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Le bilan

Publié le par Stéphane GOMEZ

     L'homme de la rupture. Comment un homme, Nicolas SARKOZY pour ne pas le mener, membre du gouvernement presque sans interruption depuis mai 2002, en charge de ministères clefs comme l'Intérieur et l'Économie, président du parti qui a lui tout seul à la majorité absolue à l'Assemblée Nationale, peut-il parvenir à incarner l'idée de rupture?

     Il y parvient, on sait comment, par une communication agressive, n'hésitant pas à jouer tour à tour la peo-politisation (avec la série des "Nicolas et Cécilia…": "Nicolas et Cécilia au ministère", "Nicolas et Cécilia en vacances au ski", "Nicolais et Cécilia chez l'amir Drucker", "Nicolas et Cécilia se réconcilient", etc…), la victimisation (celui de l'homme qui "parle vrai", celui de l'homme qu'on attatque -sic- sur sa vie privée) et le populisme vulgaire lorsqu'il s'en prend aux juges, aux sans-papiers, aux "racailles" de banlieues, qui remplacent sur son carnet de chasse les jeunes et les prostitué(e)s de son début de règne place Beauvau.

     De plus en plus, les journalistes complètent le tableau: il y parvient, pourquoi?

     Car quand son bilan est bon, pourquoi vouloir être l'homme de la rupture? Poser la question, c'est déjà y répondre, c'est déjà souligner combien son bilan est pitoyable, malgré la course aux boucs-émissaires qui le caractérise si bien.

     Il se vante de la baisse des crimes et des délits commis -comme si la baisse du nombre de vol de voiture n'était pas lié à l'amélioration des moyens de sécurité proposés par les constructeurs- sans trop s'étendre sur la hausse du chiffre des violences conntres les personnes.

    Les dernières semaines n'ont pas manqué d'exemples venus s'ajouter au bilan réèl, et qui renvoient à son premier grand succès de communication et échec politique, la fermeture de Sangatte fin 2002, qui n'a fait qu'aggraver la situation des clandestins sans résoudre le problèmes des migrations clandestines ni sanctionner les passeurs, vendeurs de rêves et exploiteurs de la misère.

     Je ne reviendrai pas -car je l'ai déjà traité sur ce blog- sur le cas des juges de Bobigny, accusés, jetés sur la place publique pour mieux masquer la stupidité d'une politique toute répressive; je n'évoquerai pas -pour les mêmes motifs- la vraie circulaire de fausse tolérance envers les enfants scolarisés des familles sans-papiers, de celui qui ne peut être grand que sur les photos avec BUSH.

     Arrêtons-nous uniquement sur le cas de Cachan. Lorsqu'en août le caniche à BUSH, en bon disciple de la lepénisation des esprits, vide le dangereux squat qu'il avait pourtant jusqu'ici toléré, aucune solution durable de relogement n'est trouvée pour des personnes qui sont majoritairement en France de manière légale. Et quand la situation s'enlise, il doit non seulement faire appel à des associations qu'il avait ouvertement critiqué à d'autres moments, mais il attaque en plus en pleine Assemblée Nationale le maire socialiste de la ville, l'accusant d'avoir créé cette crise humanitaire quand il n'a fait que suppléer avec ses modestes moyens à l'incurie du ministre à Tout.

     Enfonçons le clou avec le "policethon", la surmédiatisation d'opérations policières, lorsqu'on envoie 100 policiers arrêtés 5 personnes (et finalement une seule) pour un délit condamnable mais au demeurant mineur, alors que par ailleurs des moyens durables sont nécessaires.

     Un policier pour trois journalistes, voilà qui résume le sarkozysme: le poids des mots, le choc des photos et le vide, toujours le vide.

     SARKOZY veut incarner la rupture d'avec son pitoyable bilan, espérons plutôt qu'en 2007 nous romprions avec lui, et contrairement à Cécilia,que nous le fassions définitivement.
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