Pendant que d'autres voulaient avilir notre Nation...

Madame la Maire de Vaulx-en-Velin, Vice-Présidente de la Métropole, Mme Hélène GEOFFROY,

Monsieur le Président de l'ANACR,

Monsieur le Président de l'UFAC,

Mesdames et Messieurs les Élus,

Messieurs les Porte-Drapeaux,

Mesdames et Messieurs les représentants d'association,

Mesdames et Messieurs,

Nous vous remercions de votre présence ce jour pour commémorer l'Appel du 18 Juin 1940, l'Appel du Général De GAULLE, qui permit à la France de continuer à être présente et active aux côtés des Alliés, pendant que d'autres voulaient avilir notre Nation par une Collaboration économique, parfois militaire même, et souvent idéologique, avec un régime de haine, le régime nazi ; l'Appel du Général De GAULLE, qui donnait naissance aux Résistances de l'extérieur ou de l'intérieur, et permit en mai 1945 à la France de siéger du côté des vainqueurs.

Cette année, cette cérémonie est particulière : les conditions du dé-confinement permettent cette cérémonie en présentiel en même temps qu'elles limitent le nombre des participants possibles. La Ville de Vaulx-en-Velin a naturellement souhaité maintenir cette commémoration même si l'ampleur doit en être volontairement limitée. Durant toute la crise sanitaire, nous avons maintenu le travail de mémoire et de justice, par des commémorations dématérialisées, pour la Journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation en avril, pour l'Armistice du 8 Mai 1945 et la Journée commémorative du Souvenir de l'Esclavage et de son Abolition en mai.

L'actualité -le confinement qui a mis notre cohésion nationale à l'épreuve et le débat sur le maintien ou la suppression de statues qui interpellent notre Histoire commune ou segmentée comme socle de notre lien social- l'actualité nous rappelle que notre République doit en permanence et en toutes circonstances se confronter aux complexités de notre Histoire, à ses parts douloureuses et ses parts sombres, pour dire les réalités et les vérités des choses, fondement d'une justice qui nous permet de progresser ensemble.

La Résistance aussi a ses complexités oubliées. Dès 1944, une écriture officielle commence à dire ce qu'elle aurait été, plutôt que ce qu'elle fut, une pratique que Daniel MAYER balaye d'une cinglante sortie, soulignant que lui ne battait pas le rappel sur le souvenir des morts…

De ces oublis parfois volontaires de la conscience de la Résistance émergent lentement le rôle des étrangers, celui des colonisés ou celui des femmes, une Résistance des femmes souvent niée -la guerre est une histoire d'hommes, qui s'en vanterait…- ou minorée, alors qu'elles n'ont pas manqué à l'appel de l'honneur, alors qu'elles ont payé aussi le prix du sang, des violences et des larmes. Elles sont pourtant nombreuses, si nous ne prenons que quelques exemple français : Germaine TILLON ou Lucie AUBRAC, et encore Berty ALBRECHT, Charlotte DELBO, Geneviève De GAULLE – ANTHONIOZ, Marie-Madeleine FOURCADE (qui dirigea le réseau Alliance!), Cletta MAYER, ou Aimée-Marie LALLEMENT et Suzanne BUISSON, que la Ville de Vaulx-en-Velin honore désormais par des noms de lieux publics. Ce furent aussi les Rochambelles, les infirmières de l'Unité Rochambeau, qui répondirent à l'appel du 18 Juin et accompagnèrent la 2ème Division Blindée du Général LECLERC jusqu'à Berchtesgaden, les Rochambelles auxquelles la Ville de Vaulx-en-Velin rend cette année un hommage particulier. À ces noms déjà connus s'ajoute la longue liste des inconnues ou des méconnues, des discrètes, que l'Histoire a oublié ou que l'Histoire n'a pas reconnu.

Les Histoires ne s'opposent pas, elles se nourrissent réciproquement et se renforcent d'autant. L'Appel du 18 Juin 1940 doit permettre l'affirmation de toutes ces mémoires de la Résistance, qui s'est construites de toutes les résistances différentes mais uniques par leur rejet de l'occupation, de la violence et de la haine nazie, uniques dans leur affirmation d'un idéal républicain.