Sur les épaules de géants...

Madame la Maire,
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Ces différentes délibérations de dénominations de rues et d’espaces publics sont pour, les élus du groupe « Socialistes et Républicains », l’occasion de réaffirmer ce que porte notre projet de ville, ce qui est transcendant de l’individuel dans sa nature.
Nous pourrions pour chaque nom de personne, d’elles et de lui, pour les noms collectifs comme TASE, être hagiographiques ou panégyriques. En étant copiste de Wikipédia nous y arriverions très bien.
Chacun, chacune le mérite largement, amplement. Mais nous ne voulons pas réduire chacun et chacune à un inventaire à la Prévert qui finirait en patchwork à la Polichinelle.
Vous aurez l'occasion, Mme la Maire, pour chaque délibération, l'occasion de dire pour chacun et chacune ce qu'il et elles furent, leur rôle, leur apport, leur importance.
Ce que nous voulons, nous, dire c’est combien ces noms -au-delà de chacun- nous ressemblent et nous rassemblent, disent ce que nous sommes ou ce que nous aspirons à être collectivement, ensemble.
Ces dénominations disent ce que nous sommes et à quoi nous aspirons, car des dénominations sont déjà un 1er bilan de notre majorité. Nous dénommons une école car nous la faisons, nous dénommons une médiathèque car nous la faisons, nous dénommons une crèche car nous l'avons faite, nous dénommons une esplanade car nous la faisons,...
En début de mandat, nous avions du prendre une délibération pour supprimer des noms de voiries déjà nommées mais jamais réalisées; nous, nous prenons une délibération pour dénommer des équipements et des espaces publics car nous les avons fait. Nous, nous faisons.
Il y a quelques mois, l'union des oppositions nous reprochait de trop en faire d'un coup, ignorant volontairement le rythme des projets : cette délibération prouve qu'ils ne disaient pas vrai, cette délibération démontre que nous sommes depuis le début du mandat dans la réalisation, la concrétisation de nos engagements et que les discours de précipitations ne sont que des discours à vocation électoraliste de ceux qui ne font pas. Les faits disent la réalité, les disent que nous faisons.
Ces noms disent aussi la ville que nous voulons, une ville pour tous, une ville de tous. Trop souvent, culturellement ou par paresse, on espère que c'est la marge qui ira vers le centre, plutôt que de vouloir que le centre s'élargisse aux marges, que la centralité soit inclusive.
Ces dénominations disent une ville de tous, une ville pour tous.
Ces noms nous disent le « ici » et l'« ailleurs ». Ils parlent d'hommes et surtout de femmes pour qu'elles commencent enfin à occuper une place dans la mémoire partagée de notre ville à défaut d'occuper enfin ou déjà toute leur place. Ces noms parlent de personnes qui toutes, à leur manière, ont été des engagées, engagées dans leur société, engagées en humanité.
Katherine, Irena, Suzanne ou Marie-Louise disent l'humanité que nous voulons.
Ce ne sont pas des noms qui parlent de notre identité particulière ou partisane comme trop souvent et trop longtemps en trop d’endroits des majorités étroites l’ont imposé à leurs concitoyens. Ces noms parlent de l'identité collective, de la ville que l'on veut, celle d’une histoire populaire, celle de l’histoire tragique ou heureuse d’un homme et d’une femme qui ont fait lien, qui ont dans les souffrances et les joies dit nos espoirs en une humanité meilleure, une humanité que chacun, que chacune, à son échelle, du local à l’infiniment grand, ont construit, ont bâti, par leur engagement, par leurs combats, par leur sang ou par leurs rêves.
On a prêté cette phrase au philosophe Bernard de Chartes : « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants [les Anciens], de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants ».
À partir de ce soir, nous serons perchés sur les épaules de Marie-Louise, Irena, Léonard ou Katherine, sur les épaules de tous les ouvriers et toutes les ouvrières de l'usine TASE. Ce soir nous verrons loin car nous sommes sur les épaules de géants…