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La solidarité est-elle un délit?

Publié le par Stéphane GOMEZ

L'affluence était belle ce mercredi 8 avril, à 12h30, sur le parvis du Palais de Justice de Lyon: 800 à 1 000 personnes (750 à 1 000 pour Libé Lyon) malgré l'heure de mi-journée, pour répondre à l'appel national d'Emmaüs soutenu par la Ligue des Droits de l'Homme, la Cimade, le Fasti ou R.E.S.F., contre le délit de solidarité.

L'affluence était-elle que la piteuse intervention d'une vingtaine de "Jeunes Identitaires", courageusement cachés derrière leur banderole pour lancer leurs slogans et leurs doigts d'honneur (et très bien tenus à distance par les C.R.S.), est passée inaperçue après le 1er temps de surprise.

Pourquoi une telle mobilisation? Contre le délit de solidarité!

Car oui, dans ce beau pays qu'est la France, la solidarité est un délit! Aider des personnes en situation irrégulière, sans se faire le moindre centime de bénéfice, peut envoyer devant un tribunal! Sous prétexte de lutter contre les passeurs et ceux qui s'enrichissent de la misère, un honteux amalgame est créé entre des criminels qui s'enrichissent et des citoyens qui ont une démarche -que l'on approuve ou pas- citoyenne et bénévole.

BESSON, nouveau ministre de la Honte Nationale, explique le matin, que les manifestants se rassembleront contre un mythe puisque cette loi n'existe pas vraiment puisqu'elle n'est pas vraiment appliquée!

Il ment! 2 militants ont été condamnés sur la base de cette loi, et dans l'agglomération lyonnaise un prêtre et une conseillère municipale socialiste sont aujourd'hui en difficultés avec la justice pour leur aide à des sans papiers (ceux de la pire espèce: arrivés légalement en France, un beau jour notre cher pays des droits de l'Homme leur a dit qu'il n'avait plus besoin d'eux et les priait de repartir!); peut être ne finiront-ils pas condamnés mais toujours est-il qu'ils ont eux le "droit" de subir moultes pressions et menaces durant de longues heures de garde à vue.

Ensuite, si une loi n'existe pas vraiment car on ne veut pas l'appliquer (est-ce aux ministres de choisir s'il faut appliquer ou pas une loi, ou à la police et à la justice de faire appliquer une loi votée et publiée?) et bien autant en tirer toutes les conséquences en l'abrogeant! Ainsi ce délit deviendra réellement un mythe, comme se faisait fort de l'avance rl'ex-citoyen de Gauche.

Au-delà de ce délit de solidarité, les manifestants étaient là aussi pour réclamer une autre politique migratoire, qui ne voit pas les étrangers comme une main d'oeuvre utilitariste qu'on fait venir et qu'on chasse selon les besoins, une politique migratoire et d'aide au développement qui prenne conscience de l'effroyable écart de richesses (moins de 20% de la population mondiale dispose de plus de 80% des richesses!), une politique migratoire qui ne fasse pas porter aux bénévoles et aux migrants eux même (qu'on se souvienne de l'appel à délation de BESSON le 5 février dernier!) le poids de la lutte contre les passeurs.

La solidarité n'est pas un délit, le droit à une vie meilleur non plus!
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