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Une violence inacceptable

Publié le par Stéphane GOMEZ

Monsieur FILLON, secrétaire du Président - Premier Ministre, a tenu des propos d'une rare rigueur suite au "saccage" (saccage de plus en plus limité au fur et à mesure que l'on découvre l'ampleur réelle des dégâts dans la presse) de la sous-préfecture de Compiègne: des actes de violence inacceptables qui appellent une réponse judiciaire forte.

Qui pourrait prétendre que la destruction de matériel d'une administration publique dans un Etat démocratique est une action juste et syndicale? Ce n'est en tout cas pas ainsi que le responsable syndicat qu'il m'arrive d'être à mes heures perdues perçoit la chose.

Pour autant, lorsque je lis maintenant dans la presse qu'en guise de démolition on en serait maintenant à des vitres brisées et des dossiers renversés, je me dis déjà que tout acte doit être ramené à sa juste proportion.

Ensuite, je m'interroge sur tant de sévérité. Face à des salariés désespérés, opposés à un mur d'indifférence de leur -encore- employeur mais aussi de la part du Gouvernement, la réponse doit-elle être judiciaire? Les faits ne sont pas justifiables? Sont-ils explicables? En pleine crise sociale, à un moment où les salariés paient les jeux d'apprentis sorciers d'une classe patronale peu concernée par l'intérêt social, à un moment où la crise sert d'excuse à des chefs d'entreprises bénéficiaires pour licencier et augmenter leurs bénéficies, ne peut-on pas comprendre la colère, l'exaspération, le désespoir d'ouvriers peu considérés habituellement, aujourd'hui humiliés publiquement?

Surtout, ne peut-on pas s'interroger sur l'autorité à géométrie variable de SARKO' and Co? Depuis des mois, SARKOZY est l'apôtre théorique du capitalisme moral, n'hésitant pas à dénoncer depuis sa tribune les patrons voyous et autres exploiteurs de la crise. Mais au-delà de la rhétorique, quoi de concret? Quelle mesure prise contre les primes de départ exorbitantes de gestionnaires à la dérive, quelle mesure de régulation du capitalisme, quelle mesure d'accompagnement sociale des victimes d'une crise qu'ils n'ont pas provoqué? SARKOZY aboit sa colère et ne fait rien. Les discours lassent.

Les discours lassent et la patience casse. Quel salarié porte la responsabilité de la crise? Combien de salariés paient les conséquences de la crise.

La destruction d'un bien public était-elle normale? Probablement que non. Mais quand le pouvoir en place ne fait rien contre les fauteurs de crise et pour leurs victimes, l'arrogance et l'appel à la sévérité d'un FILLON se justifient-ils? Sûrement que non.
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