand on est élu de la Ville, qu'on veut la réussite des écoles et des collèges qui accueillent nos enfants, y compris -heureusement- les enfants des élus présents dans cette salle.

 

Je conclus sur ces quelques lignes de l'action que nous allons mener, conforme aux engagements pris devant nos concitoyens durant la campagne électorale. Nous entamons un effort de rétablissement du budget municipal pour offrir un service public amélioré aux habitants de notre commune. Cela peut effrayé, mais comme le disait PÉRICLÈS -oui, moi, quand je pense à la Grèce, le 1er nom qui me vient à l'esprit n'est pas celui d'Alexis TSIPRAS!- « le temps est le plus sage des conseillers ». Contre la réalité des chiffres depuis 6 ans ou la réalité de notre action depuis un an, certains pourront se draper derrière leurs mots d'« austérité » ou « baisse de l'investissement » : le chiffon rouge ne sert qu'à éloigner le regard du bilan réel des finances de la Ville tel que nous en avons hérité. Contre les conseils rapides des conseillers empressés, nous laisserons le temps du mandat, 5 ans encore, dire que ce que nous disons nous le faisons.

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