Anne HIDALGO: Rouvrons les grandes avenues où passera l'homme libre pour construire une société meilleure
Chers amis,
Permettez-moi, d'abord, de redire le plaisir, comme vous, j'en suis sûr, de pouvoir nous retrouver pour ce temps d'échange.
Le plaisir de nous retrouver dans ce moment de fraternité, pour redire les liens qui nous unissent, les liens humains, et le projet qui nous uni, que nous partageons.
Le plaisir, tout simplement, de nous retrouver, après 2 années moralement et nerveusement épuisantes, qui ont mis notre lien social, notre cohésion, notre envie de faire société commune, à rude épreuve.
Et à ce moment de joie de nos retrouvailles, il faut avoir une pensée émue pour toutes celles et tous ceux qui ne pourront plus partager avec nous ces moments de partage, car la pandémie est advenue, les a frappés, et nous en connaissons tous.
Il faut aussi penser à toutes celles et tous ceux qui nous ont permis de faire face à cette crise inédite. Les personnels de soin, bien sûr, tous les personnels de soin, sans distinction ni hiérarchie ; mais aussi et -notamment dès le premier confinement il y a presque 2 ans jour pour jour, et durant toute la suite de la crise sanitaire- les hôtes de caisses, les agents d'entretien, les agents de sécurité, tous les métiers du care, d'aide à la personne ou de service, des métiers souvent peu valorisés et mal payés, et dont nous avons retrouvé l'importance durant cette pandémie.
Et l'élection présidentielle qui s'approche, les élections législatives qui suivront, doivent être le moment de réaffirmation, de réaffirmer l'importance de ces métiers d'aide à la personne, du soin ou de service, de réaffirmer l'importance d'un service public fort et puissant, dans l'hôpital, dans l'éducation et la petite enfance mais aussi la sécurité ou l'action sociale, de réaffirmer le lien social qui nous unis, de réaffirmer ce lien qui nous unis !
Ce temps démocratique, cette lutte pacifique pour le pouvoir, doit être l'occasion de répondre à cette urgence sociétale : nous devons réaffirmer notre envie, notre besoin de faire société commune. Nous devons le ré-affirmer, l'affirmer dans notre projet politique, dans un projet pour la France.
Ré-affirmons cette triple ambition, et commençons d'abord par celle des métiers. Comme le propose Anne HIDALGO, commençons par revaloriser le travail, revalorisons les travailleurs ! Augmentons le SMIC, dégelons le point d'indice puisque le Président MACRON semble lui-même penser que c'est utile, nécessaire et que c'est possible ! Dommage alors qu'il pense qu'il doive aussi attendre après l'élection présidentielle.
Il faut augmenter les salaires, tout de suite, et encadrer les écarts de revenus, car ce n'est pas normal que dans une même entreprise ceux qui sont protégés par des très hauts salaires ou des parachutes en or et des conditions de travail favorables soient aussi ceux qui demandent aux plus bas salaires de faire les efforts et les sacrifices. Encadrer les écarts de salaires, ça n'enlève rien au plus riche ; encadrer les écarts de salaire, c'est une question de dignité et de responsabilité !
Il faut aussi maintenir l'âge légal de départ à la retraite, il faut enfin tenir compte de la pénibilité, de toutes les pénibilités, dans le calcul de la pension de retraite.
Il faut soutenir les salaires, il faut aussi soutenir l'emploi, par un fonds pour la réindustrialisation et l'emploi local, un fonds pratique et concret pour l'emploi local, pour ne pas investir dans des macro-entreprises qui créent de l'emploi, mais ailleurs. Un emploi également socialement et écologiquement responsable, par des critères d'éligibilités aux aides publiques, pour que la transition écologique ne soit plus punitive, mais positive, en portant la création d'emplois écologiques et socialement responsables, parce qu'on n'en peut plus que l'on oppose la fin du monde à la fin du mois. Notre écologie doit être l'écologie des solutions, des créations d'emplois !
Ré-affirmons ensuite l'importance du service public, de notre modèle républicain.
Notre V° République est celle de la verticalité, de l'omni-présidence monarchique, dans laquelle le Président est responsable de tout mais coupable de rien. Il faut donc remettre nos collectivités et les parlementaires au cœur du système démocratique.
Il faut réaffirmer le principe de déconcentration et de subsidiarité, pour un service public de proximité et en liaison et co-construction avec les collectivités locales ; le rôle de l'État n'est pas de décider pour tous et de distribuer les prébendes et les privilèges, son rôle est d'assurer l'égalité républicaine sur les territoires, pour ne pas qu'il y ait un service public à 2 vitesses selon le territoire, des investissements à 2 vitesse. C'est de s'assurer de l'égalité républicaine dans le temps, en sortant des systèmes d'appels à projet, chronophages, porteurs d'effets d'aubaine et d'un fonctionnement pervers qui aboutit par créer des structures financièrement fragiles qui finissent par s'en remettre aux financements des communes. C'est un effet pervers, la péréquation inversée !
L'État doit s'assurer que la République soit partout présente, sur tous les territoires, des campagnes les plus éloignées des centralités aux quartiers les plus populaires. Il faut donc une grande stratégie de re-territorialisation des services publics.
L'État doit garantir plus et mieux de service public, tout d'abord en sortant de l'hôpital entreprise dont le critère 1er est la maîtrise comptable des dépenses. Qui, après ces 2 ans, peut encore contester la nécessité de mieux financer la santé ? Qui peut encore dire qu'il ne faut pas former plus de professionnels de santé ? Qui peut dire qu'il faut encore délaisser les maladies chroniques ou la santé mentale ? Qui, après le dernier scandale des EHPAD privés peut dire qu'il ne faut pas créer un vrai service public pour prendre en charge le vieillissement puis la perte d'autonomie ? Qui peut dire que les personnes en situation de handicap sont pleinement intégrées, que les handicaps sont pleinement pris en compte, alors que -par exemple- les AESH en milieu scolaire sont en situation de précarité, alors que le principe d'accessibilité universelle n'est pas la norme.
Il faut apporter des réponses à ces questions, des réponses positives, concrètes, celle d'un service public régénéré comme le propose Anne HIDALGO.
Des réponses du quotidien : emploi, salaire, service public qui protège, service public qui émancipe avec les propositions sur l'éducation avec des pédagogies inclusives, avec un plan mixité scolaire, avec des accompagnements individualisés et personnalisés.
Des réponses du quotidien, pour apporter des solutions aux problèmes et aux souffrances du quotidiens, pour rouvrir ensemble les voies du possible, pour réunir la France, pour nous réunir !
Nous réunir, nous redonner envie de vivre ensemble. Un mot, aussi, alors, sur l'importance de réaffirmer le lien social qui nous unis.
Cette campagne, souvenons-nous en, a commencé sous les auspices écoeurants d'une proposition de contraindre à changer de prénom. Il y aurait des prénoms français et des prénoms qui ne le seraient pas. Il y aurait donc sûrement aussi des noms français et des noms qui ne le seraient pas, et surtout -car c'est là le sous-entendu bien sûr- des cultures, des croyances et des fois françaises et d'autres non, des attitudes et pratiques françaises ou pas.
La proposition n'était pas accidentelle, une erreur de langage, un dérapage inconscient. C'était une proposition consciente et préparée : poser une affirmation forte pour que le débat se fasse autour de soit ! Et ça a marché : un polémiste nombriliste de 2nde zone, idole des franges les plus rétrogrades de la société, se retrouvait en quelques jours au cœur des attentions et des intentions de vote.
Et cette proposition ce n'était pas la main tendue, le rassemblement, une proposition d'ouverture à l'autre, d'engagement commun. Cette proposition, c'était l'opposition à l'autre, c'était la petite haine quotidienne promue en valeur supérieure. Et nous devons le constater, tristement, amèrement : cela a fonctionné.
Aujourd'hui, en France, les discours de haine peuvent s'afficher ouvertement. Un homme plusieurs fois condamnés pour ses propos discriminants et haineux peut apparaître comme la solution politique à celles et ceux qui croient que la réponse à leurs souffrances est de rejeter l'autre, de s'en servir de bouc émissaire.
L'Histoire démontre que ces expériences n'apportent jamais rien de bon et ne sont jamais la solution espérée. L'Histoire démontre aussi qu'on n'essaie pas sans risque ces fausses solutions. Quand la boîte de Pandore est ouverte, les maux qu'elle contient se déversent à tous vents, partout, sans relâche, semant partout la haine, la division, la violence.
N'ouvrons pas cette boîte de Pandore, refusons de céder à nos bas instincts. Refusons de céder, refusons par le haut : nous devons réaffirmer notre envie de vivre ensemble, notre projet d'ouverture, dans le respect et l'égalité.
Je suis comme Martin LUTHER KING qui pensait que « L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l'amour le peut ».
Avec cette élection, nous devons apporter les réponses aux souffrances du quotidien, celles qui ont fini par nous séparer puis par nous opposer.
Avec cette élection, nous devons aussi réaffirmer notre projet de société, notre envie de vivre ensemble, de faire Nation commune ! C'est en renforçant l'autre que l'on se renforce. C'est en renforçant les droits des autres que l'on renforce ses droits.
L'égalité des droits n'est pas une quantité finie qu'on se divise mais bien une valeur qui s'amplifie quand on la partage, donner des droits à l'autre ne nous amoindrit pas mais nous renforce en renforçant le socle de nos propres droits et libertés.
Donc oui, avec cette élection présidentielle, je soutiens la volonté d'Anne HIDALGO d'établir un ministère des Droits des Femmes comme cela existe par exemple en Espagne, de créer un observatoire de lutte contre les inégalités, de garantir l'indépendance du Parquet et recruter plus de juges ou de greffiers au côté du renforcement de la police, d'une police de la tranquillité publique, du quotidien.
Oui, aussi, avec cette élection présidentielle portons enfin le droit de vote et d'éligibilité des étrangers extra-communautaires !
Alors oui, allons-y, portons ce projet ambitieux, celui qui apporte des réponses aux maux du quotidien, celui qui veut porter une ambition républicaine, celui qui veut nous refaire faire Nation commune, celui qui veut nous redonner envie -envie!- de faire Nation commune.
Alors oui, allons-y, car ici plus qu'ailleurs nous savons l'importance urgente de porter réponses à ces souffrances du quotidien, parce qu'ici plus qu'ailleurs nous sommes le laboratoire de la Nation qui vient ; parce qu'ici plus qu'ailleurs nous ne voulons pas que l'Extrême-Droite soit au 2ème tour de l'élection présidentielle, parce qu'ici plus qu'ailleurs nous ne nous résolvons pas à savoir si au 2nd tour de l'élection législative nous aurons le choix entre le candidat inconnu du RN et l'inconnu candidat de Reconquête.
Alors oui, allons-y, car il est temps, il est temps ici et maintenant ! Tractons, boitons, convainquons nos amis, nos voisins. Disons-leur, disons notre envie, notre envie d'un projet qui rassemble, d'un projet qui nous ressemble. Disons-le, tractons, boitons, convainquons !
Comment en ces temps ne pas penser à la phrase d'Antonio GRAMSCI : « le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » !
Nous sommes au temps des crises, au temps des monstres, et c'est en ce temps-là, dans ce clair-obscur, que plus que jamais les valeurs humanistes et progressistes sont nécessaires ; plus que jamais en ce temps-là, dans ce clair-obscur, nous devons porter et réaffirmer notre projet politique, nos propositions, nos valeurs, car plus que jamais en ce temps là, dans ce clair-obscur, la France, les Françaises et les Français, les habitants des villes populaires comme les nôtres, nous avons besoin du Parti Socialiste !
Nous ne sommes pas de celles et ceux qu'on appelle quand tout va bien. Le Socialisme, les Socialistes sont le recours des temps de crise car nous sommes la réponse aux souffrances et aux doutes.
Alors, nous, ne doutons pas !
Quand il y a une volonté il y a un chemin ! Aujourd'hui le chemin paraît être étroit, trop étroit. Nous payons aujourd'hui la paresse de certains qui ont éteint les unes après les autres toutes les lumières.
C'est à ce moment-là qu'il nous revient, à nous, conduit par la flamme qu'on ne peut éteindre, qu'on ne laissera pas éteindre, par cette flamme de l'espoir, il nous revient d'emprunter cette voie, d'ouvrir le chemin pour toutes et tous. « Même si les Socialistes éteignent un moment toutes les étoiles du ciel, je veux marcher avec eux dans le chemin sombre qui mène à la justice, qui suffira à rallumer tous les soleils dans toutes les hauteurs de l'espace ».
Alors il est temps, ce soir, ici et maintenant, de reprendre le flambeau de l'espoir, il est temps de reprendre le chemin de la justice, il est temps de rallumer tous les soleils dans toutes les hauteurs de l'espace !
Comme vous, chers amis, comme Salvador ALLENDE, j'ai confiance, « j'ai confiance. D'autres hommes espèrent plutôt le moment gris et amer où la trahison s'imposerait. Allez de l'avant sachant que bientôt s'ouvriront de grandes avenues où passera l'homme libre pour construire une société meilleure ».
Allons de l'avant, empruntons le chemin, ouvrons les grandes avenues, celle du pouvoir d'achat, celle de la justice, celle de l'émancipations, celles qui nous font faire Nation commune, celle de la République ! Il est temps, ce soir, ici et maintenant !