La précarité semble le nouveau mot d'ordre de l'Education Nationale, son seul projet
Travaillant à ma propre gloire, le texte que j'ai écrit pour le dernier CDEN (prévu le mercredi 23 septembre, reporté faute de quorum le lundi 28 septembre dernier) au nom de SNES et de l'ensemble de la FSU, signé par la FCPE.
COMITE DEPARTEMENTAL DE L'EDUCATION NATIONALE – RHÔNE
Mercredi 23 septembre 2009
Déclaration Préalable
Fédération Syndicale Unitaire 69
et Fédération des Comités de Parents d'Elèves 69
Le ministre change, la politique de destruction de l'Education Nationale reste. Luc CHATEL, à peine nommé rue de Grenelle, aura repris à son compte toutes les mesures contestables de la politique gestionnaire menée par Xavier DARCOS depuis 2 ans, confirmant les 16 000 suppressions de poste ou la masterisation sans pré-recrutement.
Dans le premier degré, si les fortes mobilisations de l’an dernier ont permis de faire échec aux mesures les plus dangereuses pour l’école (hypocritement camouflées sous le joli nom de « réformes »), cette rentrée voit s’aggraver encore les conditions de scolarisation des élèves et d’exercice de la profession d'enseignant.
Dans le 2nd degré, la réforme du lycée a été retardée et devra enfin être pensée de manière globale et plus seulement saucissonnée par niveau, mais le socle commun reste toujours dans l'horizon pour le collège alors qu'aucun des livrets de compétence expérimentaux n'a été concluant et que le flou le plus total persiste sur la transformation du D.N.B.; le développement de l'histoire des arts se fait dans une impréparation inquiétante.
Les suppressions massives de postes sont désormais vécues concrètement et quotidiennement par les enseignants, les parents, les élèves… Et ce ne sont pas les 14 postes supplémentaires dans le 1er degré dans le Rhône qui arrangeront la situation, dans un contexte de hausse démographique et de seuils d'élèves déjà très élevés ! Dès lors la récupération de postes va bon train, même après la rentrée : 23 fermetures, souvent non anticipées ont entraîné un grand désarroi dans les écoles concernées et de grandes interrogations dans les autres. D’autant que les atermoiements autour du refus initial des temps partiels ont semé davantage de confusions dans l’organisation des écoles. Et que dire des 32 postes RASED « rendus » l’an dernier dont la disparition se fait déjà sentir dans toutes les écoles où les enseignants spécialisés n’interviendront plus ?...
Dans les collèges du Rhône, c'est statistiquement pratiquement un poste d'enseignant qui était supprimé pour un élève en moins: le hiatus est béant. Dès le jour de la rentrée, 2/3 des professeurs remplaçants étaient déjà nommés en poste à l'année, laissant planer de fortes inquiétudes sur les capacités de remplacement durant l'année, notamment en S.V.T., Technologie ou Mathématiques. Plusieurs postes restent à ce jours non-affectés, et les professeurs sont soumis à des pressions grandissantes pour accepter des heures supplémentaires; les acrobaties gestionnaires se multiplient, avec des compléments de service sur 3 voire 4 établissements, des professeurs accédant à la hors classe et qui se retrouvent à la veille de leur retraite à devoir enseigner comme remplaçants en établissements d'éducation prioritaire, etc... L'offre scolaire s'en trouve rognée: les enseignements de découverte faisant la richesse des établissements sont supprimés si les enseignants n'acceptent pas de les faire en heures supplémentaires, les moyens ne sont pas maintenus dans les collèges souffrant de l'allègement de la carte scolaire, alors même qu'aucune évaluation sérieuse n'a toujours été faite du dispositif,...
Quant à la scolarisation des élèves handicapés, dans le 1er comme dans le 2nd degré, la présence de personnels précaires, non formés, est loin de correspondre aux besoins des élèves et des écoles, voire aux notifications souvent insuffisamment honorées ! Le besoin de formation des enseignants à la prise en charge des élèves handicapés est une nécessité toujours éludée.
La précarité, pour la prise en charge des élèves avec handicaps, pour assurer les heures d'enseignement en remplacement de professeurs titulaires ou pour organiser les vies scolaires, la précarité semble le nouveau mot d'ordre de l'Education Nationale, son seul projet.
Loin des discours lénifiants et oublieux des interpellations et propositions de l’an dernier, la F.S.U. et la F.C.P.E. déplore une nouvelle fois une rentrée avec des moyens sans cesse restreints et surtout l’abandon de nos élèves les plus en difficulté. La politique éducative nationale, dans notre département comme ailleurs en France, doit être réorientée sans délai pour que l’Ecole permette enfin la réussite de TOUS nos élèves, de TOUS nos enfants.