Créer le plus beau moment de notre ville
Madame la Maire,
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Le Compte Administratif 2018 proposé au vote ce soir est le dernier du mandat ; par le fonctionnement de toute collectivité, celui sur le budget 2019 ne le sera qu'au début du prochain mandat. C'est donc une des dernières occasions de juger par les chiffres de l'action de la majorité municipale.
Mon 1er propos, sur ce Compte Administratif pour l'année 2018, ne surprendra guère. Il y a 2 ans (car en 2018 nous n'avons pas eu ce débat sur le compte administratif, l'opposition préférant polémiquer sur d'autres choses), il y a 2 ans, en guise d'introduction pour l'intervention du groupe des élus Socialistes et Républicains Vaudais sur le même sujet, je disais qu'elle pourrait se résumer à un chiffre, un seul : 73,22% !
Je pourrai reprendre le même propos ce soir et dire que notre intervention pourrait toujours se résumer à un chiffre, mais un autre : 75,2%. 75,2%, plus des trois quarts ! c'est le taux de réalisation pour l'année 2018. C'est donc une nouvelle année pour nous de taux de réalisation élevé, très élevé. Un niveau bien ordinaire par ailleurs, par ailleurs mais longtemps pas par ici.
C'est donc le constat que l'on peut ne pas être en accord avec ce que nous faisons, que l'on peut porter un autre projet de ville (mais un jour il faudra quand même nous dire lequel. Être « contre », c'est simple, dire ce qu'on veut c'est plus complexe pour certains…) ; c'est donc le constat que l'on peut ne pas être en accord avec ce que nous faisons mais qu'on ne peut pas contester que nous faisons ce que nous disons.
1/ Que dit ce chiffre ?
Que dit ce chiffre ?
Il dit que la ville bouge et se développe. Il dit que nous agissons et réalisons ce que nous nous engageons à faire.
Fin de la construction de l'Équipement intégré René Beauverie avec le groupe scolaire ou la crèche, réhabilitation avec agrandissement de l'annexe Sud de la Mairie dans lequel il y a désormais de véritables services administratifs, déploiement du réseau de video-surveillance ou du Plan de Protection et de Mise en Sécurité, poursuite du plan Ad'Ap d'accessibilité pour les personnes en situation d'handicaps, des rénovations sur les groupes scolaires Martin Luther King ou Anton Makarenko, la mise en place du service « Toodego », des travaux sur les services accueillants du public à l'hôtel de ville avant ceux de l'accueil et de la salle des mariages cette année, des réserves foncières pour le prochain pôle gérontologique au Village (dont l'EHPAD), l'amélioration de l'éclairage ou de l'entretien des espaces verts (je laisse chacun aller voir la nouvelle qualité paysagère de nos ronds points, soulignée ce soir même par une élue d'opposition !),…
La liste est longue, car ce sont 18,7M€ d'investissements qui ont été réalisés cette année (un quart en dépenses d'équipements, les ¾ en investissements structurants), l'un des montants les plus élevés dans l'Histoire de notre commune, dans le cadre d'un mandat lui même record en la matière.
Le tout dans la maîtrise, puis que l'endettement global est stable de 66 à 70M€, le niveau de dette par habitant recule, et sur le fonctionnement nous respectons la contractualisation, avec une croissance limitée à 1,42% lorsque l'État nous autorisait 1,46%.
Nous sommes dans un cadre financier assaini avec un emprunt maîtrisé à 4M€, toujours dans le cadre de la PPFI, avec un autofinancement en hausse qui atteint un record historique pour notre Ville à 7,3M€ ; avec un exercice excédentaire en fonctionnement en hausse à 1,9M€.
Alors après on nous a dit plusieurs fois, on nous le dit cette année que tout cela ne serait que le fruit d'un jeu de passe-passe de lignes budgétaires.
Rappelons que les comptes-administratifs, à Vaulx-en-Velin comme ailleurs, font l'objet de contrôles extérieurs, qui s'expriment sur la véracité des chiffres que nous présentons. Que, par la loi, tout exercice budgétaire doit être sincère et honnête. Que ce sont les mêmes contrôles extérieurs qui disaient que le taux de réalisation en 2013 était de 46%, que nos budgets sont sincères et honnêtes et que notre taux de réalisation est de plus de 75 ! 75% ! Nous sommes maintenant à un taux ordinaire et acceptable, même si nous devons bien sûr continuer à nous donner pour objectif qu'il soit toujours plus élevé dans un contexte de haut niveau d'investissement comme c'est aujourd'hui le cas.
2/ Les dépenses de fonctionnement.
Dans le détail, en 2018 les dépenses de fonctionnement ont été à un peu moins de 73,9M€ soit une stabilité notable, surtout en la rapportant à la hausse des recettes de fonctionnement de 2,82% et donc un résultat positif de 1,9M€. Nous sommes donc sur une courbe largement contrôlée mais aussi dynamique :
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les hausses des dépenses de fonctionnement sont inférieures aux hausses des recettes de fonctionnement (ce qui permet donc une hausse de l'autofinancement, nous y reviendrons) ;
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nous faisons des économies sur certains secteurs pour pouvoir plus en financer d'autres, dans la cohérence de nos choix politiques ;
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nous parvenons à absorber les hausses dues aux créations d'emploi en raison de la dynamique scolaire ou la hausse du nombre de policiers municipaux ;
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nous respectons la contractualisation avec l'État.
Nous avons déjà eu le débat sur le principe de la contractualisation, nous ne développerons donc pas maintenant. Rappelons donc que si le cadre nous interroge, nous sommes par contre d'accord sur le besoin de maîtriser les dépenses de fonctionnement des collectivités.
Sur ces dépenses de fonctionnement, 65% sont dédiées aux charges de personnel. Sur ces dépenses, 29% le sont sur des agents de service de proximité, 13% pour le Sport et la Jeunesse, plus de 35% pour l'Éducation et la Petite Enfance.
La masse salariale pourtant est en baisse de 0,53%. Nous continuons à développer le service aux publics, que personne donc ne se réjouisse, cela ne valide par leur argumentation : certains continuent de phantasmer que nous serions l'équipe de l'austérité, de la surcharge de travail et du stress des agents, de la chasse aux sorcières,… Ce n'est pas la réalité des faits, tout en assumant que nous ne sommes pas l'équipe du laisser aller, du dérapage populiste qui crée une clientèle électorale aujourd'hui que les Vaudais paient dans leurs impôts demain. Ces recrutements se font dans un cadre de dépenses de fonctionnement contrôlées et pour répondre aux orientations de notre projet de ville, en développant le service scolaire (en maintenant le principe d'une ATSEM par classe avec des effectifs scolaires toujours en hausse), dans le service à la Jeunesse, dans la Sécurité,… Le service public aux Vaudais n'a jamais été aussi bon, il l'est d'autant plus que les budgets sont maîtrisés : maîtriser les budgets, c'est assurer le service public aujourd'hui tout en l'assurant pour demain.
Les économies de fonctionnement, nous les faisons sur les achats courants, 200 000€/an en moyenne depuis 2014, déjà 1M€ d'économisé sur ce mandat. C'est aussi le fruit des travaux énergétiques du début de mandat qui commencent à porter leurs fruits, c'est encore la renégociation des contrats publics par la Ville mais aussi par la Métropole, qui vient de renégocier la délégation de service public du chauffage urbain, qui va permettre à tous les Vaudais raccordés de faire des économies concrètes.
2/ Les dépenses d'investissements.
Ceci rappelé, quelques mots sur les dépenses d'investissements.
J'en ai un peu parlé déjà. Nous avons investi cette année, et beaucoup. Dans l'éducation, dans la sécurité, dans la culture, dans le sport, pour la jeunesse, pour les personnes en situation de handicaps. Nous avons investi pour constituer des réserves foncières pour préparer l'avenir. Nous avons investi pour continuer à tisser une ville à vivre ensemble.
Comme nous l'avons annoncé depuis le début de mandat avec notre PPFI (Programmation Pluriannuelle de Financements et d'Investissements), nous sommes sur ce cœur de ce mandat au cœur des investissements. Nous sommes passés en 2018 à presque 19M€ d'investissement, ¼ sur l'entretien du patrimoine, ¾ sur des engagements structurants de créations ou réhabilitations, et nous resterons à ce niveau élevé pour 2019 avec 24M€ inscrits au Budget Primitif voté en décembre dernier.
Cela est permis par un bon niveau d'autofinancement, de nouveau en hausse, à 7,3M€ contre 6M€ en 2017.
Cela est permis aussi par un recours à l'emprunt, un emprunt d'équilibre cette année de 4M€ seulement à rapporter au niveau exceptionnel d'investissements. Avec la reprise des excédents budgétaires précédents, la dette est stable à 4M€ -de 66 à 70M€- et à ramener à la croissance de la population, qui en réalité montre une baisse du niveau de dette par habitant.
Ce recours limité à l'emprunt est facilité par les marges de manœuvres que nous avons recréées au début du mandat (rappelons par exemple qu'en 2016, quand nous étions encore dans des temps d'études, nous avions baissé le niveau de dette de 2,5M€). Ces efforts en début de mandat nous permettent de mobiliser de nouveau l'emprunt pour la fin du mandat, afin que soient réalisés sur le mandat nos engagements et ne pas laisser nos promesses à d'autres. Cela n'est pas nouveau, je laisse chacun relire mes interventions au nom des élus Socialistes et Républicains depuis 3 ans, sur les Débats d'Orientation Budgétaire ou les Comptes Administratifs, qui disent et rappellent la même chose : créer en début de mandat ces marges (lorsque nous sommes en phase d'études) pour les utiliser sur cette fin de mandat pour entrer dans la phase concrète de réalisation, pour que chacun voit en fin de mandat nos engagements de campagnes sortir de terre.
La conséquence de cette stratégie consciente, présentée en début de mandat, respectée chaque année, est que nous redescendons à un niveau de désendettement de 9,6 ans au 31 décembre 2018. Ce niveau élevé est-il déjà satisfaisant ? Non. Mais comme le chante le groupe de rap vaudais Révolver -j'espère en matière de citation pouvoir m'appuyer sur un groupe vaudais, que ça ne choquera pas encore ceux qui n'aiment pas quand je cite Primo LEVI ou François MITTERRAND?-, comme le chante le groupe de rap vaudais Révolver donc : « Ils nous ont laissé l'addition salée et ils ramènent leurs grains de sel ». Nous ne partions pas de nulle part en matière de niveau de la dette, avec un taux déjà très élevé, plus élevé. Nous gérons, et c'est une remarque purement factuelle, avec la situation trouvée en 2014, avec des points forts (l'absence d'emprunts à taux variables indexés sur les rapports entre monnaies, les fameux « emprunts toxiques ») et des points faibles (le niveau élevé d'annuités nécessaire au désendettement).
Le choix posé à nous sur ce mandat était simple, 1/ de désendetter et ne plus investir, 2/ d'investir et de faire exploser la dette, ou 3/ de maîtriser la dette pour créer des moyens d'investissement, et c'est ce que nous avons fait en récréant des marges que nous pouvons aujourd'hui utiliser. Maîtriser la dette pour investir, investir beaucoup grâce à la maitrise en parallèle de nos budgets de fonctionnement..
Est-ce pleinement satisfaisant donc ? Non, naturellement. Mais soulignons que 1/ d'une part le niveau d'endettement est maîtrisé puisqu'il baisse en annuité, il baisse en dette par habitant tout en s'inscrivant dans le cadre de notre PPFI telle que nous l'avons construite en début de mandat, 2/ d'autre part que c'est un emprunt utile et efficace puisque nous en sommes à 75% de taux de réalisation (ce n'est pas de l'emprunt sur des chimères ou des promesses au vent), et 3/ enfin que ces investissements ont été anticipés en fonctionnement pour les années à venir afin de continuer une maîtrise budgétaire dans les années à venir.
Car continuons à le redire : en 2019 comme depuis 2014 cela se fait sans hausse des taux communaux de fiscalité.
3/ Un budget sincère pour une ville à vivre ensemble.
En résumé, ce compte administratif redit que les finances de la Ville sont bonnes, sont meilleures en tout cas, avec un excédent de presqu'un 7,3M€, un emprunt limité qui s'inscrit dans notre PPFI. Ce compte administratif dit que nous investissons pour les Vaudaises et les Vaudais, que nous investissons beaucoup. Il dit que nous faisons ce que nous disons, avec un taux de réalisation désormais à 75%, niveau exceptionnel sur notre commune quand on se souvient d'où on vient…
Nos investissements sont donc réalisés, ils sont aussi concrets et au service des Vaudaises et des Vaudais, concrètement, pour tous les âges, pour tous les services, pour tous les quartiers de notre ville, une ville de proximité par des services améliorés et de proximité.
Et en 2019, on continue : médiathèque et maison de quartier au Mas, écoles au Sud et au Village, équipement sportif au Village, accueil de la mairie et salle des mariages au Centre et toujours des actions de proximité sur l'accessibilité, la propreté ou les espaces verts, avec toujours des recrutements de policiers de municipaux, avec un niveau record de subventions aux associations et clubs sportifs.
→ En 2019 on continue, et comme j'ai bien entendu ce qui a été dit par des élus d'opposition, qui à défaut de tout partager de nos orientations reconnaissent le travail effectué, les progrès réalisés dans notre ville, pour les Vaudaises et les Vaudais. Je pense alors à la phrase d'Aimé CÉSAIRE dans Une Saison au Congo : « C'est le 1er pas qui coûte, c'est le dernier pas qui compte ». Le pas qui coûte vient d'être fait, je les appelle à faire, avec nous, maintenant, le dernier pas, celui qui compte.
En conclusion, si je peux me permettre une citation, je reprendrai Laura Ingalls dans la 1ère saison de La Petite Maison dans la Prairie : « Papa a dit qu'il était content d'être venu habiter dans cette région, parce qu'ici, il avait découvert quelque chose qu'il n'avait encore jamais connu : l'amitié ». Je ne qualifierai pas les sentiments qui régissent la vie entre Vaudais, mais dire que cette ville de proximité que nous voulons développer, c'est celle d'une ville que l'on partage, une ville dans laquelle on se rencontre, dans les équipements publics pour tous les âges et tous les besoins, les espaces verts qui sont en développement, les polarités commerciales de quartier que nous prévoyons, des territoires moins denses, plus verts, plus respectueux des personnalités de quartier (c'est tout ce que nous avons obtenu dans le PLU-H). Une ville dans laquelle se tissent les relations humaines.
Pour ne décevoir personne en matière de citations, je reprendrai encore, pour le dire autrement, Winston CHURCHILL : « Conduisons-nous de telle façon que même si l'Empire Britannique et sa Communauté de Nation devaient durer 1000 ans encore, les hommes diront toujours 'Ce fut l'heure la plus belle de leur Histoire' » (Discours à la Chambre des Communes, 18 juin 1940). Loin de moi bien sûr toute tentation impériale (que nos amis villeurbannais soient rassurés, nous n'allons pas annexer St-Jean ou l'Ouest du Carré de Soie, pas à court terme en tout cas…), mais dire autrement que notre action politique est de créer le plus beau moment de notre ville, celui où chacun, chacune, trouvera sa place, les services dont il a besoin. Le Budget Primitif dit que nous voulons le faire, le Compte Administratif dit que nous le faisons.