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Meilleurs voeux!

Publié le par Stéphane GOMEZ

     Après quelques jours de fêtes ou de fièvres, et tant qu'il est encore temps, je vais me permettre, avec une certaines arrogance, de sacrifier à la présentation de mes voeux.

     Je vous rassure, je n'aurai rien de chiraquien, je ne me propose pas de faire des promesses que je n'aurai pas à tenir, de faire voter des lois applicables en 2012, c'est-à-dire applicables par le sucesseur de son sucesseur! Est-on surpris d'une telle attitude chez CHIRAC? Non, pas vraiment: après 12 ans d'incompétence et d'inconséquence élyzéenne, il continue tel qu'en lui-même, seulement occupé à placer encore quelques amis en quelques places, ça peut toujours être utile plus tard (encore faut-il croire en la fidélité d'amitiés qui ne sont construites que sur l'intérêt).

     Mes voeux ne seront que des voeux, des souhaits sincères.

     Que souhaiter alors, qu'espérer?

     Un mot, peut-être, peut le mieux résumer la situation que vivent trop de personnes, en France (et bien sûr au-delà, mais soyons modestes sur son niveau de réflexion, d'action et d'audience), celui de "précarité".

     Précarité, et -malheureusement- sa forme extrême, l'exclusion.

     Alors qu'en décembre 2006, nous parlions tous d'environnement et de développement durable (merci docteur HULOT), les effets d'une bonne communication au service d'une juste cause ont amené en ce début de janvier la question du logement sur le devant. Situation de ceux qui n'en ont pas, bien sûr (peut-être 90 000 en France), de logement, mais aussi de ceux et celles qui vivent dans un logement précaire (3 millions de personnes selon Emmaüs), avec ces situations incroyables de chambres de 20 m2 facturées aux services sociaux divers ou associations… 2 400 € par mois!!! SARKOZY souhaitait mettre en avant dans son programme le droit opposable au logement, mais le résident de l'Élyzée a pris son adorable nabot de vitesse; encore, le sinistre de l'Intérieur a-t-il oublié dans la rédaction de son programme que dans sa bonne ville de Neuilly, dont il fut longuement le 1er édile avant d'humblement se reléguer à la charge de 2nd édile en charge des finances, dans cette bonne ville de Neuilly donc, il y a moins de 5% de logements sociaux, 4 fois moins qu'en oblige la loi.

     Si quelques députés-maires de Droite voulaient bien déjà appliquer les lois existantes avant de se proposer d'en voter une nouvelle… Mais peut-être cela ne peut-il tenir que du voeu.

     Précarité toujours, à l'emploi: alors que les départs à la retraite font baisser le chômage, pour nous expliquer le futur boom des métiers des services, voilà un bon reportage télévisé sur une aide aux personnes âgées, travaillant 40 heures par semaine pour un salaire de 1 200 euros par mois, en-dessous du salaire médian français (à 1 300 euros par mois). On nous explique aussi que Roumains et Bulgares, enfin dans l'Union Européenne, vont pouvoir venir occuper en France seulement les emplois qui ne trouvent pas preneurs, dans l'hôtellerie, la restauration ou le bâtiment, bref, tous les emplois où il faut travailler sans compter, dans des conditions difficiles pour ne pas dire souvent humiliantes pour des salaires de misère.

     Cela surprend-t-il encore que la construction européenne se fasse contre les exploités, aux profits des exploiteurs et n'agisse pour eux que comme facilitatrice: vous ne trouvez plus à exploiter chez vous? Ce n'est pas un problème, ne bougez pas de chez vous, on vous fait directement venir les victimes dont vous avez besoin. Le meilleur est qu'elles se déplacent à leurs propres frais, dans l'espoir de trouver de bonnes conditions de vie.

     Beaucoup à Droite parlent de revaloriser le travail. Pour eux, cela signifie accepter de travailler plus pour parvenir à survivre, pendant que les grandes entreprises engrangent et enrichissent leurs actionnaires. Peut-on souhaiter, que valoriser le travail, c'est de donner à chacun un juste salaire, qui lui permette de vivre dignement et même plus de ce travail. N'est-ce pas ainsi que le travail prend un sens et une valeur?

     La liste est malheureusement encore longue. Précarité administrative, par exemple, lorsque perdurent des situations dans lesquelles les gens ne sont ni régularisables (peut-on ne pas être régularisable?) ni expulsables, où lorsqu'on est victime de la politique démagogique de l'immigration d'un ministre du trouble intérieur, en campagne électorale constante.

     La liste est donc longue, mais que l'on me permette de citer encore une précarité à faire urgemment disparaître: celle de l'intelligence. Laissons le "pauvre Johnny", étoile éteinte de la variété française; laissons le pauvre docteur en gynécologie plus préoccupé de contrôle fiscal que de musique, pour s'intéresser aux tristes propos d'un DIEUDONNÉ qui va à la rencontre d'un LE PEN (extrémistes du monde, donnez vous la main!) avant d'être soutenu par un Raphaël CONSTANT, écrivain martiniquais dont la quête identitaire a débouché sur un communautarisme raciste; il y a aussi Pascal SEVRAN et sa "bite des Noirs" qui l'obsède depuis si longtemps, Alain FINKIELKRAUT (encore lui) et son équipe de foot "black, black, black", soutenu par Georges FRÊCHE (encore lui); ce sont aussi les supportes du P.S.G. et d'ailleurs (encore eux);… La liste est trop longue de ces victimes de la précarité cérébrale, qui n'en finissent pas de cracher leur haine et leur connerie.

     Pour 2007, souhaitons la fin des précarités. Pour 2007, donnons-nous en les moyens.

     Amitiés socialistes, et meilleurs voeux.
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