"La sécurité étant une condition du bonheur" (Jean DELUMEAU)
Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,
C'est -comme toujours sur ce sujet- avec modestie que je prends la parole ce soir devant vous au nom de l'ensemble des élus Socialistes et Républicains. Avec modestie, car, un élu de l'opposition l'avait dit lors d'un précédent débat sur le même thème, le sujet est complexe. Le sujet est complexe car il touche à l'intime de nos concitoyens quand le bien être, leurs droits à la tranquillité et la sécurité sont remis en cause. Le sujet est complexe car avec le même soucis d'intérêt général ont peut porter des visions et donc des politiques radicalement différentes. Le sujet est complexe et mérite donc mieux en tout état que des postures, des calculs politiciens ou des saillies populistes.
Certains, sur les réseaux sociaux ou ailleurs, n'ont de cesse de fantasmer notre laxisme présumé ; incapables de faire des propositions positives, ils préfèrent tomber dans l'insulte pleine de rancoeur ou inventer des chiffres dont on ne sait pas d'où ils sortent, pas de la Préfecture en tout cas (à part si les mêmes nous disent que le Préfet ment et qu'un élu d'opposition lui sait plus, a de « vrais » chiffres, autres, sortis d'on ne sait où…). Ils ne sont simplement pas à la hauteur des Vaudaises et des Vaudais.
Rappelons-le s'il le faut : tous les dysfonctionnements, toutes les violences, nous les dénonçons et nous les condamnons, tous. Nous ne hiérarchisons pas entre les violences, nous ne relativisons pas les dysfonctionnements : nous les dénonçons et nous les condamnons, car ce sont les Vaudaises et les Vaudais, dans leur vie quotidienne, dans leur bien être, dans leur sentiment de sécurité, dans leur envie de faire ville commune, car ce sont les Vaudaises et les Vaudais qui sont concrètement et quotidiennement impactés par ces incivilités, par ces actes délictueux ou criminels. C'est l'ensemble des Vaudaises et des Vaudais qui sont ensuite montrés du doigt, stigmatisés, pénalisés dans leurs démarches hors de Vaulx-en-Velin, quand ceux qui ne vivent que du sensationnalisme ne parlent de notre ville, de nous, que comme une zone de violence et de non-droit, comme d'un territoire hors de notre Nation, hors de la République.
Ces dysfonctionnements ou ces violences ne sont pas une particularité vaudaise (comme certains l'énoncent à coup d'exemples hors-sols, regardant le point et non le tableau et dressant de ce point le tableau d'une ville qu'ils n'aiment pas, d'habitants qu'ils n'aiment pas) et ne sont pas non plus, ici comme ailleurs, une nouveauté. Il faut le rappeler. Mais cette mise en perspective n'est pas une justification ou une relativisation. Nous sommes ici et maintenant, et pour nous élus maintenant et à Vaulx-en-Velin. C'est bien à ces violences ici et maintenant qu'il faut apporter une réponse, ce sont aux Vaudaises et aux Vaudais qu'il faut apporter sécurité et tranquillité publique.
Nous ne sommes plus au moment du constat sans distinctions et sans propositions : il faut proposer et agir, être sur le terrain -comme le sont les élus de la majorité-, et pas seulement sur les réseaux sociaux comme peuvent l'être certains…
Nous ne sommes plus au temps du débat pour savoir si la 1ère des sécurités est la liberté ou si la 1ère des libertés est la sécurité. Notre sujet est comment nous pouvons assurer la tranquillité publique des Vaudais pour qu'ils exercent et vivent pleinement toutes leurs libertés.
La sécurité est d'abord une compétence régalienne de l'État, nous demandons donc aujourd'hui comme hier que l'État assure sa compétence. L'État doit réaffirmer la République dans Vaulx-en-Velin et Vaulx-en-Velin dans la République. La réalité est qu'on supporte encore aujourd'hui les effets des réductions massives d'effectifs après 2012 et la suppression de la police de proximité dont les résultats étaient positifs en terme de tranquillité publique et de construction du lien social. Notre commune, demain comme aujourd'hui, aujourd'hui comme hier, ne peut avancer sans avoir la certitude, un engagement, que l'État restera bien présent, en quantité et en qualité, avec l'ensemble de ses missions et notamment celle du maintien de l'ordre public. Les moyens humains et matériels de la Police Nationale doivent être suffisants et pérennes, de la Police Quotidienne de Sécurité jusqu'aux Brigades Anti-Criminalité.
Mais les Vaudaises et les Vaudais, comme dans chaque commune, attentent aussi de leurs élus qu'ils soient les gardiens vigilants de leur tranquillité publique, de leurs conditions de vivre leur ville au quotidien.
C'est pourquoi nous n'avons jamais voulu mésestimer la question de la sécurité sur notre commune et que nous avons, depuis 2014, une politique volontaire en la matière, avec des propositions et des réalisations, pour ne pas être juste dans l'incantation ou l'union des oppositions. Je n'en reprendrai pas les éléments, notre collègue David TOUNKARA, Adjoint à la Maire délégué à la Sécurité, à eu plusieurs fois l'occasion de la présenter ici : hausse du nombre de médiateurs, du nombre de policiers municipaux (de 7 en 2014 à 30 en 2020) et des ASVP, renforcement de leurs armements défensifs et offensifs, déploiement de la vidéosurveillance, relance du CLSPD, nouvelle convention signée dans cette salle même du Conseil Municipal par le Préfet de Région, le Procureur de la République, le Président de la Métropole de Lyon et bien sûr notre Maire,…
Est-ce que tout cela a été suffisant déjà ? Non, pas encore. On ne re-règle pas en quelques mois un mécanisme qui s'est lentement et imperceptiblement déréglé pendant des années. Mais nous avons une volonté claire, affirmée, continue, dans les propos et dans les actes. Nous n'abandonnerons pas la question de la tranquillité publique, de la sécurité. Nous ne laisserons pas le non-droit devenir la règle. Nous n'abandonnerons pas les Vaudaises et les Vaudais.
L'orientation que nous portons est ouverte à la discussion, c'est le sens du débat démocratique. Mais ce sujet appelle aussi de tous, de chacun en général, des élus en particulier, à un sens précis de l'humilité et de la responsabilité. La différence d'analyses est légitime car démocratique. L'esprit de polémique ou l'insulte publique sont certes une liberté développée par la facilité des réseaux sociaux, mais sur ce thème anxiogène pour les Vaudaises et les Vaudais, notre responsabilité n'est pas de tomber dans la facilité par opportunisme ou des questions d'ego.
À ce moment de conclure, je voudrai redire l'humilité qui doit nous habiter, tous et nous élus de la majorité en particulier, quand nous évoquons le sujet de la sécurité. Le combat nous le menons et nous le mènerons. Je veux dire aussi que nous ne l'abandonnerons pas : les Vaudaises et les Vaudais doivent en avoir la certitude : nous continuerons à rechercher et appliquer -dans le respect des droits et des libertés- tous les moyens qui nous permettrons d'assurer -des petits incivilités jusqu'aux crimes-, dans nos champs d'action, la paix et la sécurité. Les Vaudaises et les Vaudais ont le droit de vivre en paix, chez eux et dans l'espace public. Citant l'historien Jean DELUMEAU (Le Monde de l'Éducation, juillet – août 2001) je terminerai en disant que « la peur engendre le besoin de sécurité, celle-ci étant une condition du bonheur ». Les Vaudaises et les Vaudais ont droit au bonheur, ils ont donc droit à la sécurité.