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Nous devons assumer le risque à la place de leurs auteurs!

Publié le par Stéphane GOMEZ

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers, chers collègues,

 

Nous sommes dans la traditionnelle délibération modificatrice du budget, qui vient en fin d'année adapter quelques lignes budgétaires aux réalités d'exécution ou de réalisation, en dépenses comme en recettes.

 

Je vous épargnerai donc un débat d'orientation budgétaire anticipé pas plus qu'un échange avant l'heure sur le compte administratif, chaque chose en son temps.

 

Comme nous sommes dans une DM qui s'inscrit pleinement dans un budget primitif que nous avons approuvé et qu'aujourd'hui encore nous venons décliner -sur le logement, l'hébergement, les mobilités, la transformation urbaine ou les luttes contre les discriminations-, il va s'en dire que les élus Socialistes, la Gauche Sociale et Écologique et Apparentés l'approuveront.

 

Cette DM nous dit surtout, et sans surprise, notre capacité à faire, d'abord, mais elle n'est plus à démontrer, à part pour celles et ceux qui ne traversent jamais notre métropole (à 765M€, les crédits de paiement sont en hausse de 10M€ par rapport au BP). Cette capacité à faire se démontre aussi par notre possibilité à dégager 17M€ pour appliquer l'agenda social que nous avons voulu et qui contribue à l'attractivité de notre Métropole qui attire les compétences, avec un taux de vacance en baisse. En tenant compte des dépenses supplémentaires, l'autofinancement est à 267M€ en hausse de 3M€ sur ce que nous avions anticipé.

 

Cette délibération dit ensuite et aussi le contexte économique dans lequel nous nous inscrivons. Contexte métropolitain, bien sûr. Contexte national, surtout.

 

Rappelons par exemple que la hausse de 5M€ de l'enveloppe financière dédiée au RSA est une conséquence de l'inflation.

 

Je ne vous proposerai pas un discours de politique générale ; mon téléphone n'a pas sonné. Je ne ferai donc pas d'annonces de souhaits de projets ou propositions de lois, d'autres ici peuvent le faire. Je réagirai seulement sur quelques éléments, les conséquences de décisions plus ou moins récentes, que nous devons assumer en place de leurs auteurs.

 

Le renouveau, ça devait être Bruno. Bruno LEMAIRE ne restera pas seulement dans l'éphéméride politique pour les coûts de ses leçons suisses, mais aussi comme le ministre de l'Économie et des Finances qui a mis la France au ralenti -pour ne pas dire « à l'arrêt »- et la laisse dans une situation budgétaire très grave, pour paraphraser l'euphémisme de son ami le Premier Ministre BARNIER.

 

Les cadeaux fiscaux aux plus aisés ont mis la France sous procédure d'alerte de l'Union Européenne et une notation sur les marchés financiers internationaux à un bas niveau historique pour notre pays.

 

Conséquence de quoi : ce sont nos Collectivités qui paient ! Bruno LEMAIRE voulait nous faire supporter la dette nationale qu'il a créé, c'était sa grande annonce avant son exil helvétique. La réalité est que nous payons déjà : les subventions baissent, les dotations ou compensations d'abattements ne sont pas indexés sur l'inflation ou ne tiennent pas compte des évolutions des bases réglementaires quand elles ne sont pas à l'avantage du Gouvernement, l'État se retire comme pour l'ATFPB.

 

La baisse des ressources fiscales, avec un nouveau calcul défavorable du transfert de la TVA ou un niveau de DMTO plus bas que projeté, sont aussi le résultat de ces choix qui font porter sur d'autres les risques pris par leurs auteurs.

 

N'en déplaise aux augures de l'austérité, nous n'avons pas un sujet de dépenses publiques (ni ici à la Métropole, ni au niveau National, si je m'autorise cette disgression) ; nous n'avons pas un sujet de dépenses publiques, elles n'augmentent par exemple en fonctionnement que de 8M€ ce qui est tout à fait raisonné et raisonnable ; il y a un problème de recettes, qui découle de choix exogènes.

 

Si je reviens sur les DMTO : la production de logements et notamment de logements sociaux est en difficultés depuis longtemps, et en crise forte depuis 3 ans. Crise aux raisons multiples : flambée des prix de production et des taux d'intérêt ; pratiques de Maires, qui bien que leur commune soit carencée, bloquent les constructions pour ne pas avoir de logements sociaux ; choix politiques nationaux depuis 7 ans qui ont commencé par une baisse brutale des APL avant un essorage financier des OPH, les privant d'auto-financement pour les contraindre à vendre leur patrimoine.

 

L'ancien ministre du Logement, face à la crise du logement, avait confondu offre et demande, s'attaquant aux demandeurs plutôt que d'améliorer l'offre. Espérons avec un certain optimisme que sa successeure, qui connaît bien le sujet, aura à cœur de provoquer un choc de l'offre pour répondre aux besoins en logements, en tous types de logements. Cela répondra à un attente légitime des Françaises et des Français, cela viendra relancer une filière clef de l'économie et de l'emploi dans notre pays, cela viendra renforcer les ressources de nos collectivités, en tout cas celles qui jouent le jeu.

 

Voici, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers, chers collègues, quelques mots d'analyse sur cette DM, qui nous redit que dans un contexte économique et financier national difficile, nous continuons et parvenons à maîtriser l'exercice pour continuer à tenir les engagements pris devant les Grandes Lyonnaises et Grands Lyonnais, à honorer la confiance qu'ils nous ont fait, à porter à notre niveau la transition sociale et écologique.

 

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