Je travaille, tu travailles, il travaille, nous travaillons, ils chôment
Essouflement médiatique, l'hyperprésident n'aura rien trouvé à inventer cette fois-ci. Les "fuites" nous promettaient encore de la nouveauté, on aura vu au final quelques effets de manchette sans conséquence, pour revenir à des voeux forts traditionnels. Ce n'est d'ailleurs pas en soit catastrophique, simplement désolant d'avoir du subir encore des assauts médiatiques de journalistes avides d'effets pour finir avec ce "rien".
Le plus désolant aura été la constance idéologique, que les suppliques du encore Premier Ministre, vendredi, pour un financement par les entreprises publiques (les quelques unes qui le sont encore) du "plan de relance", (au profit de commandes à des entreprises privées et non pas de la création d'emplois publics stables) illustrent bien, après la hausse des prélevements sur l'épargne populaire, pendant que les hauts salaires et les placements boursiers restent protégés.
Cette crise financière et maintenant économique, cette crise systémique, fut une aubaine pour SARKOZY. Nicolas le Petit put y attribuer tout son échec économique et social. Cela faisait pourtant plusieurs mois que le chômage repartait à la hausse, que la consommation baissait, que la balance commerciale se détériorait,… Qu'importe, la crise était maintenant le cause de tout.
Et on a vu ainsi les milliards d'euros tombés par milliards d'euros pour sauver les banques. Dire qu'il y a quelques temps, après le paquet fiscal de 15 milliards, les caisses étaient vides.
Et les responsables de tout ça?! On les cherche. Le président de la "responsabilité", qui n'a jamais été de Gauche chère Carla mais qui "croi[t] en la justice", qui nous explique encore qu'une rakaille qui brûle une voiture devra la rembourser, qui veut mettre les malades mentaux en prison, ce président "responsable" distribue allègrement les milliards publics sans contrepartie, sans que les banquiers qui ont brûlé les investissements, sans que les malades mentaux de la finance n'aient la moindre explication à donner, sans qu'aucun n'ait à rendre le moindre compte, à leurs clients, à leurs salariés, aux citoyens qui vont devoir financer les trous dans leurs comptabilités.
Et ces voeux présidentiels alors? Il n'était question que de sacrifices: les temps vont être durs, plus question d'aller chercher la croissance avec les temps s'il le faut. Sacrifices et travail: il va falloir travailler dur, travailler plus! Quel message admirable, qui a du remplir d'espoir les chômeurs anciens et nouveaux, les intérimaires sans mission, les temps partiels imposés.
Le président du pragmatisme, finalement, ne change pas d'un iota: l'État n'intervient pas si ce n'est pour demander aux autres de financer sa gabegie ou pour aider ses amis. Le volontarisme du président aura ses limites: il n'est pas chiche pour sauver le système sans pointer les responsabilités, mais il n'a aucune proposition sociale, il n'y a aucun soutien pour les salariés, ces Français qui se lèvent tôt, ceux pour qui il voulait se battre chaque jour. Les élections passent, la Droite reste là même, et SARKOZY sa caricaturale incarnation.
Point de remise en cause: pour SARKOZY, l'économie n'est toujours pas politique. Point d'illusion: avec SARKOZY, la crise sera dure pour la France qui se lève tôt.