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Métropole de Lyon, Débat d'Orientation Budgétaire: Ne soyons pas des platoniciens de 2ème génération/

Publié le par Stéphane GOMEZ

Monsieur le Président,

Chers collègues,

 

Exercice traditionnel, le Débat d'Orientation Budgétaire est cette année encore dans un contexte particulier, celui de la crise sanitaire qui dure et se prolonge, qui à la fois a des conséquences sur les recettes et dépenses passées, et en même temps porte encore de nombreuses incertitudes pour les mois, l'année qui viennent -et probablement plus longtemps encore…

 

Nous avons maintenant des chiffres consolidés sur l'impact économique, financier et social de la pandémie pour 2020, nous commençons à avoir ceux pour 2021, et -sans surprise- l'effet ciseaux sur les recettes et dépenses de fonctionnement est maintenant clairement et négativement mesuré.

 

L'épargne brute des collectivités françaises a baissé en 2020 de 10% ; l'épargne nette a chuté elle de 18%. Les chiffres sont effarants, effarants pour nos collectivités, effarants car ces dernières années ce sont nos territoires qui ont porté l'investissement public et la croissance.

 

Cette donnée globale masque des réalités diverses. L'épargne brute des communes de moins de 10 000 habitants a augmenté, car les petites villes n'ont pas eu à porter le poids des réponses sanitaires comme l'ont fait les collectivités plus grandes. Inversement, les collectivités de plus de 100 000 habitants comme la nôtre ont en moyenne eu une baisse de leur épargne brute de 15%.

 

Par conséquence et logiquement, la capacité de désendettement se dégrade ; sur les collectivités de notre strate, elle recule en moyenne de 1,5 an.

 

Ces données globales cachent naturellement des situations diverses selon la situation d'origine de la collectivité en 2019 et des choix politiques faits par les exécutifs depuis 2020. L'impact en dépenses n'est pas le même pour la Région Auvergne – Rhône – Alpes qui ne soutient pas les Villes qui ont des centres de dépistage puis de vaccination, comme le fait la Métropole, qui de plus a accompagné -par le fait de ses compétences sociales- les populations précaires ; les dépenses sociales, rappelons-le, représentent pour la Métropole de Lyon plus du tiers de ses dépenses de fonctionnement.

 

Dans ce contexte, notre Métropole, par le dynamisme de son territoire et l'héritage d'une gestion rigoureuse, a mieux résisté que d'autres territoires. En 2020, les recettes de fonctionnement du budget principal n'ont perdu que 2,5% malgré les confinements et toutes les contraintes de cette année hors norme ; l'ensemble des recettes, tous budgets, est même en légère hausse. L'épargne brute ne baisse que de 12%, moins donc que les collectivités de même taille.

 

L'effet ciseaux sur le budget fonctionnement et la baisse de l'épargne ont bien sûr un impact sur les dépenses d'investissement et sur la dette. Je l'avais déjà dit l'année dernière, je le redis : notre majorité a bénéficié à son arrivée d'un taux de désendettement très faible (un niveau de dette de communauté de communes en fait, pour notre jeune collectivité, qui n'avait encore eu à déployer toutes ses politiques et notamment les plus coûteuses), un taux de désendettement très faible ce qui lui a permis de faire face aux effets financiers de la pandémie et donc le recul de l'autofinancement ; notre majorité a aussi fait le choix volontaire et assumé, et parce que le niveau de dette était très faible, d'avoir recours à l'emprunt pour porter sa politique, ses engagements devant les Grandes Lyonnaises et les Grands Lyonnais. La dette ou son absence ne sont pas une finalité ; c'est un outil, un levier, et tant qu'elle est contrôlée, ce n'est pas un péril. Avec une perspective de capacité de désendettement entre 8 et 10 ans, nous demeurons largement à un niveau de dette contrôlable et contrôlée, pour l'utiliser comme levier de déploiement d'une action publique. Puisque depuis tout à l'heure, on parle des cyniques, de Diogène, des stoïciens et de Sénèque, je dirait que sur le phantasme de la dette, certains sont des Platoniciens de 2ème génération, ils refusent de sortir de leur grotte pour aller chercher la connaissance.

 

Ces différentes politiques pour 2022, qu'elles le soient par des dépenses de fonctionnement ou d'investissement, ont été présentées dans son rapport par le Vice-Président aux Finances, elles le seront par les élus qui les porteront, je ne déclinerai donc pas tout ; je ne reviendrai que sur quelques éléments.

 

L'engagement environnemental est naturellement fort, à travers des politiques transversales qui lient les questions écologiques à l'amélioration des conditions de vie des habitants, car pour les élus « Socialistes, la Gauche sociale et écologique et Apparentés », transition écologique et transition sociale sont complémentaires, l'une étant l'aboutissement de l'autre et l'inverse étant tout aussi vrai.

 

Il faut continuer à construire notre métropole, la planifier à petite et grande échelle, en retravaillant les documents de planification et en pensant les quartiers, à travers des outils opérationnels d'urbanisme, pour favoriser la diversité des logements à toutes les échelles et sur toutes les communes, en portant les diversités des fonctions, en favorisant la perméabilité des sols, avec la prime Éco'Rénov et l'accompagnement des bailleurs dans la rénovation thermique de leur parc pour une meilleure qualité de logements et de confort -quelque soit son statut de propriétaire ou de locataire- et des logements moins consommateurs d'énergie, pour aller vers des territoires plus qualitatifs, plus agréables à vivre, des territoires de proximités, des territoires économes.

 

Augmenter la subvention au SYTRAL c'est bien à la fois lutter contre la pollution et faciliter les mobilités dans notre agglomération, pour que personne n'ait plus à jouer au vroomer et poster sur les réseaux sociaux une photo des bouchons prise au volant… c'est accélérer le renouvellement de la flotte pour qu'elle soit moins ou mieux énergivore et c'est le choix du T10 ou du T9 pour enfin desservir les populations les plus précaires de St Fons ou Vaulx-en-Velin.

 

La régie publique de l'eau sera mise en place en 2022 pour être opérationnelle début 2023. La diversité des collectivités préférant une régie publique à un système de délégation nous dit bien qu'il ne s'agit pas d'un choix partisan mais d'un choix politique, qui dit -quelques soient les bancs de cet hémicycle dans lesquels nous siégeons- quel rapport au citoyen et à un bien commun nous voulons. Il ne doit pas y avoir de faux débats ou de mauvaises politiques : une délégation de service public peut offrir la même qualité de service, la DSP que nous avons encore offre aux Grands Lyonnais un service de qualité ; le choix de la régie est celui de l'affirmation qu'un bien universel -l'eau- doit s'inscrire dans le rapport direct au citoyen qu'est celui d'une politique publique contrôlée dans toutes ses étapes par la délégation de souveraineté que nous détenons provisoirement.

 

Je n'irai pas plus loin que ces 3 exemples de la politique que nous souhaitons continuer et approfondir en 2022, 3 exemples qui redisent que l'enjeu social et la problématique environnementale sont liés, se nourrissent et se renforcent.

 

En conclusion de ces quelques propos, vous l'aurez entendu, les élus du groupe « Socialistes, la Gauche sociale et écologique et Apparentés » prennent acte positivement de ce rapport d'orientation budgétaire.

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